Page:Larive - Dictionnaire français illustré - 1889 - Tome 2.djvu/214

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L [èl, suivant l'ancienne épellation; le, suivant la nouvelle épellation] (douzième lettre-de l'alphabet phénicien, représentant le mot lamed qui signifie eiguillon; cette lettre est devenue le X grec et le L du latin, et elle a passé de cette dernière langue dans le francais), sm. d'après l'ancienne épella- tion, sf d'après la nouvelle. Douzième lettre de l'alphabet français, consonne linguale douce ou moyenne apparentée avec les den- tales, et l'une des quatre consonnes liquides (l, m, n, r). La consonne 1 redoublée et pré- cédée d'un i avec lequel elle forme le groupe ill que l'on appelle le 1 nzouillé, constitue en réalité une consonne simple qui est une aspirée linguale moyenne. On doit s'atta- cher à prononcer correctement cette articu- lation en faisant bien entendre leson mouillé comme dans les mots bataille, treille, meil- leur, *fille, etc. Il y a aujourd'hui une ten- dance fâcheuse à lui donner le son de l'y et à prononcer bataye, treye, meyezer, fiye, etc. C'est là une prononciation négligée et vi- cieuse. Voici comment la consonne 1 a été traitée dans le passage du latin au français Un 1 latin en commencant un mot se con- serve en français. Ex. labeur; lic- T'un¡, loup; liîtera, lettre; lingun, langue, etc. Cependant 1 initial latin a été remplacé par la liquide r dans rossignol, du bl. luscinio- lum pour lusciniola, et il a été remplacé par la liquide n dans niveau, vx fr. livel, du bl. Xibeuum pour libella. Dans un petit nombre de mots français qui ont un 1 initial, ce 1 provient de l'article élidé précédant un ra- dical primitif commençant par une voyelle; peu à peu, ce 1 initial a été considéré à tort comme partie intégrante du radical et, par suite de cette confusion, on a eu un mot formé d'une manière monstrueuse et devant lequel l'article a été abusivement répété. LONDRES VUE DU PONT DE WESTMINSTER ET DU PALAIS DU PARLEMENT L C'est do la sorte que les mots du vieux fran- çais ierre (1. hedera), uette (diminutif du 1. ùva), endemain; endit (1. indictum), oriol (1. aureolum), andier (bl. anderium), sont devenus dans le français moderne lierre, Xuette/lendemain, lendit, loriot pour loriol et lccndier. Le mot actuel nombril est pour lombril, du bl. umbiliculum, par substitu- tion du n au 1 de l'article élidé. On fait assez souvent cette adjonction fautive de 1 quand on dit le lévierpour l'évier.- Un1 qui se trouve dans l'intérieur d'un mot latin persiste en français lorsqu'il se trouve entre deux voyelles. Ex. Malignum, malin; do- lorem, douleur. Lorsque la seconde des deux voyelles latines est devenue un e muet, on redouble le 1 en français. Ex. Candela, chandelle. L latin entre-deux voyelles a été remplacé par un d dans amidon provenant de amylum, et par un n dans quenouille, du bl. colucula, diminutif de colus, quenouille. Un 1 qui dans le corps d'un mot latin était précédé d'une voyelle et suivi d'une con- sonne, persista d'abord en français; puis il détermina l'intercalation d'un u devant lui ou modifia la voyelle précédente, et dans tous les cas il finit par disparaître. Ex. la- tin talpa, français taulpe, puis taupe; 1. caslellum, vx fr. chastel, puis château; bl. colpum, vx fr. coulp, puis coup; 1. auscul- tare, francais écouter; bl. volta pour voluta; vx fr. voulte, puis voûte. Dans le groupe Ir, un d fut en outre in- séré entre 1 et r, indépendamment des chan- gements précédents. Ex. 1. absolvere, vx fr. absoldre, absouldre, absoudre. L placé devant ius,-ia, ium, Eus, ea, eum, ainsi que devant EO, devint mouillé en français. Ex. FamiliA, famille; palEA, paille; ahorsum, ailleurs. Le groupe tl est devenu tr. Ex. Apôtre pour apostre, du bl. apostlum (apostolum); litre pour litle, du bl. titlum {tituhim); chapitre, du bl. capitlum (capitùlum), etc. Pour le groupe ri, 1 a été changé en n dans marne pour marie, du bl. maria pour mar- gla, primitivement margula, et dans poterne pour poterle, d'u bl. posterla pour posterula. C'est d'une manière analogue que le bas- latin peslum pour pessulum estdevenu pesle, puis pesne et enfin pêne. Un 1 inorganique a été intercalé dans le incudinezn qui a fait enclume, et dans sca2t- dalum. qui a fait esclandre. Un 1 est quel- quefois substitué à un r par désassimilation, comme dans pèlerin, de peregrinum. Enfin il y a métathèse ou déplacement du 1 dans sangloter, qui vient du 1. singultire. Le 1 final des mots latins se conserve s'il est simple et se réduit à un seul 1 s'il est double.. Ex. Filum, fil; metallwn, méfal. Le 1 final est tombé dans genou pour genouil, du bl. genuclum (genuculum) dans pou pour pouil. du bl. pedicïum (pediculum); dans verrou pour verrouïY, du bl. veruclum (veniculum) dans dé à coudre, vx fr. déel, de Il En chiffres romains, L signifie 50, et, sur- monté d'un trait (i.), il équivaut à 50000. Il Sur différentes monnaies françaises, L st une abréviation de Louis. Il Le monogramme de Louis XIV se composait de deux L af- frontés .1L. La lettre L était la marque dp- monnaies que l'on frappait autrefois à Bayonne. 1'LA (1. illa), fém. sg. (V. Le.) 2. LA (1. illam), pr. relatif ou conjonclif fém. sg. (V. 'Le.) 3. LA (la syllabe la du mot latin labii con- tenu dans la première strophe de l'hymne de la fête de saint Jean-Baptiste (V. Gamme), s2n. Sixième note de la gamme d'ut, ou gamme ordinaire; signe qui la représente.