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346 NOTE SUR LES LITTÉRATURES ÉTRANGÈRES.

veau à périr dans les flots. Après avoir fait alliance avec le Zamo- rin * de Calii-ut. Gama et ses compagnons se rembarquent pour l'Europe. Au retour ils relâchent dans une île que Vénus a fait sortir du sein des eaux pour les recevoir. De là les Portugais regagnent Lisbonne sans encombre.

Les Lusiiides se lomposent de di.x chants. Ce poème, d'un style limpide, plein de iiautcs pensées, d'une poésie tantôt énergique, tantôt riante, toujours pleine d'harmonie, est déparé par le' mer- veilleux choi|uant que l'auteur y a introduit. On y blâme le mélange incohérent du polythéisme avec le christianisme.

��ITALIE

La littérature italienne s'honore des grands noms du Dante, de l Arioste et du Tasse.

Dante Alighieri. né à Florence en 126?), mourut en exil à Ra- vennc en i:i2l. 11 avait été banni de sa j)atrie en 1.302 à la suite de dissensions civiles. Au retour d'un voyage en France, il essaya vainement de rentrer dans sa ville natale par la force des armes, et depuis celte tentative il ne fit plus ([u'errer dans dilférentes villes d'Italie, en proie à la misère.

La Divine Comédie est le récit d'une vision que Dante prétend avoir eue, et où il lui semble avoir visité l'Enfer et le Purgatoire, guidé par Virgile, et le Paradis sous les auspices de Béatrix.

La langue italienne a déjà toutes ses qualités dans l'œuvre de Dante, qui n'est pas uniquement épique, mais qui a en outre un caractère tantôt lyrique et tantôt satirique.

L' Arioste, né à Reggio* en 1474, mort à Modène* en 1.^33, est r.iutcur du seul poème romanesque qui mérite le nom d'épopée. Cette œuvre unique en son genre a pour titre Roland furim.r. Elle a pour héros les paladins du cycle de Charlemagne et développe trois actions enchevêtrées les unes dans les autres : 1° Une guerre imaginaire de- Charlemagne contre les Sarrasins; 2° La folie de Roland: 3° Le mariage de Roger et de Bradamante. Ce délicieux poème est semé d'épisodes tour à tour sublimes, touchants, gracieux ou plaisants. Rien n'égale la verve avec lacpielle est raconté le voyage (pie fait .\sfolphe dans la lune pour y chercher la raison de Roland: ri<Mi n'est plus jtlaisant que la suriirise qu'il éi>rouve d'y trouver non seulement sa propre raison, mais encore celles d'une foule de gens (pie jiis(pi'alors il avait crus très sensés. Le style de L'.Arioste sait [)rendre tous les tons avec une facilité extraordinaire et semble se Jouer de tous les obstacles.

Le Tasse (Tonjuato Tasso) nacpiit à Sorrente* en 1.")4i et mnuriit à Rome en 1595. Dans sa jeunesse, ce poète se livra d'abord à

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