Page:Laroche - Fould - L Enfer des femmes.pdf/282

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

— Vous mentez.

— Mais je vous assure que non, répondit Adolphe très étonné.

Elle lui saisit les mains et, le regardant fixement, lui dit d’une voix pénétrante :

— Ne mentez pas.

Le contact de ces mains glacées, ce visage pâle, que Dunel n’avait pas encore remarqué, le feu de ces yeux, enfin la puissance surnaturelle de la douleur poussée au paroxisme, tout cela le troubla. D’ailleurs, il avait aimé sa femme et gardait encore pour elle une amitié, basée sur la haute estime où forcément il la tenait dans son esprit. Il fut saisi d’une sorte de frayeur et se tut, restant les yeux fixés sur sa femme comme pour l’interroger.

— Longtemps je me suis abusée sur les choses de la vie, dit-elle. En voyant le monde je me suis détrompée, mais je croyais toujours en vous, et comme en vous seul était tout mon bonheur, je n’ai pas été moins heureuse. Je remerciais Dieu de nous avoir unis. Vous avez menti ! Comme tout ici bas vous n’étiez pas vrai. Vous appartenez à ce monde que mes sentiments me font trouver odieux. Il est inutile d’entrer dans une suite de mensonges et de dissimulations indignes de moi. Je me suis trompée. Par charité, sans doute, vous ne vouliez pas me désabuser ; mais aujourd’hui parlez