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Page:Larive Fleury Grammaire 1910 tome 4.djvu/272

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258 DES FIGURES DE PENSÉES.

à charge; mais il y aurait de la honte à m'abandonner : jette-moi à la proue, à la poupe, dans la sentine même, partout où je t'in- commoderai le moins. (FÉ.NELON*, édition de Télémaoue,

par M. Pessonneaux, p. 28?.)

672. — De l'imprécation. L'imprécation est une malé- diction soltMinellr piononcée contre une personne, une ville, un peuple, etc.

Citons, dans la tragédie à'Horace de Corneille *, la célèbre imprécation de Camille contre Rome (voir Morceaux choisis, p. .361^.

673. — De l'exclamation. \.' exclamation est un vif sen- timent de joie, décolère, de surprise, d'admiration, etc.

On connaît la célèbre exclamation de ilon Diègue dans le Cid*, après qu'il a reçu le soufOet du comte de Gorraas :

rage! à désespoir! ô vieillesse ennemie! N'ai-je donc tant vécu que pour cette infamie!

(Corneille.)

674. — De l'apostrophe. L'apostrophe est une fiiîure par laquelle l'orateur se détourne tout à coup de ceux à qui il parle pour s'adresser à d'autres, présents ou absents, morts ou vivants, et même à des êtres inanimés.

Brutus, ù mon (ils! ne souille pas ta noble carrière en la Unis- sant. (J.-J. Rousseau*.)

675. — De la prosopopée. La prosopopéc (du crrec pro- sôpopoiia, création de personnes) est une figure qui attribue le mouvement, l'action et le sentiment aux cboses inanimées, qui fait parler les objets, les personnes absentes ou présentes ou quelquefois même les morts, les êtres imaginaires.

Voici un exemple de prosopopée :

lac, rochers muets! grottes! foré! obscure! Vous que le temps épargne ou qu'il peut rajeunir. Gardez de celte nuit, gardez, belle nature, Au moins le souvenir.

(Lam.\rti.\e '.)

��1. Voir MiKLKi : Extraits des j,oi:tes lyriquu Uu A/A> «iidc Mi^iur librairie.

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