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DES FIGURES DE GRAMMAIRE. 243

3° DU PLÉONASME

641. — Le pléonasme (du grec pleonasmos, surabondance) est une figure de grammaire qui consiste à exprimer des termes inutiles au sens de la phrase, mais qui lui commu- niquent plus d'énergie.

On l'ait un pléonasme quand on dit : Je l'ai vu de mes yeux, au lieu de dire simplement .je l'ai vu.

Sauf dans certains cas assez rares et dans certaines ex- pressions consacrées par l'usage, le pléonasme est un défaut que l'on doit soigneusement éviter.

Suite de l'exercice 127.

Une mère Spartiate, en remettant à son fils son bouclier que celui-ci ne pouvait pas perdre sans déshonneur, ne lui adressait que ces paroles : Avec cela ou sur cela.

Arrière ceux dont la bouche souffle le chaud et le froid!

Ces gens étaient les fous; Démocrite*, le sage.

Comme on demandait au vieil Horace* ce qu'il voulait que son lils fît contre trois, il répondit : Qu'il mourût!

Parmi les hommes, ne voit-on pas les uns mourir par excès de bonne chère, les autres par manque du nécessaire?

Autant d'hommes, autant de goûts différents : les uns soupirent après la fortune, les autres après les honneurs, d'autres enfin après une vie calme et une heureuse médiocrité.

La mort a des rigueurs à nulle autre pareilles.

Alexandre*, une fois en Asie, s'empressa d'envoyer à Aristote* tous les animaux rares, toutes les curiosités naturelles qu'il put.

Interrogez votre conscience et deiuandez-vous si vous avez rendu à vos semblables tous les services que vous auriez dû.

Exercice 128.

Supprimez les pléonasmes contenus dans les phrases suivantes :

Quelque extravagantes que vous semblent ces paroles, je les ai entendues de mes oreilles.

En vain la plus triste vieillesse m'accable de son poids pesant, je conserve une àme forte dans un corps débile.

Eh! que m'a fait, à moi, cette Troie* où je cours?

Dans le conte de la Barbe-Bleue on frémit quand on entend le mari sanguinaire s'écrier qu'il va monter en haut.

Les troupes étaient si nombreuses qu'elles n'ont pas cessé de passer jwndant deux heures d'horloge.

Les oiseaux qui volent dans les airs et les poissons qui nagent dans les eaux, forment deux ordres dans l'embranchement des animaux vertébrés.

Et les chiens et les gens flrent plus de dégâts en une heure de temps que n'en auraient fait en cent ans tous les lièvres de !a province.

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