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LA PAGODE AUX COBRAS

prolongé le plus longtemps possible pour effectuer la sortie à distance, toutes précautions prises pour la rendre invisible.

Deux équipes furent lancées, une vers l’amont, l’autre vers l’aval.

Rigo avait vu juste ; à peine avait-il parcouru deux cents mètres, examinant très attentivement les deux berges, qu’il découvrait la trace.

Là où les fugitifs avaient quitté le lit de l’arroyo pour pénétrer dans la forêt, sur la déclivité de la berge, il vit l’empreinte de la pointe d’un pied humain qui s’y était agrippé après une glissade.

Le gros orteil avait ainsi marqué profondément sa forme dans la vase demi-sèche.

Aussitôt un appel fut lancé au second détachement pour qu’il les rejoignît. En même temps, les hommes du premier, Rigo en tête, remontaient sur la berge et retrouvaient dans les fourrés les traces certaines du passage des bonzes.

La chasse, réorganisée, continuait.

Soudain, Rigo, qui, depuis quelques instants, semblait pensif et mécontent, stoppa brusquement. À tous il donna l’ordre d’arrêter.

Il appela vers lui le chef européen du détachement et lui dit :

— Je n’ai pas cessé de penser aux paroles prononcées par le bonze-chef. Il y a là quelque chose que je n’ai pas saisi. J’ai cependant l’impression très nette que ses paroles contenaient une menace précise. Il est indispensable que je consulte ma femme à ce sujet, elle saura interpréter ces mots dont j’ai gardé le souvenir exact. J’aviserai ensuite.