n’est pas une demoiselle, je vous promets de n’altérer en rien la fidélité que je dois aux liens conjugaux.
— Vous avez la décence d’arrêter là votre franchise, car le monde donne aux hommes des libertés qu’il interdit aux femmes.
— Oui, vous avez raison ; mais ces libertés, je ne veux pas en user ; que pouvez-vous demander de plus ?
— C’est bien, je vous remercie de vos vérités ; elles viennent tardivement, mais elles viennent.
— Que pensez-vous de ce que je viens de vous dire ?
— Rien.
— Rien ?
— Que je puisse vous dire et que vous puissiez comprendre.
Lydie s’était levée et se disposait à regagner son appartement.
— Ne partez pas sans me dire votre pensée comme je vous ai dit la mienne.
— Soit donc, répondit-elle en relevant fièrement la tête, écoutez-moi : Mon esprit et mon cœur ne sont pas semblables aux vôtres. Je pense, je sens tout autrement que vous ; je ne règle pas ma conduite sur les usages des autres, mais d’après les inspirations que Dieu me donne, parce que je crois que là se trouvent le vrai et le bien ; je ne changerai jamais. Le mariage, selon moi, n’est pas l’obéissance à une raison sociale, c’est un lien