nulle et non avenue la lettre qu’il m’avait chargé de vous adresser dernièrement. »
— Quoi ? Nulle et non avenue ! Quand t’ai-je jamais chargé de faire pareille déclaration ? As-tu subitement perdu la tête ou veux-tu te payer la mienne ?
— Écoute un peu sans m’interrompre, autrement nous n’en finirons jamais.
— Écoute ! Écoute ! c’est facile à dire ; mais encore…
— Suis-je ton avocat ?
— Certainement que tu es mon avocat, quoiqu’à entendre la lecture de cette lettre, cela ne paraisse pas si certain.
— Alors, écoute et tais-toi. Je continue : « Mon client me prie de vous manifester tout le regret qu’il a de cette lettre ridicule que, dans un moment de colère impardonnable, il m’avait demandé de vous envoyer… »
— Va-t-elle durer longtemps cette comédie ?
« Il est surtout chagrin de ce que vous y ayez attaché plus d’importance qu’elle ne méritait et que vous en ayez été troublée… »
— Ah ! ah ! ah !
« Encore une fois, veuillez donc la considérer comme nulle et non avenue et soyez persuadée qu’il n’a aucunement l’intention d’y donner suite. »
— Tu es fou, mon pauvre Jean, tu es complètement fou !
« Il reconnaît d’ailleurs qu’en définitive, dans toute cette malheureuse affaire, il était le seul à avoir tort. »
— Jean ! si tu…
« La crainte qu’il avait manifestée en face de votre chien a été la seule cause qui a fait prendre mon client en grippe par cette noble bête »
— Va-t-il falloir faire des excuses au chien aussi ?
« …qui lui a quelque peu montré les dents