village des Mans. Cette tribu, participant à l’attaque, s’était révélée hostile.
La conclusion était que, s’ils n’étaient pas restés en forêt dans quelque autre refuge à découvrir, ils avaient dû se diriger vers Port-Courbet et Hongay, d’où étaient arrivés les deux bonzes qu’il avait précédemment surpris sur le Song-Hip.
Comme il ne pouvait entreprendre seul, avec ses deux adjoints, une battue dans la forêt, il n’avait pas à hésiter et il n’hésita pas.
À marche forcée, il reprit la piste vers Port-Courbet ; de là, en sampan, il serait rapidement à Hongay. Dans l’une ou l’autre de ces localités, il saurait certainement si les fuyards avaient été vus.
En route, il interrogeait les nhaqués rencontrés. Ils étaient rares d’ailleurs, car la région parcourue était peu peuplée. La plupart répondaient — ignorance réelle ou prudence :
— Moi pas savoir ! Moi pas connaître !
Cependant, il s’en trouva un qui déclara :
— Oui, moi croire voir bonzes ! Deux, trois, quatre, peut-être.
Mais il fut impossible d’obtenir plus de précision de la part de ce pauvre paysan timide, abruti par la peur.
Rigo, sur cet indice, força l’allure.
À Port-Courbet, un matelot de la douane affirma que cinq bonzes étaient arrivés de la brousse quelques heures auparavant pour s’embarquer sur un sampan qui s’était éloigné aussitôt dans la direction de Hongay.
À Hongay même, Mme Rigo confirma que le sampan