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que le duc avait fait et devait faire dans la journée ; d’abord je me repentis d’avoir lu, puis la curiosité me poussa… Je sus tout jusqu’aux moindres détails.

— Mais qui pouvait t’instruire ainsi ?

— Quelqu’un sans doute qui avait intérêt à me guérir de mon amour pour mon mari. J’usai donc de mon savoir pour décontenancer le duc, je luttai contre ses mensonges. L’âpre plaisir que je prenais à le tourmenter, c’était toujours de l’amour ; je l’aimais encore sans le savoir. Je remarquais un trouble en lui et je me plaisais à le prendre pour un commencement d’affection. Je me fais rire maintenant.

Ici la duchesse raconta l’histoire que nous avons vu plus haut ; elle termina par ceci :

— Depuis ce temps je ne l’aime plus. Quand par hasard une fleur, un ruban dans mes cheveux attirent ses regards, je vois briller dans ses yeux cette pensée qui me fait froid au cœur. Alors je ne lui parle plus, je ne le regarde plus de peur qu’il ne m’apporte le code. Ce code qui devrait nous faire la vie si douce, et dont les hommes ne se souviennent, eux, que quand il ne le faudrait pas.

— Pauvre enfant ! Comment fais-tu pour être gaie ?

— D’abord, j’ai ri pour cacher mon amour. S’il l’avait su, il s’en serait moqué et rien ne m’eût plus affligée. Ensuite, j’ai ri de rage pour ne pas être ridi-