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LA PAGODE AUX COBRAS

Rigo expliqua la situation et indiqua son plan d’attaque.

Le chef Man et ses hommes, furieux de la mort d’un des leurs, étaient décidés à tout faire pour le venger. Ils obéiraient à tous les ordres, ils étaient prêts à un dur combat.

Au chef, Rigo montra la sentinelle ennemie toujours aux aguets dans les rochers ; elle semblait n’avoir rien aperçu de l’arrivée des adversaires, qui s’étaient d’ailleurs tenus soigneusement dissimulés.

— Il faut le prendre d’abord, sans bruit, sans qu’il puisse donner l’alarme !

Sur un ordre du chef, deux Mans se détachèrent du groupe et, dénudés, le poignard aux dents, se coulèrent en rampant sous les broussailles de la clairière.

Pas un mouvement de feuillage, pas un bruit, ne décelait leur avance.

Rigo et le chef, dissimulés derrière un tronc, attendaient.

Trois quarts d’heure s’écoulèrent dans l’anxiété. Leurs envoyés réussiraient-ils ?

Les deux observateurs fixaient le point où la sentinelle continuait sa faction. Elle ne donnait aucun signe d’inquiétude, sa tête continuait à apparaître par moments, mais sans plus de hâte.

Au pied du rocher en surplomb, invisible pour la sentinelle, un des Mans émergea de la broussaille et s’arrêta.

Rigo aperçut un instant le second Man qui, toujours rampant, se glissait le long des pierres, s’y collait, et commençait une lente ascension.

Maintenant, il est en vue pour les siens, mais ne peut être aperçu des adversaires.