HISTOIRE LITTERAIRE DE LA FRANCE. 339
Condillac (1713-1780), dont les ouvrages les plus connus sont : VHssai sur rorir/iiie des connaissances humaines, le TrailC des sen- sations, VArl d'écrire, Y Art de raisonner, VArt de penser.
A l'exception de Voltaire, le xviii" siècle n'a produit que des historiens de second ordre. Citons cependant Rollin et Bm^thclemy.
Rollin (1661-1741), célèbre professeur et recteur de rUniversité de Paris, publia un Traité des études qui, selon Vilieinain, est un monument de raison et de goût et l'un des livres les mieux écrits dans notre langue après les livres de génie. Il a également laissé une Histoire ancienne, remarquable par sa simplicité et le senti- ment moral. D'un dévouement sans bornes pour la jeunesse, ce digne maître n'était nommé que le hon Rollin.
L'nbhé Barthélémy (1710-1793) est l'auteur du Voyage du jeune Anacharsis, peinture intéressante de la plus belle époque de la tiviiisation greciiue.
Parmi les romanciers on doit citer Lesage (1668-1747), l'auteur de Gil Blas.
En opposition avec les Encyclopédistes s'éleva une école spiritualiste* dont Jean-Jacques Rousseau fut l'écrivain le plus éloquent.
Jean-Jacques Rousseau, qui partagea avec Voltaire le sceptre de la littérature au xvni" siècle, naquit à Genève le 28 juin 1712 et mourut à Ermenonville le 3 juillet 1778. 11 eut une vie de misère et d'aventures et ne contribua pas peu lui-même par son caractère à ses longues infortunes. Rousseau fut tour à tour laquais, professeur de musique et précepteur, jusqu'au jour où il vécut de sa plume et des bienfaits de ses protecteurs. Sa philosophie contrastait avec les tendances matérialistes* des philosophes con- temporains. 11 prêchait le déisme*. Son éloquence est entraî- nante, son style toujours clair et harmonieux, parfois déclama- toire. Les paradoxes* qui abondent dans les écrits de Rousseau en assurèrent le succès au moment de leur apparition. Parmi ses écrits, nous nous bornerons à citer le Discours sur Vorigine de l'inégalité par^ni les homrties, le Contrat social et YÊmile (1762), celui de ses ouvrages qui eut le plus de retentissement. Rousseau fut un digne appréciateur des beautés de la nature, trop peu sen- ties par les écrivains du svu" et du xvm^ siècle.
Bernardin de Saint-Pierre naquit au Havre en 17.37, et mourut en 1814. La plus grande partie de sa vie se passa dans la gêne et dans des voyages incessants. Au retour de l'île de France *. il com- mença la publication de ses ouvrages, dont les principaux sont : les Études de la nature; Paul et Virginie, délicieu:-e idylle en
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