La structure laissait apparaître des fissures ici et là, à des hauteurs variées, et il était permis de supposer que les rochers des Makouis cachaient des tunnels mystérieux conduisant à des grottes ténébreuses.
Le silence de mort qui régnait toujours dans ce coin perdu de forêt tropicale rendait le lieu plus effrayant encore.
Que les deux chasseurs Mans aient eu le courage de remplir leur mission, d’observer même de loin la demeure des Makouis, était déjà un fait étonnant. Mais que l’un d’eux ait osé demeurer seul, embusqué, cela paraissait incroyable — le lieu choisi pour l’embuscade eût-il été à quelques centaines de mètres des rocs.
On pouvait, à la rigueur, expliquer leur courage par ce raisonnement : ils avaient suivi des hommes, ils avaient vu ces hommes pénétrer dans les rochers. Il n’est pas un chasseur Man qui ait peur d’un être humain.
Dissimulée dans le bois à l’orée de la clairière, la troupe s’était arrêtée sur un signe de Rigo.
Le Man modula un sifflement d’appel à l’adresse de son congénère, qu’il présumait embusqué tout près.
Mais aucune réponse ne lui parvint.
Après avoir renouvelé son appel à plusieurs reprises, le chasseur, inquiet, indiqua les rochers en prononçant le nom : « Makouis ».