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LA PAGODE AUX COBRAS

Cela devait signifier aux autres que, pour lui, les Makouis avaient enlevé son camarade.

Rigo donna des ordres.

Espacés de quelques mètres, lui-même, ses deux agents et le Man, sondant le terrain, entreprirent de parcourir tout le pourtour de la clairière. Ils battaient ainsi une profondeur d’environ dix mètres.

Le Man disparu ne pouvait s’être normalement posté qu’à la lisière pour ne pas perdre de vue le massif rocheux. Mais il avait pu être amené, par les circonstances, à se déplacer en tournant autour de la clairière.

Ils parcoururent une centaine de mètres, puis l’un des agents de Rigo appela doucement. Rigo le rejoignit.

À ses pieds, celui qu’on recherchait gisait, mort. Sur son buste nu, à hauteur du sein gauche, était visible la double piqûre du cobra.

Pas un instant Rigo ne douta que son émissaire ait été surpris et tué par les bonzes. Mais les autres devaient croire à un accident et, si possible, convaincre le Man que son camarade avait été assassiné par un homme, pour éviter toute panique.

Avant que celui-ci se fût assez approché pour examiner le cadavre, Rigo enfonça son couteau de chasse dans la poitrine du mort juste à l’endroit des piqûres, qu’il fit ainsi disparaître.

Lorsque le Man se pencha sur la plaie, Rigo l’interpella, tendant son bras dans la direction des rochers :

— Ceux que vous poursuiviez et qui sont cachés là l’ont tué. Il faut le venger !