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340 HISTOIRE LITTÉRAIRE DE LA KkANCE.

prose, d'un g-enre tout nouveau et qui n'a rien à envier aux idylles des anciens; enfin les Harmonies de fa nadn'e.

Bernardin de Saint-Pierre est incontestablement l'un df nos meilleurs l'crivains de la fin du xvni" siècle. Son style est sitiiplf et harmonieux. 11 sent et groùte la nature à la façon de son maître Jean-Jacques Rousseau; mais il a émis dans ses Études, qui sont sa principale œuvre, des opinions tout à fait opposées aux données actuelles de la science.

Si J.-J. Rousseau avait fait aimer la nature, Buffon s'im- mortalisa en la décrivant dans ses productions aussi variées qifinfinios.

Buffon 11707-1788). Ce grand écrivain trouva sa véritable voie quand il fut nommé, en 1759, intendant du Jardin du Roi, aujour- d'hui le Jardin* dos Plantes. 11 conçut alors et exécuta le projet de réunir en un vaste ensemble toutes les connaissances relatives à i'histoire naturelle. De là sont sortis tant de beaux ouvrages parmi lescjucls nous mentionnerons la Théorie de la terre, Vliistoire naturelle des quadrupMes (V. Morceaux choisis, p. 383) et les Époques de la nature.

Le génie de BulTon ne paraît pas inférieur aux vastes sujets qu'il traite. La pompe, la majesté et le coloris de son style le placent parmi les plus grands écrivains. On peut lui reprocher bien des inexactitudes dans les détails; mais on ne saurait trop admirer comment il a devancé son temps en devinant d'importantes vérités que l'étude fit découvrir plus tard.

Le jour de sa réception à l'Académie* française. RnlTnn pronouça le fameux Discours sur le slj/le, dans le(iuel se tmovent <-es deux <ipliorisnies* si souvent reproduits : le style, c'est l'homtie. — le génie n'est qu'une longue patience.

Au moment où allait finir le .wiii* siècle, une révolution, heureuse suivant les uns, funeste suivant les autres, s'opéra dans la littérature dramatiijuo par rajijiarition des comé- dies de Beaumarchais.

Beaumarchais (17.32-1709), esprit aventureux, essaya de toutes les (arriéres : horloger, acteur, musicien, financier, éditeur, diplo- mate, avocat, publiciste, auteur dramatique, il apporta dans toutes ces professions diverses des qualités (pii accusent la variété et les ressources de l'un des esprits les plus actifs du xvin" siècle. n doit surtout sa célébrité i\ deux pièces étincelantes de verve : le Barbier de Séville et le Mariage de Figaro, sanglantes satires des abus et des travers de ré[)o(iue, pétillantes d'enjouement et d'es|)rit.

C'est également à la fin du \\\n^ siècle (juc la véritable poésie bucoli(iue, encore inconnue dans notre littérature, sembla promelire un émule de Théocrile et de Virgile dans la personne d'Antlrc Chcnicr.

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