Page:Laroche - Fould - L Enfer des femmes.pdf/281

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esprit ; elle souffrait autant que si des milliers d’aiguilles lui fussent entrées dans les chairs.

Enfin elle entendit fermer doucement la porte ; c’était son mari qui rentrait.

— Le voici, pensa-t-elle.

La foi, dans le malheur, ne suit pas toujours le malheur même, et Lydie, sentant près d’elle cet homme qui personnifiait sa vie et son bonheur, eut un dernier espoir.

— Il est impossible, se dit-elle, que tout soit fini.

Elle essuya ses yeux, se leva brusquement et fit un pas pour aller trouver Dunel, puis s’arrêta ; elle éprouvait une sorte de honte et de dégoût.

Tandis que ses sentiments se heurtaient les uns contre les autres, il vint frapper à sa porte et la tira de ses incertitudes.

Elle ouvrit elle-même.

— Vous n’êtes pas encore couchée, ma chère ; êtes-vous souffrante ?

— Non. Mais d’où venez-vous si tard ?

— Ne m’en parlez pas ; je viens de m’occuper des affaires les plus ennuyeuses… je sors à l’instant de chez Larcher.

— Vous n’avez été que là ?

— Absolument. J’y suis depuis que je vous ai quittée.