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142 EMPLOI DES MODES ET DES TEMPS.

405. — L’infinitif doit se rapporter sans équivoque à un nom ou à un pronom exprimé dans la phrase.

Ex. : Sur la corde tendue un jeune voltigeur apprenait à danser. Je vais où. le vent me mène, sans me plaindre ni m’effrayer. Dans ces phrases, danser se rapporte sans équivoque à voltigeur, et plaindre à je. Mais dans cette phrase : Qu’ai-je fait pour venir troubler mon repos ? l’emploi de l’infinitif est incorrect parce que cet infinitif ne se rapporte à aucun mot exprimé ; il faut dire avec le subjonctif : Qu’ai-je fait pour que tu viennes troubler mon repos ?

INFINITIF DE NARRATION

406. — Dans les narrations, pour donner plus de viva- cité ù la phrase, on met quelquefois le verbe à l’infinitif, en le faisant précéder de la préposition de.

Ex. : Et le citadin de dire : Achevons tout notre rôt...

El grenouilles de se plaindre,

El Jupin de leur dire : ... On nomme cet infinitif infinitif de narration.

FONCTIONS DE L’INFINITIF

407. — L’infinitif n’étant pas autre chose que le verbe changé en nom, il s’en suit qu’il peut servir :

l°De sujet. Ex. : Mentir est une action honteuse.

2° De complément direct. Ex. : Il sait lire.

3° De complément indirect. Ex. : Il s’applique à travailler.

4° De complément d’un nom. Ex. : Le désir de plaire.

5° De complément d’un adjectif. Ex. : Habile à parler.

6° D’attribut. Ex. : Vouloir c’est pouvoir.

REMARQUE. — Les prépositions à et de placées devant un infinitif ne sont souvent que de pure forme. Leur emploi constitue alors un gallicisme*. L’infinitif précédé de ces prépositions n’en est pas moins complément direct.

Ex. : Vous aimez à bavarder. Je désire de réussir.

C’est comme s’il y avait : vous aimez bavarder, je désire réussir.

Au contraire l’infinitif peut être complément indirect sans qu’il soit précédé d’aucune préposition. Dans ce cas, logiquement, il y en a une de sous-entendue.