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LA PAGODE AUX COBRAS

sur le quai devant la canha, et elle avait laissé les portes grandes ouvertes, ce qui était normal, dans l’attente des clients.

À deux reprises, une ombre passa, sans attirer l’attention de la fausse commerçante, puis revint, et s’arrêta.

Alors, seulement, Mme Rigo leva les yeux, croyant à la venue de quelque acheteur.

Un geste bizarre l’alerta ; l’instinct, un réflexe inconscient, lui fit lever son bras droit dans un mouvement de parade. En même temps, elle entendait une sorte de déclic, de claquement, suivi immédiatement d’un choc sec sur son poignet.

Elle poussa un cri. L’ombre avait disparu, prenant la fuite.

Sur le large bracelet d’or, au-dessus de sa main, deux trous minuscules étaient visibles dans le métal, en tous points semblables à ceux qu’imprime le percuteur sur une douille de cartouche.

Une pensée lui vint brusquement : le serpent, le cobra !

C’était bien sa marque, mais elle comprenait maintenant comment elle avait été laissée sur les autres morts.

Son bracelet l’avait préservée, l’avait sauvée !

Ce n’était pas un serpent qui l’avait frappée, mais bien un projectile qu’elle cherchait vainement sur le comptoir, sur le sol, autour d’elle.

Elle se souvint de ce bruit de déclic qu’elle avait perçu et comprit soudain.

L’arme ? Une arbalète ou peut-être une sarbacane ! Quant au projectile, ce ne pouvait être qu’une flèche à dou-