Page:Laroche - Fould - L Enfer des femmes.pdf/290

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naturel que Dieu forme : il ne choisit pas ses époux dans telle ou telle classe, il les prend où il veut et, leur mettant au cœur une attraction réciproque, il les rapproche pour n’en faire qu’un seul être. Rien de bas et d’ignoble ne doit entrer dans un ménage, pas plus du côté de l’homme que du côté de la femme. Cette latitude que vous prenez de regarder de près le vice et de vous distraire par la vue d’un monde qui devrait vous faire horreur ne peut s’imposer à notre résignation. Vous apportez le péché dans nos foyers, et si nous l’acceptions, tôt ou tard il s’attaquerait à nous. Je ne veux pas qu’il en soit ainsi, vos principes me font rougir. Nous n’étions pas faits pour nous entendre. Ce n’est pas la Providence qui nous a placés sur le chemin l’un de l’autre, c’est un vieillard qui ne s’est pas demandé si votre nature et la mienne pouvaient s’allier, et n’a voulu que se débarrasser de moi, je le comprends maintenant. Nous ne pouvons réparer ce malheur ; mais je n’accepte pas la position qui doit, selon vous, en résulter.

— Et que voulez-vous faire ?

— Vous convertir à moi. Je le voudrai tant, que j’y parviendrai.

— Non, ma chère enfant ; votre exaltation est du délire. La jalousie qui vous égare se calmera, je l’espère ; il le faut, d’ailleurs. Si votre vie ne vous plaît pas, vous comprendrez qu’une bonne épouse et une femme