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Page:Larive Fleury Grammaire 1910 tome 4.djvu/357

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HISTOIRE LITTERAIRE DE LA FRANCE. 343

Alphonse de Lamartine naquit à Saint-Point, près Mâeon, en 1790, ot s'y éteignit en ISfi'J. Lamartine est, avec Victor Hugo, le plus grand poète lyrique de notre épo(|ue. Aijandonnant la voie suivie par Jean-Baptiste Rousseau, il a substitué au lyrisme de convention une nouvelle poésie riche d'imagination, d'enthou- siasme, de tendresse, d'harmonie, d'originalité.

Les plus belles œuvres de Lamartine sont les Méditations et les Harmonies poéii(p(cs, (|ui curent un immense retentissement. Ln outre, Lamartine a ])ublié en 1848 sa célèbre Histoht des Girondins.

Victor Hugo (1802-1883), qualifié par Chateaubriand àenfant de génie, fut, dans la poésie lyrique, l'émule de Lamarliiie. Ses Odes et Ballades, les Orientales, les Feuilles d'automne, les Rayons el les Ombres, dès leur apparition, excitèrent un immense enthou- siasme, justifié en partie par l'harmonie et la variété du rythme, la sjilendeur du coloris, la magnilicence et le grandiose des images. Victor Hugo devint le chef incontesté de VÉcole romantique ûonfû exagéra les principes. Il entreprit de révolutionner le théâtre. Ses drames, où il se plait à mettre en scène les plus violents contrastes, ne nous présentent que des caractères exceptionnels; il nous décrit tels hommes étranges et non l'humanité. Le style de ces drames est hardi jusqu'à la témérité, surchargé d'antithèses, et le naturel y est systémaliciuement poussé jusqu'à la trivialité.

Malgré le succès du romantisme, une école continuait encore les traditions classiques. Elle compte pour ses plus illustres champions Béranger et Casimir Delavigne.

Béranger (1780-1837) s'immortalisa par ses chansons qui at- teignirent souvent la hauteur de l'ode et firent de lui le plus po- pulaire de nos poètes. On regrette que quelques-unes de ces com- positions offensent la morale.

Casimir Delavigne (1793-1843) fut dans les Messéniennes le chantre du deuil et des malheurs de la France. Il réussit également au théâtre. Ses tragédies les plus estimées sont les Vêpres Sici- liennes et Louis XI. La meilleure de ses comédies est VÉcole des Vieillards (1823).

>'ous ne dirons rien de l'éloquence politique, quoiqu'elle ait produit de puissants orateurs aussi bien pendant la Révolution que sous la Restauration * : en essayant de l'ap- précier, nous serions obligés d'entrer dans des considi'ra- tions historiques étrangères à cet ouvrage.

La philosophie de la première partie du xix*^ siècle fut une réaction contre les doctrines du xviii"; c'est dire qu'elle fut essentiellement spiritualiste. Elle s'honore des noms de Lamennais (1782-1854), le célèbre auteur de VEssai sur Vin-

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