Page:Laroche - Fould - L Enfer des femmes.pdf/283

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

à cœur ouvert. Vous voyez, je suis calme. Je veux connaître au juste notre avenir.

L’accent solennel avec lequel ces paroles avaient été prononcées, l’air digne de Lydie qui, sachant la vérité, n’adressait aucun reproche à Dunel, tout cela paraissait si sérieux qu’il pensa que sa femme était très forte, et crut devoir régler de suite son compte avec elle, pour éviter dorénavant toute explication et fixer définitivement la paix de l’intérieur.

— Ma chère, dit-il, vous êtes très jeune, vous n’avez pas d’expérience. Vous voulez savoir la vérité, je vous la dirai ; si votre affection pour moi doit en ressentir une atteinte, je vous en demande pardon d’avance ; mais il est nécessaire d’assurer notre bonheur en l’appuyant sur des réalités et non sur des fictions.

— Parlez, je vous écoute.

— Il est trop tard ; demain matin, après le déjeuner, nous causerons posément de tout cela.

— Oh ! non, tout de suite, je vous en prie.

— J’ai besoin de repos, vous aussi.

— Je ne dormirais pas ; ne vous inquiétez donc pas de moi.

— Il n’est pas l’heure de causer. Demain vous serez plus calme, vous m’écouterez mieux. Bonsoir et pardon. Il embrassa sa femme et partit enchanté de l’avoir trou-