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LA PAGODE AUX COBRAS

se produisit dans une touffe de broussailles, à mi-hauteur, vers le centre du massif rocheux. Une tête apparut alors, sortant avec précaution des branchages pour examiner le terrain alentour.

Sans doute rassuré par le silence, l’homme se dégagea complètement et, se coulant de roc en roc, alla se dissimuler derrière une pointe avancée.

Le doute n’était plus permis : une ouverture était cachée derrière le buisson d’où il était sorti. Lui-même était sans doute une sentinelle venant à l’extérieur prendre la garde.

La supposition fut confirmée par ce fait que l’homme resta désormais immobile à son poste.

De temps à autre, on pouvait l’apercevoir, passant la tête à droite et à gauche de la pointe qui le cachait, pour examiner attentivement toute l’étendue de la clairière.

L’ennemi pouvait être sur ses gardes, mais il donnait du moins à Rigo la certitude de sa présence en ce lieu, et l’espoir qu’avec l’aide des Mans, il parviendrait à capturer la bande.

Deux heures encore de silencieuse observation s’écoulèrent avant que, dans la forêt, à l’arrière des arbres qui leur servaient d’observatoires, ils aient perçu un mouvement. Les chasseurs Mans arrivaient ; l’un d’eux les devançait en éclaireur. Il émit un sifflement léger auquel Rigo répondit.

Se laissant alors glisser à bas de son arbre et se couvrant du large tronc, l’inspecteur recula et rejoignit le Man.

Celui-ci le prit par le bras et, furtivement, l’entraîna à quelque cent mètres en arrière, dans un fourré où la troupe des chasseurs attendait.