DU STYLE. 231
fleurs de la rhétorique : le roman, l'histoire, les discours publics de toute nature, les passages saillants des œuvres didactiques réclament l'emploi du style tempéré. Le défaut (ju'il faut soigneusement éviter quand on en fait usage, c'est Vaffi'Urie, la manier c.
601. — Du style sublime. Le style sublime est celui qui déploie toutes les pompes de l'éloquence. Il est à sa place lorsqu'il s'agit de remuer violemment les passions ; lorsqu'on traite quelque grand sujet de religion, de philosophie ou de morale; lorsqu'on a en vue les intérêts les plus élevés de l'humanité ou de la patrie. Jamais le style sublime ne doit tomber dans Vemphase qui ne ferait que rendre ridicule ce que l'on veut rendre respectable et sacré.
602. — Il est à peu près impossible qu'un grand ouvrage soit entièrement écrit dans l'un des trois genres que nous venons d'indiquer. Ici encore il faut se garder d'oublier que \a.'variété est la condition essentielle pour mériter tous les suffrages. Une constante uniformité fatigue le lecteur. On supporterait plutôt les défauts de style même assez graves qu'uiie plus grande perfection d'ofi la variété serait absente. Il ne faut pas que le discours, soit parlé, soit écrit, ne présente que des idées banales et dépourvues d'imprévu.
603. — La convenance est une autre condition non moins indispensable pour le style. Elle consiste à traiter chaque sujet dans le style qui s'y trouve le mieux approprié. Il faut que toujours règne l'harmonie la plus complète entre la forme et le fond. Traite-t-on un sujet ordinaire? que le style demeure simple. Aborde-t-on un sujet élevé? que le ton de l'écrivain soit au diapason de ce sujet. Rien ne serait plus choquant que de recourir aux tournures de la haute élo- quence dans un sujet ordinaire et sans prétention.
QUALITÉS GÉNÉRALES DU STYLE
604. — Les qualités générales du style sont : la noblesse, la correction, la précision, le naturel, la clarté, Vharmonie et la concision.
Ces qualités sont dites générales parce qu'elles ne doivent jamais être absentes d'une composition littéraire.
605. — De la noblesse du style. Écrire avec noblesse, c'est éviter avec le plus grand soin toute expression vulgaire. Aussi le défaut opposé à la noblesse est-il la trivialité. En
�� �
