Page:Laroche - Fould - L Enfer des femmes.pdf/260

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rait-il rester honnête ? Non. Quand bien même il ne prendrait point de part aux crimes des autres, il ne serait plus au niveau de sa dignité, ne serait-ce qu’en acceptant le contact d’hommes perdus. On ne vit pas avec les serpents, on les écrase. Mon cœur se soulève de dégoût au souvenir de vos paroles. Si le monde était ainsi, mais ce serait une masse de boue et non pas un monde.

— En effet ; mais qu’y faire ? Eh ! tout ne revient-il pas au même chemin ? Les amours passent quand il y en a. Tout le monde ment plus ou moins.

— Tais-toi, tu te trompes. Tu vois bien que tu te perds, puisque tu n’as déjà plus la foi.

Violette s’achemina vers la fenêtre et écarta le rideau pour regarder sur le boulevard. Lydie continuait :

— Tiens, enfant, je te plains. Tout ce que tu m’as dit est impossible. Plus je cherche à envisager ces horreurs et plus elles me paraissent invraisemblables.

— Vous avez l’inexpérience que l’on a quand on est heureux ; votre âme est grande et vous êtes sévère comme Dieu. Je vous aime, je vous admire ; mais j’ai peur en vous voyant dans notre monde. Venez, ajouta-t-elle froidement.

Son amie s’approcha.

— Près du café, à l’entrée du passage, au milieu de