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LA PAGODE AUX COBRAS

que jamais : les rochers abritaient les Makouis. Ces génies s’étaient rendus invisibles quand les hommes avaient pénétré dans leur repaire !

Mais ils se vengeraient et ce seraient, eux, les habitants de la forêt, qui supporteraient tout le poids de cette vengeance.

Leur inquiétude fut encore renforcée par le fait que le veilleur emprisonné avant l’attaque ne fut pas retrouvé.

Rigo l’avait laissé ligoté aux pieds des arbres sur lesquels étaient perchés ses hommes de garde ; il se réservait de l’interroger après l’assaut.

Seuls les liens qui avaient servi à l’attacher restaient là, ainsi que le bâillon qui avait maintenu sa bouche fermée.

Pour Rigo, l’explication était simple : les fuyards, sortis par une issue secrète, l’avaient délivré ; ils s’étaient sans doute glissés jusqu’à lui tandis que les sentinelles aériennes, tout occupées à surveiller les rochers, avaient forcément négligé de le garder.

Avant de quitter les rochers, le chef Man et ses hommes rentrèrent dans la caverne pour faire devant le bouddha les lays rituels et solliciter son indulgence et son pardon, puis, sans se retourner, sans prendre congé de Rigo — un maudit pour eux — ils reprirent la route de leur village.

Rigo, haussant les épaules, se remit à l’ouvrage ; il fallait retrouver la trace des fugitifs.

L’inspecteur présumait que l’issue par laquelle ils avaient pu se dérober devait avoir une sortie assez loin des rochers, puisque les hommes de garde n’avaient rien vu.

Il y avait peu de chance qu’ils eussent pris la route du