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TABLEAU DE LA LITTÉRATURE GRECQUE. 303

Polybe, né à Mépalopolis (200-122 civ. J.-C), passa seize ans en Italie dans la familiarité de Scipion Emilien. De retour dans sa patrie, il écrivit son Histoire générale, comprenant tous les événe- ments accomplis deimis le commencement de la seconde guerre puni(|ue* jusqu'à la ruine de Garthage*. Des quarante livres dont elle se composait, il ne nous reste que les cinq premiers et des fragments assez étendus des autres. Polybe est un écrivain philo- sophe qui recherche soigneusement les causes des événements. Sou style accuse quelque négligence. La haute portée de son esprit le classe cependant au premier rang des historiens.

Diodore de Sicile, historien grec, contemporain de César* et d'Auguste*, a cnuiposé une Bibliothèque historique en quarante livres dont quinze nous sont parvenus. Elle embrassait l'histoire générale des peuples jusqu'à la conquête de la Gaule par Gésar. L'ouvrage de Diodore est plein de détails précieux sur l'antiquité.

Plutarqiie, né à Chéronée, en Béotie, vers l'an 50 de notre ère, et mort en 138 ou 140, composa les Vies des hommes illustres grecs et romoins, traduites en français par Amyot* dans un style (|ui séduit le lecteur par sa bonhomie et sa naïveté.

Denis d'Halicarnasse, contemporain d'Auguste*, composa en grec, sous le titre d'Archéologie romaine, une histoire de Rome en vingt livres, qui allait jusqu'à la seconde guerre punique. 11 ne nous en reste que les onze premiers livres.

S" Orateairs. L'histoire de l'éloquence grecque comprend trois grandes époques : YÈpoque de Périclès, YÉpoque de Démos- thène et YÉpoque chrétienne.

La forme démocratique du gouvernement d'Athènes était émi- nemment favorable au développement de l'éloquence : nul doute que celle-ci n'ait été cultivée dans cette ville de très bonne heure. Cependant, il ne nous est rien parvenu des premiers orateurs, rien même de Périclès* (494-429 av. J.-C), dont les anciens van- taient le talent oratoire.

Le premier Grec dont les discours sont parvenus jusqu'à nous est Lysias (449-378 av. J.-C.). Nous possédons encore 34 de ses harangues. Son style est pur, précis et élégant.

Isocrate (4:36-338 av. J.-C.) n'aborda jamais la tribune. C'était plutôt un rhéteur et un rédacteur de plaidoyers qu'un véritable orateur. On cite de lui : le Panégyrique d'Athènes, le Discours sur la Paix, YAréopagétique et le Discours à Philippe.

La seconde époque de l'éloquence grecque est de beaucoup la plus brillante. C'est alors que s'illustrèrent :

Eschine (389-314 av. J.-C.), qui ne fut inférieur qu'à Démos- thène, mais à qui on reproche sa vénalité.

Démosthène (38.5-322), surnommé le prince des orateurs grecs, et qui n'a jamais été égalé chez aucun peuple. Il dut ses prodi- gieux succès à son travail obstiné autant qu'à la nature. Dans sa carrière oratoire, il fut principalement soutenu par son ardent pa-

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