Page:Laroche - Fould - L Enfer des femmes.pdf/266

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les maux que Dieu nous envoie ; mais ceux qui nous sont infligés par les vices des hommes, il me semble injuste de s’y soumettre. Dieu seul a sur nous droit de vie, de mort et de souffrance.

— Mais enfin, que ferais-tu donc ?

— Je m’adresserais à mon créateur, et je lui crierais : Seigneur, vous m’avez faite pour aimer le bien, vous m’avez donné de l’honneur, ce n’était pas pour que j’étouffasse tous ces sentiments au milieu des gens qui m’enveloppent. Je ne puis vivre ainsi, sauvez-moi ! Et Dieu m’entendrait, car ce serait justice. Vois ce jour, ce soleil, tout cela est grand, superbe, et tu veux que nous soyons ici bas forcés de vivre comme des monstres hideux ! Allons donc ! c’est impossible.

— Pauvre ange ! tu es une femme d’un autre monde, d’un monde meilleur que le nôtre ; mais nos créatures d’ici-bas ne te comprendraient pas. Tais-toi, Dieu sans doute arrangera ton avenir selon tes pensées sublimes, ne regarde pas au dessus de toi pour ne pas t’attrister de notre abaissement.

— Une voiture ! s’écria Lydie, mon mari revient ! J’avais besoin de le voir. Tiens il s’arrête à la porte et cause avec quelqu’un, c’est ce jeune vicomte que j’ai vu chez vous, je le vois partout où tu es.

— Et moi je le vois toujours, murmura Violette, même quand il n’est pas là.