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de son mari. Elle crut s’éveiller après un rêve charmant et n’osait chercher à comprendre ce qui lui arrivait. Elle n’était plus la même, à peine entendait-elle ce qu’on lui disait. Une seule pensée la dominait :

« Il n’est plus là. »

Dès le troisième jour de l’absence de son époux, elle ne pouvait tolérer la présence de qui que ce fût, elle désirait être seule puisqu’elle ne pouvait voir Adolphe, et ne voulut même point recevoir Violette.

Que lui dirais-je ? pensait-elle. Que je n’existe pas parce que depuis trois jours il s’est trouvé forcé de sortir ? Elle rirait, et cela me ferait mal. Elle me dirait que je suis insensée, je le sais ; j’aime mieux attendre, je m’habituerai sans doute à le voir s’éloigner quelquefois.

Elle ne pouvait comprendre qu’une circonstance, aussi simple en apparence, pût lui causer un si grand trouble. C’est que, sans le savoir, elle sentait le malheur qui commençait, et que cet éloignement était, chez son mari, le premier pas dans une route nouvelle : la fin de leur rêve à deux.

Les personnes constituées comme l’était Lydie ont une intelligence magnétique qui leur fait ressentir les malheurs avant qu’elles ne les comprennent et ne les connaissent. Elle restait plongée dans une terreur qui ne lui permettait pas d’arrêter son esprit sur aucune