Page:Larive - Dictionnaire français illustré - 1889 - Tome 2.djvu/966

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pétrin Rolland et la machine Boliaud. Nous y ajouterons, à titre de variété, le pétrin do- mestique Datliis, dans lequel la pâte est tri- turée entre deux disques qui sont placés verticalement et sur la surface desquels sont implantées, d'équerre, des broches disposées de telle sorte que celles de l'un des disques passent entre celles de l'autre lorsqu'on vient à faire tourner l'un d'eux, le seul du reste qui soit disposé pour tourner. Celui- ci représente l'axe rotatif porte-lames des appareils précédents. On ,le fait tourner par l'intermédiaire d'un volant à main, fixe à l'arbre du disque, arbre qui est horizon- tal et fixé sur un support vertical. Quant .à l'autre disque, il est placé en regard du pre- miel' et fixé à une planche qui est verticale pendant que l'appareil fonctionne,mais qui peut se rabattre horizontalement en s'écar- tant du premier plateau. Il suffit pour cela de tirer un loquet. Lorsque ce second disque 'est ainsi rabattu, il est facile dé nettoyer l'un et l'autre. On pourrait encore ajouter à cette classe, le pétrin a chariot, dans lequel un cy- lindre, dont le pourtour est muni de plusieurs séries circulaires de chevilles, va et vient au- 'dessus d'une auge dont la surface présente des rangées longitudinales de chevilles, cy- lindriques comme les autres, mais disposées de manière que celles du cylindre passent et fonctionnent entre celles de l'auge. Nous rail- gerons dans une seconde classe les pétrins dans lesquels l'auge est mobile. Nous les sub- diviserons eux-mêmes en variétés. Dans la machine Lambert, il n'y a pas d'axe porteur de couteaux. Cette machine est simplement for- mée d'un tambour muni de couteaux disposés de manière il couper la pàte lorsque celle-ci, après avoir été entraînée dans la rotatiou du tambour, retombe par son propre poids. Cette machine exige l'emploi d'une grande force motrice. Le pétrin Fontaine est éga- lement formé d'un tambour mobile, mais il possède un axe immobile. Le cylindre est pourvu de bras diviseurs, et l'axe est muni de bras qui s'engagent entre les premiers. Le pétrin Dathis présente l'aspect d'une vaste calotte sphérique. Il tourne sur un pivot. Le pétrissage est effectué par des four- chettes qui alternativement plongent dans la pâte et en émergent elles soulèvent cette pâte la foulent d'abord, puis elles la pétris- sent en l'étirant, elles l'aèrent et la soufflent sans la fouler. • PÉTRIR (bl. pistrire, du 1. pinsere, piler le grain), vt. Remuer un mélange due farinc et d'eau pour en faire de la pâte Pétrir du 'pain. Ill'argile pour lui clou- ner du liant. Il Presser avec les mains Pé- la téle des enfants. Fig. Former Dieu nous a tous pétris du même limon. D6r. Pétrir, pélrissablc, pétrissage, pétris- sèment, pétrisseur.. PÉTRISSAULE (pétrir), adj. 2 g Qui 'peut être pétri L'argile est pélrissable. Qui peut être façonné, modifié L'esprit d'un homme dans 1 age mûr n'est plus guère 'pétrissable.. PÉTKISSAGE (pétrir) sm. Action de pétrir Le pétrissage cozzsiste ci méler inti- mement lu farine, l'eau et le levain.

  • PÉT1USSEMENT(pétrir), sm. Action

de pétrir Le del'argile. PÉT1USSEUR (pétrir), sm: Garçon bou- langer qui pétrit la pâte. il Machine pour périr. PÉTROUKUSSIENS,secte du xn° siècle fondée par Pierre de Bruys. lis ne baptisaient qu'à l'âge de raison, proscrivaient les images etnecroyaientpasaux prièresponr lesmorts. PÉTROCORIEXS, ancien peuple de fa Gaule dont le territoire correspondait v peu près au Périgord. Capitale Vesuna (Péri- gueux). PETROGALE (1. petra, pierre + g. yaXîi, belette), sm. Genre de mammifères marsupiaux herbivores. Ils n'ont point de canines, et leurs prémolaires sont moins plissées que celles des animaux du même groupe. Ils vivent au milieu des rochers, où ils grimpent avec d'autant plus d'agilité que leurs membres postérieurs ne sont pas trop disproportionués. Le pétrogale est, comme ses congénères, un animal nocturne. Il a en- virou Om,60' de long, non compris la queue, qui égale le corps et se termine par un fort pinceau de poils. Cet animal, dont le pelage est rude, long; d'un gris brun sur le dos et blanc sous le ventre, habite la Nouvelle- Galles du Sud. PÉTROLE (1. pétrie . oleum huile de pierre), sm. Substance combustible, compo- sée d'un mélauge de nombreux hydrocar- bures; plus légère que l'eau; tantôt liquide comme l'eau, tantôt visqueuseou à moitié so- lide, selon la provenance; tantôt de couleur foncée, tantôt limpicle avec irisalions bleuâ- tres ou violettesexhalantuneodeurplusou moins accusée; se trouvant toute formée dans certaines cavitésdu globe terrestre, desquelles elle sort naturellement en certains points, tandis qu'en d'autres points on l'cstrait par des trous de sonde. Tel est le pétrole brut. Dans le langage courant, on désigne sous le nom de pétrole un liquide dont le nom commercial est huile de pétrole liquide, tantôt limpide, tantôt légèrement jaunâtre, dont la flamme possède, comme ou le sait, un pouvoir éclairant considérable. Le pétrole est connu de toute antiquité; on l'employait comme huile d'éclairage à Babylone, à Venise, à Agrigente, comme ma- tière d'embaumement dans l'ile de Zante, qui avait et qui a encore aujourd'hui des 'sources de pétrole. La Ramme du pétrole sortant du sol était ce feu sacré que les Perses adoraient v Bakou. C'est en 1853 que fut fondée la première société pour l'exploi- 'tation des mines de pétrole de la Pensyl- vanie mais les premiers puits qui aient 'donné un rendement considérable n'ont été forés qu'en Dix ans aprës, l'industrie du pétrole avait déjà pris un très grand dé- veloppement. Dans certaines régions, le pétrole forme 'des sources naturelles dont quelques-unes sont très abondantes. Ailleurs, il se trouve dans des puits qui aboutissent a des réser- voirs naturels le puits de 'l'itusville a mètres de profondeur, celui de Dlillers- town (Pensylvanie) a 645 mètres. Ailleurs, encore, près du littoral de la Californie, par exemple, le pétrole ;sort du fond ile la mer et vient se répandre la surface. Souvent, le pétrole est accompagné d'eau et de gaz parmi lesquels peuvent se trouver l'hydro- gène, t'oxygène, l'azote, l'oxyde de carbone, l'acide carbonique et divers hydrocarbures. Ces derniers prédominent de beaucoup. 'Quelquefois les réservoirs de pétrole renfer- ment aussi de l'eau. Celle-ci, plus lourdc, torme la couche inférieure; le pétrole se trouve au-dessus d'elle,et les gaz exercent leur pression sur ces deux liquides. Lorsque la sonde arrive au réservoir, ils s'échappent. Mais il peut se faire que le réservoir recèle divers espaces clos, indépendants les uns des autres. Si les gaz, dans l'une de ces cavités secondaires, pressent sur le pétrole, la pres- sion se transmet à tout le liquide et le fait jaillir jusqu'à une grande hauteur.On a vu le pétrole jaillir à 90 mètres au-dessus d'un des puits de la péninsule d'Apchéron. Ces gaz quelquefoissont assez abondants pour qu'où les fasse servir à l'éclairagedes villes voisines ou pour qu'on les brûle en guise de houille dans les hauts fourneaux. Il va sans dire qu'ils servent de combustible pour fournir la vapeur qui actionne les pompes installées sur certains puits de pétrole et pour la distil- lation du pétrole lorsqu'elle se tait sur place. Les gisements de pétrole sont dissémiués daus le monde entier. Les régions pétroli- 'fères les plus importantes actuellement sont l'ouest de la Pensylvanie, les Etats-Unis d'Amérique, enfin, entre et l'Asie, une région dont la direction générale cor- respond à une ligne peu près droite, qui, partant de Cracovie, suivrait la chaîne 'des Carpathes, surtout sur le versant septen- trional, traverserait la Buckowine, la Tran- sylvanie, la Moldavie, la Valachie, jusqu'au 'voisinage de la mer Noire, passerait par la Crimée et, à la péninsule de Taman, s'incli- nerait un peu pour prendre la chaîne du Caucase et venir mourir à Bakou. Cette ligne se prolonge même jusque sur les flots de la mer Caspienne; elle se trahit par des gaz ou des huiles qui s'élèvent du fond des eaux. Avant de quitter l'Asie, nous mention- nerons la Syrie', la Perse, la Birmanie, la Chine, le Japon qui a plus d'un millier de puits en pleine exploitation. En Amérique, a Pensylvnnie, après 'avoir été le berceau de l'industrie du pétrole, est restée la région la plus productive de ce précieux liquide. Au Canada, le centre de la région du pé- trole est Enneskille. Dans la Californie, des puits de pétrole remplacent avantageuse- ment les mines d'or maintenant épuisées. Il faut citer aussi le Mexique, la Bolivie, le Pérou, la république de l'Equateur, le Brésil. Dans d'autres parties du monde, nous avons l'Australie, la Nouvelle-Zélande et, d'après Livingstone, l'Afrique. Les terrains dans lesquels on trouve le pétrole sont très diffé- rcnts les uns des autres au point de vue géologique: Le long de la ligne brisée que nous avons signalée plus haut, le pétrole se trouve dans les terrains tertiaires, tandis que le pétrole de l'Amérique du Nord est accumulé dans les couchesles plus anciennes du terrain silurien et du terrain dévonien'. On a émis diverses hypothèsespour expli- quer la formation des pétroles. Il est pos- sible, du reste,que ces explications no s'ex- cluent pas les unes les autres et que des causes différentesaient produit des résultats analogues en divers points du globe. Il y a des savants qui ont attribué la formation du pétrole à l'action de la chaleur sur la houille. A l'appui de cette opinion, on peut faire re- marquer que les gaz sortant des régions pé- trolifères renferment généralement de l'azote et que récemment on a trouvé de la benzine ainsi que d'autres hydrocarbures de la série aromatique dans le pétrole de Bakou. Or, la benzine est un des produits de distilla- tion de la houille. D'autres savants ont im- puté la formation du pétrole à la décom- position lente de végétaux l'abri de l'air; on a trouvé dans l'ile de la Trinité des restes de plantes transformés partiellement en un pétrole épais, partiellement en lignite. On a songé à la décompositiondes corps de certains animaux marins, tels que les mol- lusques. L'absence de combinaisons ammo- niacales a été invoquée contre cette hypo- thèse, dont les partisans s'appuient, d'une part, sur l'abondance du calcaire à coquilles dans la région de Bakou, d'autre part, sur les découvertes que l'on a faites en Amérique de petites quantités de pétrole au voisinage de pétrifications ou d'empreintes d'animaux. D'après Mendéléelf, le pétrole se serait formé par l'action de l'eau de la mer sur les car- bures de fer en fusion au-dessous du granite dans le globe terrestre. Nous n'avons qu'à exposer l'état de la question sans prendre parti dans la controverse. Lorsqu'on a conrntencé il se servir du pé- trole pour l'éclairage, on n'avait sa dispo- sition que des produits à l'état naturel ou très sommairement rectifiés. L'emploi de ces liquides offrait tour à tour dcsdangerset des inconvénients. Le pétrole était dangereux, car, sous l'influence de la chaleur produitepar lacombustion, les parties les plus volatiles du liquide se réduisaient en vapeur et formaient quelquefois, avec l'oxygène de l'air, des mé- langes qui prenaient feu, avec explosion, a la flamme. Lorsque les éléments les plus vo- latils s'étaient dégagés ou' consumés, et lorsque la partie moyennementvolatile avait brùlé, il restait, dans le réservoir de la lampe, un liquide plus lourd, montant mal dans la mèclie, et ne donnant qu'une flamme rouge, avec de la fumée. On était donc sur .le point de renoncer à se servir du pétrole pour l'éclairage. Les industriels se sont alors préoccupés de rectifier le produit naturel et d'en extraire la portion intermédiaire, qui est particulièrement propre à l'éclairage. Ils ont eu la bonne fortune de trouver, dans cette rectification, une nouvelle source de revenus, car les produits secondaires ont été eux-mêmes utilisés dans l'industrie. Nous mettrons en première ligne, parmi ces produits secondaires de la distillation et du raffinage, l'éther de pétrole, l'essence minérale, les huiles lourdes et la paraffine. L'éther de pétrole distille entre 45° et il a pour densité 0,650, c'est-à -dire qu'il pèse •650 grammes par litre. L'essence minérale distille entre et 1200;. elle pèse de ï00 à