Page:Larive - Dictionnaire français illustré - 1889 - Tome 2.djvu/776

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matra (V. ce mot.) est la plus grande des îles de la Sonde; elle a environ 520000 kilo- mètres carrés; elle est traversée dans sa longueur par la chaîne d'Ophir. La côte 0. est malsaine. L'île est riche en miues de fer, d'étain, d'or, de cuivre. Les produits du sol sont les mêmes que ceux de l'Inde, ainsi que les animaux. Les Hollandais ont établi à Sumatra quatre résidences Pandang, Bencoulen Palambang et Le royaume d'Alchin, qui guerroie victorieuse- ment contre eux, le pays des Rattalcs, le pays de Siatc sont indépendants. A l'O. et à l'E. de Sumatra sont répandues do nom- breuses iles, parmi lesquelles Rirttang, où se trouve le port libre de nio, comptoir flo- rissant. Au S.- E. de Sumatra s'étend Java, 118000 kilomètres carrés (V. ce mot), suivi à l'E. d'une chaîne d'iles montueuses et fer- tiles, dont plusieurs sont, nominalement au moins, soumises aux Hollandais, ce sont Bali, Gombolc, Sumbava, Komado, Bindja, Sumba, Florès, Sabrao, Lomblcm, Panlar, Onzboai, Timor, les Babber, les Thnor-Laut. Les plus importantes sont Florès, 280000 ha- bitants, et Sumba 450000. Timor, 57 000 kilo- mètres carrés, et près d'un million d'ha- hitants, appartient aux Hollandais et aux Portugais par ses doux extrémités. Le cen- tre est indépendant. Bornéo, une des plus grandes iles du monde, appelée aussi Kale- mantan, a 680000 kilomètres carrés de superficie.Elle est baignée au S. par la mer de la Sonde, à l'E. par le détroit de Mang- kasar, au N. par les mers de Soulou et de Mindoro, à l'O. par la mer de Chine, et tra- versée par l'équateur. Cette ile est en partie inexplorée. Elle est montagneuse, sans pics très élevés. Le centre paraît occupé par un plateau où sejoignent les principales chaînes. La plus étendue partant du cap Dalù; sur la côte 0., se dirige vers le N. et coupe l'ile en deux bassins inégaux, celui du N.- O. assez étroit, et celui du S. -E . comprenant le reste de l'ile. Le point le plus haut de cette chaine est, au N. - O., le Kini-Balu. Trois ra- meaux principaux se rattachent à la grande chaîne de l'O. les monts Kamintink des- cendent au S. -O. à partir d'Anga-Anga; les monts Mernlu partent du même point vers le S.- E. et s'infléchissent vers le S. -O . Une troisième chaîne se dirige vers l'E. et aboutit au cap Karniungun. Les rivières sont nombreuses sur les cinq versants for- més par les chaînes que nous avons men- tionnées. Les principales sont: le Sarawak, le /latang Lupar, le Rejan,g, le Baram, le Limbang ou Rrtcni, sur les versants 0. et N. -O. Au S.- O. le Kapuas, au S. le Band- jermassin ou liarilo traversant de riches alluvions, et réunis par des branches trans- versales au Murung ou Petit Dayak, et au Kaliayan ou Grand Dayak; à .J'E., le Kali ou Mahakkan. Le N. n'a que de petits fleuves. L'île de Bornéo, bien que^ituée sous l'équa- teur, ne ressent pas d'excessives chaleurs. L'air y est humide; la saison des pluies dure de novembre à mai avec des journées sans averse. Il y a peu de districts absolu- ment malsains. Les richesses minérales de Bornéo sont des plus grandes et des plus variées diamants dans les districs de Lart- dak et de Pontianak; or dans ceux deSam- bas, Landak, Montrado, Bornéo; platine, argent, mercure, cuivre, fer, étain, anti- moine, soufre, marbre, charbon, pétrole. La faune est de caractère asiatique; on trouve dans les forêts le mias, ou orang-outang, divers semnopithèques, une petite panthère et le felis macrocelis; le rhinocéros vit sur la côte N. - O., et l'éléphant dans les parages du cap Unsang; on rencontre des boeufs et des porcs sauvages, plusieurs espèces do daims; le crocodile, le gavial, le boa con- strictor l'aigle,le vautour, le faucon; parmi les animaux domestiques, le bœuf, le bufialo, le chien, le chat et quelques chevaux im- portés. La flore est très riche et très variéc tappan, bois-de-fer, palmiers, cocotiers, gutta-percha, camphre; fruits tropicaux.: melons, bananes, canne à sucre, poivre, coton, tabac. La population de Bornéo est composée de Dayaks, de Malais et de Chinois. Les Dayaks sont généralement petits, mais énergiques, durs à la fatigue ils ont le front haut, les yeux et les cheveux noirs, le teint brun rouge, tirant sur le jaune chez les femmes. Le tatouage est à la mode dans la plupart des tribus de Dayaks. Ils sont intel- ligents et accessibles à la culture. Ils ont l'idée d'un dieti suprême; le père de famille est prêtre dans sa maison. Les peuplades qui ont été en rapport avec les Dlalais ont adopté une sorte de mahométisme mêlé d'éléments hindous. Ils travaillent très ha- bilement le fer et l'acier, et jettent sur les rivières et les précipices des ponts d'une hardiesse et d'une solidité étonnantes. Bornéo est divisé politiquement en trois parties Bornéo ou Bruni, au N. - O.; le ter- ritoire du sultan de Sulu, au N. - E., et les possessions ou protectoratshollandais. Bor- néo est gouverné par un sultan dont l'auto- rité est absolue. L'O. du territoire hollan- dais, administré par un résident, est subdivisé en deux provinces, Pontianak et Sambas. La première de ces provinces est gouvernée par .le résident, la seconde par un assistant- résident et le sultan de Sambas. La côte E. est directement administrée par le gouver- nement hollandais. L'archipel des Sulu s'étend de Bornéo aux Philippines. L'archipel des Philippines (V. ce mot), découvert par Magellan en 1521, situé au N. de la Malaisie, comprend quarante grandes îles et un grand nombre de petites. Au N. les Babuijanes, au centre les Bissayas, à l'O. les Kalamianes, au S. la grande ile de Dlin- danao. Toutes ces îles sont volcaniques, boisées, fertiles, riches en mines comme Bornéo. On y trouve les bois de construction et toutes les productions tropicales. Leur surface est évaluée à 350000 kilomètres car- rés, avec une population de 4 ou 5 millions d'habitants. La domination espagnole est plus nominale que réelle sur plusieurs de ces îles. Le S. de Mindanao et presque toute l'île Palawan sont indépendants. La capi- tale, Dfanille, est une grande ville maritime et un centre important de commerce. Le gouverneur général, qui y réside, a le pou- voir le plus étendu, à peine limité par le conseil d'audience royale. L'île Célèbes, 80 000 kilomètres carrés, est l'E. de Bornéo, dont elle est séparée par le détroit de Mangkasar. Sa configuration est très irrégulière. On l'a comparée à une étoile de mer dont les quatre branches iné- gales s'étendent dans la direction de l'O. Ces branches sont séparées par les baies de Tomini, de Tolo et de Boni, dont les deux dernières sont les plus ouvertes. Des chaînes de montagnes, partant d'un point central, parcourent les quatre péninsules et ont des pics assez élevés. Le sol est un basalte en décomposition. Il y a, dans la seule province de Ni-Mahassa,onze volcans, et dans diverses parties de l'ile des sources chaudes et des éruptions vaseuses. La plupart des rivières sont navigablesjusqu'à une certaine distance, mais fermées à leur entrée par des harres. Célèbes possède une faune particulière 80 espèces d'oiseaux et 14 espèces de mam- mifères lui appartiennent en propre, entre autres le macacus niger, Xanoa depressi- cornis, sorte de petit bœuf des districts montagneux. Les chevaux de Célèbes sont en grande réputation. La végétation est très riche riz, maïs, millet, café, cocos, sagou, obi, citrons, oranges, mangues, canne à sucre, etc. Bois de santal, d'ébène, de sapin, de teck. L'industrie et l'agriculture,sauf dans les parties soumises à l'influence hollan- daise, sont négligées; les principaux pro- duits de l'ile sont l'or et le sel. L'île est en réalité dans les mains du gouvernement hollandais, bien qu'une faible portion soit seule sous son administration et qu'il y ait partout ailleurs nombre de petits princes absolus. Trois résidences sont établies à Célèbes, Manado et Ternates; de cette der- nière dépendent la plupart des Moluques. La résidence de Célèbes est le gouvernement de Mangkasar, divisé en cinq départements. Les Mangkasaras sont le peuple le plus im- portant de l'île. Ils appartiennent à la race malaie; ils sont braves et francs, mais am- bitieux et vindicatifs, adonnés à tous les exercices du corps, joueurs et passionnés pour les combats de coqs. Leur langue, parlée par 300000 individus à Mangkasar, Goa, Tello, Saramboni, etc. appartient au groupe malayo-javanais; leur littérature contemporaine a produit des poèmes d'une grande beauté. Mangkasar,20000 habitants, est un des principaux postes de l'archipel. Dans la résidence de Manado, les Hollan- dais, s'appuyant sur une confédération de trente-six États, ont réduit les prétentions du roi de Bolang à la suprématie dans la péninsule N. et ont établi de nombreuses écoles qui sont en pleine prospérité; l'ensei- gnement s'y donne en langue malaie. Le district est commerçant, bien cultivé, sillonné de bonnes routes. Il produit surtout du café. Célèbes fut découvert par les Portu- gais vers 1512. Les Hollandais s'y établirent vers 1618, l'occasion d'une insurrection des blautrkasaras, et la soumirent en 1660. Depuis, ils ont lutté avec succès contre le roi de Boni en 1824 et en 1859. Un grand nombre de petites iles dépendent de Célehes au N. -E . les Siao et les Sangir, les Talaur ou Labo; à l'E. les Xulla, etc. Les îles Moluques, 400 000 habitants (V. ce mot), entre Célèbes à l'O., la Nouvelle- Guinée à l'E. et Timor au S., sont réparties sur une étendue d'environ 400 kilomètres del'E.àl'O.et900duN.auS.Ellescom- prennent les Moluques proprement dites ou le groupe de Ternates, dont Gilolo ou Ilal- mahéra est la plus grande et qui a pour capi- tale Ternate; les groupes Batjan, Obi et Sula; le groupe des Amboïna, dont les plus grandes sont Sernng et Buru; les Banda, îles des épices par excellence; les îles du S.-E., comprenant Tenimber ou Thnor- Laut; les îles Kei etAru, et les îles du S. -O., les Babber, la les Lelti, les Wetter, les Rama et les Damme. Le N. fait partie de la résidence hollandaise de Ternate, le S. de celle d'Amboïna. Les Hollandais dominent dans la lialaisie. La population de leurs colonies est évaluée 25 millions d'fabitants. L'armée, d'envi- ron 30000 hommes, paraît insuffisante pour assurer leur domination sur tous les points contestés, notamment chez les Atchiuois. Les territoires hollandais de la Malaisie sont répartis en deux grandes divisions, Java et Madura, avec les possessions étran- gères. La première division, qui comprend ali et Lombok,a 23 résidences, subdivisées en départements qu'administrent des assis- tants. Le gouverneur général, résidant à Batavia, est un vice-roi il commande les forces de terre et de mer, déclare la guerre, fait la paix et les traités, et a la haute main sur toute l'administration. Il est assisté par un conseil composé d:un vice-président et de quatre membres tous nommés par le roi. En cas de dissentiment entre le gouverneur et le conseil en matière législative, le roi est appelé à trancher le différend. Le gou- verneur, en outre, a un cabinet appelé se- crétariat général à la tète duquel est un secrétaire général assisté de deux secré- taires du gouvernement. De ce cabinet émanent les documents officiels soumis cha- que année à l'assemblée du royaume. Une Chambre générale des Comptes, composée 'd'un président et de six membres, a son siège à Batavia. Les départements adminis- tratifs dépendent de cinq directions inté- rieur instruction, culte et industrie; travaux publics civils; finances; justice. Une cour suprême de justice siège à Batavia; des tribunaux européens et indigèues lui sont subordonnés. Mélanésie. La Mélanésie, outre l'Aus- tralie (V. ce mot), que son étendue fait con- sidérer comme un continent, et la Tasmanie (V. ce mot), comprend, de l'O. au S.- E., la Nouvelle-Guinée ou Papouasie. les archipels de la Nouvelle-Bretagne,de la Gouisiade des Salomon, des Santa-Cruz, des Nouvelles- Hébrides, la Nouvelle-Calédonie,les Loyal t et les Viti ou Fidji. (V. ces mots.) En réalité, il faudrait comp rendre dans la Mé- lanésie certaines grandes îles situées à l'O. de la Nouvelle-Guinée, telles que Florès, Timor et plusieurs petites dont les naturels appartiennent il la race des Papouas. La est la plus grande île du monde après l'Aus-