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LA PAGODE AUX COBRAS

tête, offrandes diverses portées sur des palanquins : des fruits, du riz, des porcs rôtis, des volailles, tout ce qui sera présenté au bouddha pour être ensuite consommé par les bonzes et par les fidèles en une vaste ripaille succédant aux prières.

Le cortège défile dans un désordre bien asiatique, dû en partie au sentier trop étroit et irrégulier.

Il est facile à Rigo de se glisser dans les rangs, presque en tête, et ses hommes, à leur tour, accomplissent leur manœuvre sans avoir attiré l’attention de quiconque.

La procession poursuit sa route pendant deux heures de marche. Un bonze est en tête qui guide la foule. Il les mène d’un sentier à un autre, accomplissant des détours qui sont certainement voulus pour dérouter, leur faisant franchir des arroyos dont l’eau parfois leur monte jusqu’au ventre. Le chemin est long et pénible.

Enfin, la procession débouche dans une vaste clairière, soigneusement débroussaillée, au fond de laquelle, sur une plateforme surélevée, est édifiée une pagode.

Quand toute la troupe des pèlerins s’est rangée sur cette élévation, six bonzes sortent de la pagode et viennent se ranger en avant d’un monumental bouddha — la réplique de celui des rochers — posé devant l’entrée du sanctuaire et encadré de deux statues de génies à tête de cobra.