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278 DE LA VERSIFICATION.

sonne initiale de cette syllabe, le reste offre une rime mas- culine suffisante.

711. — On appelle vers masculin celui qui se termine par une rime masculine et vers féminin celui qui se termine par , une rime féminine.

Remarque. — Les mots rime masculine, rime féininine ne s'appliquent pas au genre des mots, mais simplement à la manière dont ils se terminent. Ainsi dans les vers sui- vants :

J'attendais de son fils encor plus de buii/é; Pardonne, cher Hector, à ma crédulité.

(RàCiNE*, Andromaque.)

la l'ime est masculine, bien que les mots bonté, cn'dnlitc soient du féminin. Au contraire, dans les vers suivants :

11 veut du temps, des soins; et ce pénible ouvrage Jamais d'un écolier ne fut Tapprentissar/e.

(BoiLEAT, Art poétitfue).

la rime est féminine, bien que les mots ouvrage, appren- tissage, soient du masculin.

712. — Succession des rimes. Les rimes peuvent se suc- céder de dillVrcntes manières. De là, les rimes plates ou suivies, les rimes croisées, les rimes redoublées et les rimes mêlées.

713. — On dit que les rimes sont plates ou suivies lorsque deux vers masculins sont régulièriMuenl suivis de deux vers féminins, auxquels succèdent immédiatement deux vers masculins et ainsi de suite. Tel est le système de notre haute poésie.

11 n'est point de serpent, ni do monstre odieux, ) masruiinc Qui, par l'art imité, ne puisse plaire aux yeux : ) D'un pinceau délicat l'artilice agréable ) ..„i„|,

Du plus alTreiix objet fait un oitjet aimable. ) Ainsi, pour nous charmer, la Irai^édie en pleurs ) ,.

J'CEdipe tout sanglant lit parler les douleurs, ) i)'Oreste parricidi- exprima les alarmes, > ,. . .

Et, pour nous diverlir, nous arracha des larmes. )

(UoiLEAU, Art poétique, chant III.)

714. — Lorsque dans une pièce de poésie on entrelace

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