Page:Larivière - La Villa des ancolies, 1923.djvu/80

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
78
La Villa des Ancolies

vous venez de me jouer. Je reconnais humblement que j’avais agi en goujat et méritais bien cette leçon et je vais voir dès ce soir à régler cette malheureuse affaire.

— Vous me le promettez ?

— Ai-je besoin de vous le dire ?

— C’est très gentil, mon cher Jean, ce que vous me dites là et si vous tenez votre promesse…

— Si je tiens ma promesse ?…

— Je plaiderai votre cause auprès de cette bonne Marraine et si elle vous pardonne.

— Alors ?

— Dieu à son tour vous pardonnera et…

— Et quoi ?

— Il vous donnera son paradis à la fin de vos jours ! Bonsoir, Jean ! Et sans laisser au jeune homme le temps de proférer une seule parole, légère et souriante, elle regagna la maison.


IX.

RÉGLÉ HORS DE COUR.


Lorsque Paul Hainault rentra au chalet, une heure plus tard, il trouva Jean Dupras profondément absorbé dans la rédaction d’une lettre qui devait être d’une très grande importance à en juger par les nombreux brouillons qui gisaient froissés sur le sol.

Les deux jeunes gens étaient vaguement parents et malgré la différence d’âge qui les séparaient, ils étaient très liés d’amitié.

— Bonjour Jean, y a-t-il longtemps que tu es arrivé ?

— Depuis une demi-heure à peu près.

— Pourquoi ne m’avoir pas averti ? Je t’ai attendu près d’une heure au bureau.

— Je t’assure que j’avais bien d’autres chats à fouetter en ce moment.

— En effet, je te trouve soucieux ce soir, te serait-il arrivé quelque chose de désagréable ?