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342 HISTOIRE LITTÉRAIRE DE LA FRANCE.

après les secousses de la Révolution, son esprit, ses idées libérales lui valurent, dans les salons qu'elle fréquentait, une influence que It' Premier Consul 'jugea dangereuse. Elle re<;ut l'ordre do (initier Paris. C'est durant cet exil qu'elle écrivit son premier roman : Delphine; puis elle voyagea en Allemagne et en Italie. Cette der- nière contrée lui inspire un nouveau livre, son ciiel-d'ieuvre : Corinne. De retour en France, elle est forcée de s'e.xiler encore une fois et reprend le chemin de r.\llemagne. Elle entreprend alors de faire connaître u ses compatriotes. (îans un livre intitulé : De l'Allemagne, une littérature et un pays que la France ignorait ou dédaignait.

On reproche aux écrits de Madame de Staël les abstractions d'une philosopliio romanesque

François-René, vicomte de Chateaubriand, naquit à Saint- Malu en 170S, et mourut à Paris en ISiS. Is>u d'une famille de vieille noblesse, il quitta la France durant la Révolution, et s'em- barqua pour le Nouveau-Monde. Il voulait trouver la route des Indes par la baie d'Hudson. Rappelé en Europe par la nouvelle de la fuite du roi, il combattit dans les rangs des émigrés, et se retira en Angleterre, à la suite d'une blessure re«;ue au siège de Thionville.

Chateaubriand ne rentra en France (|u'en 1800. Peu après, pa- rurent Alala, René, les Natchez. Ces pages, remplies de souvenirs (|ue le poêle avait rapportés d'Américiue, écrites dans une langue harmonieuse, passionnèrent le public et commencèrent sa réputa- tion. Puis, prenant en mains la défense de la religion. Chateau- briand écrit le Génie du christianisme, les Marlyts (V. Morceaux choisis, p. 387), sorte d'épopée en prose, et, à la suite d'un voyage aux lieux saints, VUinéiaire de Paris à Jérusalem. Créé pair de France après les Cent-Jours', Chateaubriand prit rang j)armi les hommes poliliques. et fut nomme ambassadeur, puis ministre.

Procédant de Bernardin de Saint-Pierre et même de Rousseau, Chateaubriand se montra comme eux vivement impressionné par le spectacle de la nature et la peignit plutôt (lu'il ne la décrivit avec une certaine exubérance dans les couleui-s. 11 rechercha avec trop de soin l'originalité de la l'orme et abusa des images et des figures.

De d814 à 1830, le mouvement littéraire sacceiilua ilavnn- tajïe; on assista alors à lu lulle dos Classiques et des Roman- tiques.

I.e Romantisme, faisant accueil aux seiiUmcnts mélanco- liques et aux rèveiies pro|)res aux peuples du Nord, pro- fessa une sorte d'adoration pour la nature extérieure, fit vibrer jusqu'à lexcès la corde de la sensibilité, mais eut le mérite de ramener chez nous le sens historique depuis trop loniiteuips absent ilc nos compositions. U produisit deux poètes, Lamartine et Victor Hugo.

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