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LA PAGODE AUX COBRAS

Son geste farouche mais courageux prouve ce fanatisme. Enfin, la preuve que le chef tout au moins est un indigène lettré, c’est que les documents saisis sont rédigés en caractères dont certains sont rares et peu connus.

« Ma conclusion est donc la suivante : nous sommes en présence d’un complot de fanatiques religieux nationalistes indigènes.

« Leur chef doit se cacher dans la région entre Quang-Yen et Moncay, régions bordées sur ses côtés par les baies d’Allong et de Faï-Tsi-Long. Là doit être le repaire à découvrir, le repaire ou les repaires. Il faut pour cela des moyens inusités, des battues spécialement organisées.

« Quant à l’instrument des meurtres, j’en ai une idée vague, trop vague pour l’énoncer dès à présent.

« Je trouverai !

« Le venin ? Il y avait — l’autopsie, les analyses le démontrent — il y avait du venin de cobra mais intensifié, comme condensé. Je croîs à un mélange où doivent entrer quelques mystérieux poisons végétaux.

« Et voilà, messieurs, tout ce que je sais, tout ce que j’ai constaté, tout ce à quoi le raisonnement m’a conduit.

Le gouverneur général avait écouté avec une extrême attention, sa réponse fut brève :

— Très bien, monsieur Rigo ; en principe, je partage votre opinion…

Et, se tournant vers les deux hauts fonctionnaires, il enjoignit :

— Messieurs, vous voudrez bien vous concerter pour donner à l’inspecteur Rigo tous moyens policiers, financiers et militaires au besoin, pour l’exécution du plan qu’il va vous soumettre.