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LA PAGODE AUX COBRAS

texta les fatigues de la journée et s’en fut, au fond de la salle, s’étendre sur le lit de bois, où il parut s’endormir.

Sans méfiance, les indigènes continuaient leurs palabres et, soudain, l’un d’eux dit :

— Il faut engraisser les cochons. Le bonze de la forêt est de retour. À la prochaine lune, il y aura grande fête à la pagode.

Un autre repartit :

— Les cochons ont le temps de devenir gras ! Encore huit jours avant la pleine lune !

D’autres ajoutèrent quelques mots, mais sans donner plus de précision.

Rigo en savait assez ; il avait enfin recueilli le renseignement sûr, qui lui permettrait d’organiser une expédition définitive.

Le lendemain matin il s’éloignait, en annonçant qu’il allait se ravitailler à Quang-Yen et reviendrait bientôt avec un nouvel assortiment de marchandises.

Le même jour, dans la soirée, il était à Hanoï et faisait son rapport aux grands chefs.

En même temps, il leur exposait le plan conçu sur le terrain même.

Il demandait que soient mis à sa disposition deux détachements de la milice commandés chacun par un gradé européen.

L’un d’eux irait se poster dans les rochers des Makouis ; le beau-frère de Rigo le guiderait jusque-là.

L’autre arriverait, après une marche de nuit, se poster en