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— Chass. Accourcir le trait, Le ployer à demi ou tout à fait, pour retenir le limier.

S’accourcir, v. pr. Devenir plus court : Cette robe s’est accourcie. Je désirais que ma vie pût s’accourcir pour arriver à une si estimable vieillesse. (Fén.) Lorsque les jours s’accourcissaient, le roi travaillait le soir chez madame de Maintenon. (St-Sim.)

Syn. Accourcir, abréger, raccourcir. V. Abréger.

Antonymes. Allonger, prolonger, rallonger. — Paraphraser.

ACCOURCISSEMENT s. m. (a-kour-si-se-man — rad. accourcir). Diminution d’étendue ou de durée : Cette allée sert beaucoup à l’accourcissement du chemin. (Acad.) L’accourcissement des jours est déjà très-sensible dans le mois de septembre. (Acad.)

ACCOURIR v. n. ou intr. (a-kou-rir — lat. accurrere, même sens ; formé de ad, vers ; currere, courir. — J’accours, tu accours, il accourt, nous accourons, vous accourez, ils accourent. J’accourais, nous accourions. J’accourus, nous accourûmes. J’accourrai, nous accourrons. J’accourrais, nous accourrions. Accours, accourons, accourez. Que j’accoure, que nous accourions. Que j’accourusse, que nous accourussions. Accourant, accouru, ue). Venir promptement en un lieu ou vers quelqu’un : Phalante accourait au secours de son frère. (Fén.) Le prince Eugène accourut d’Italie. (Volt.) Ils accouraient jusqu’au bas de la montagne pour les aider à la remonter. (B. de St-P.) Le cri de la douleur émeut les animaux, ils accourent pour se secourir. (Buff.) Le berger accourait armé de son bâton. (Florian.) Il rassembla au son du tambour tous ses noirs esclaves de la Rose, qui accoururent tous comme une troupe de pintades, sous les fenêtres du balcon. (Rog. de Beauv.) Un peu d’or fait accourir la multitude, comme les pigeons d’une ferme s’empressent sous la main qui leur jette le grain. (Chateaub.) L’enfant se hâta d’accourir vers sa mère en lui tendant les bras. (E. Sue.)

À vos genoux bientôt s’il accourait se rendre ?
Ducis.

— Fig., en parlant des choses : La raison, le jugement, viennent lentement, les préjuges accourent en foule. (J.-J. Rouss.) Les organes s’usant bientôt, les infirmités, les maladies, les souffrances, accourent en foule. (Lamenn.) Dans toutes les luttes violentes, les intérêts accourent sur les pas des opinions exaltées. (B. Const.) De l’extrémité du désert accourt un tourbillon. (Chateaub.)

Du bout de l’horizon accourt avec furie
     Le plus terrible des enfants
Que le Nord eût portés jusque-là dans ses flancs.
La Fontaine.

— Suivi d’un infinitif, s’emploie avec ellipse de la prép. pour : On accourt lui dire qu’il est nommé à un évêché. (La Bruy.) Après avoir retrouve le magnétisme, Mesmer vint en France, où, depuis un temps immémorial, les inventeurs accourent faire légitimer leurs découvertes. (Balz.)

Gramm. Le verbe accourir se conjugue avec l’auxil. être quand l’action est considérée comme étant suivie d’un séjour, d’une station plus ou moins prolongée. Il prend l’auxil. avoir quand on ne considère l’action que dans le temps même de son accomplissement : Il est accouru pour me secourir. J’ai vu avec plaisir l’empressement avec lequel ils ont accouru. Souvent même on emploie l’un ou l’autre auxiliaire à peu près indifféremment.

ACCOURRES s. f. pl. (a-kou-re — rad. accourir). Chass. Plaines ou landes situées entre deux bois, et dans lesquelles on place les chiens qui doivent coiffer l’animal au débucher.

ACCOURSE s. f. (a-kour-se — rad. cours). Archit. Galerie extérieure par laquelle on communique dans les appartements.

— Mar. Nom de trois passages ménagés à fond de cale dans toute la longueur d’un navire, un au milieu, et un sur chaque côté. || On dit aussi accourcie.

ACCOURU, UE (a-kou-ru) part. pass. du v. Accourir : L’église et la petite place qui se trouve devant le portail furent pleines de gens accourus de plus de dix lieues à la ronde. (Balz.) Les maîtres de la maison, accourus au bruit qui se faisait, calmèrent le mystifié. (F. Soulié.)

Tels, en foule accourus la veille des batailles,
Des vautours ont senti l’odeur des funérailles.
Delille.

ACCOUS, ch.-lieu de cant. (B.-Pyr.), arrond. d’Oloron ; popul. aggl. 1,240 hab. — pop. tot. 1,505 hab. Eaux minérales.

ACCOUSINÉ, ÉE (a-kou-zi-né) part. pass. du v. Accousiner.

ACCOUSINER v. a. ou tr. (a-kou-zi-né — rad. cousin). Fam. Traiter de cousin, de parent, d’allié. || S’empl. aussi pronominalem. : Ils s’accousinent à chaque phrase.

S’accousiner, v. pr. Se traiter de cousin, etc.

ACCOUTRÉ, ÉE (a-kou-tré) part. pass. du v. Accoutrer. Habillé, vêtu : C’étaient des jeunes gens fort bien accoutrés, et jouant parfaitement leurs rôles. (G. Sand.) De temps en temps, un homme accoutré d’une casaque jaune et rouge faisait faire le cercle. (V. Hugo.) L’un de ces personnages était bizarrement accoutré de maint oripeau oriental (V. Hugo.) Cette femme aime les élégants, les gens à la mode, et tout serait perdu, si elle te voyait accoutré de la sorte. (Scribe.) || S’emploie presque toujours dans un sens défavorable.

— Fig. Arrangé, disposé, représenté : Les personnages ainsi accoutrés par M. de Tressan ressemblent à peu près à leur type héroïque et naïf. (Ch. Nod.) || Il a été accoutré de toutes pièces, Il a été maltraité en paroles ou en actes.

Syn. Accoutré, affublé. Accoutré désigne une sorte de recherche bizarre et de mauvais goût dans la manière dont on s’est habillé. Affublé marque simplement qu’on s’est vêtu sans soin et à la hâte.

ACCOUTREMENT s. m. (a-kou-tre-man — rad. accoutrer). Le vêtement considéré dans son ensemble : Ils ne portaient ni cotte d’armes, ni cuirasse, ni buffleterie, ni dague, ni rien de ce qui constituait alors l’accoutrement militaire. (E. Sue.) Mazurke se fit conduire chez un tailleur et troqua son costume déchiré, souillé, impossible, contre un accoutrement complet de dandy. (P. Féval.) || Se prend souvent en mauvaise part et se dit d’un vêtement arrangé bizarrement : L’intendant qui devait accompagner le roi, fut choqué de l’accoutrement de messieurs les scrittori. (P.-L. Cour.) Il pensait racheter la mesquinerie de son bizarre accoutrement par le déploiement de ses richesses intellectuelles. (Balz.) Il est impossible qu’un Palmarosa apparaisse pour la première fois à ses cousins germains dans l’accoutrement d’un manœuvre. (G. Sand.) L’habitude de voir sans cesse de brillantes étoffes, d’élégantes toilettes, lui rendit de plus en plus odieux le lourd accoutrement dont sa mère l’affublait. (Fr. Soulié.) Le grand patron saint Serge ne nous apparaît déjà plus que sous l’accoutrement sauvage d’un Kalmouk. (Fr. Ducros.)

— Fig. et poétiq. S’est dit des feuilles, du feuillage en général :

Les forêts ont repris leur vert accoutrement.
Ph. Desportes.

Syn. Accoutrement, habillement, habit, vêtement. Le vêtement se dit de ce qui a pour destination de couvrir le corps : Le magistrat doit veiller à ce que l’esclave ait sa nourriture et son vêtement. (Montesq.) L’habit désigne le vêtement quant à sa forme et à son apparence : Un ministre de Dieu, qui n’a de sa profession que le caractère et l’ habit sans en avoir la sainteté et le zèle… (Bourdal.) L’habillement désigne la manière de s’habiller qui est propre à une personne : Le jour de la représentation venu, chaque acteur ne s’occupa que de son habillement. (Le Sage.) L’accoutrement est un habillement singulier, bizarre, ridicule : Ce serait un beau spectacle que l’Europe en capuchon et en masque avec deux petits trous ronds devant les yeux ! Pense-t-on de bonne foi que Dieu préfère cet accoutrement à un justaucorps ? (Volt.)

Épithètes. Original, singulier, étrange, bizarre, plaisant, ridicule, risible, grotesque, vilain, indescriptible, bel, joli, drôle, fantasque.

ACCOUTRER v. a. ou tr. (a-kou-tré — étym. dout. : du vieux germanique kutten, couvrir, d’où le français cotte ; — ou du lat. cultus, ornement, parure. Suivant Diez, de coudre, cousture, custos, gardien, qui a fait coustre, lequel serait devenu cuistre, en prenant un sens défavorable. Le coustre, dit Génin, était charge de mettre en ordre les ornements de l’église ; de là accoustrer, accoutrer, c.-à-d. arranger, mettre en ordre, comme faisait le coustre). Parer, orner, habiller, mais sans goût et d’une manière ridicule : Il y avait des singes qu’on avait accoutrés en charlatans. (D’Ablanc.)

— Par ext. Maltraiter :

Ce ne fut tout, car à grands coups de gaule,
Des horions laidement l’accoutra.
La Fontaine.

— Fig. et fam. Maltraiter quelqu’un en paroles, on dire beaucoup de mal : On l’a joliment accoutré. La critique l’a accoutré de toutes pièces.

S’accoutrer, v. pr. S’habiller, se parer d’une façon grotesque : Elle s’est accoutrée d’une manière bien ridicule. (Acad.)

ACCOUTREUR, EUSE s. (a-kou-treur ; euze — rad. accoutrer). Techn. Ouvrier tireur d’or, qui resserre et polit le trou de la filière dans laquelle passe le trait.

ACCOUTUMANCE s. f. (a-kou-tu-man-se — rad. accoutumer). Action de s’accoutumer, résultat de cette action : L’accoutumance nous ôte ce qu’il y a de plus vif dans le sentiment. (Boss.) Les répugnances diminuent par l’accoutumance. (Nicole.) L’oreille est de tous les sens le plus docile à l’accoutumance et le plus rebelle à la nouveauté. (La Harpe.)

L’accoutumance ainsi nous rend tout familier.
La Fontaine.

|| Ce mot, qu’employaient souvent nos meilleurs écrivains, n’aurait pas dû vieillir. On a préféré le tourner en ridicule : J’en ai l’accoutumance.

— Syn. Accoutumance, coutume, habitude, us, usage. En obéissant à l’habitude, on cède à une impulsion naturelle : Priez pour obtenir le courage et la force qui vous manquent pour vaincre votre goût et votre longue habitude. (Fén.) La coutume est une manière d’agir très-générale, qu’on trouve partout : Charles XII avait fait la guerre d’une manière nouvelle ; il ne se laissait conduire en rien par la coutume. (Volt.) L’usage est quelque chose de plus restreint : Les usages particuliers de chaque seigneurie formaient le droit public. (Volt.) L’accoutumance est l’action de se familiariser avec une chose : Un esprit abattu et comme dompté par l’accoutumance au joug… (Boil.) Us ne se dit que familièrement et presque toujours ironiquement : Je me suis tellement appliqué à ma profession, que cela m’a fait négliger d’apprendre les us et coutumes de la galanterie. (Le Sage.) De plus, ce mot est presque toujours joint au mot coutumes.

ACCOUTUMANT (a-kou-tu-man) part. prés, du v. Accoutumer : On prépare l’avenir des enfants en les accoutumant au travail.

… Je rendis ainsi mon esprit parasite,
L’accoutumant au vol, le greffant sur autrui.
A. de Musset.

ACCOUTUMÉ, ÉE (a-kou-tu-mé) part. pass. du v. Accoutumer. Qui est habitué : C’est une fille accoutumée à vivre de salade, de lait, de fromage. (Mol.) Les rois sont accoutumés à la flatterie. (Fén.) Ces vieilles troupes accoutumées au carnage… (Fléch.) Une femme accoutumée à tant de mollesse et de plaisirs… (Volt.) Nous sommes accoutumés à mépriser ce qui est au-dessous de nous. (B. de St-P.) Cette race, disent les riches, vit ainsi depuis des siècles ; elle est patiente, elle est accoutumée au servage, elle ne demande rien, elle se résigne ; ne soyez donc pas plus de son parti qu’elle n’en est elle-même. (E. Sue.)

Au plaisir de vous voir mon âme accoutumée
Ne vit plus que pour vous. . . . . .
Racine.


|| Suivi d’un nom, et dans le sens de Familiarisé, habitué, il régit la prép. avec ou la prép. à : Le voilà accoutumé à sa nouvelle fortune. Il est aujourd’hui accoutumé avec sa nouvelle famille. (Balz.)

Crois-tu donc qu’avec nous ton cœur accoutumé
Puisse ainsi s’arracher aux délices qu’il aime ?
Racine.

|| Suivi d’un infinitif, se construit quelquefois avec la prép. de : On est accoutumé de se laisser aller au plaisir. (Boss.) Des docteurs qui n’étaient pas accoutumés de se trouver en si grand nombre… (Volt.)

— Absol. Habituel, ordinaire : On invitait un des pères à faire en commun la prière accoutumée. (Chateaub.) Les peuples se sont écartés de leur route accoutumée ; un abîme s’est ouvert sous leurs pas. (Guiz.) L’esclavage régulier, accoutumé, indolent, était la loi du vieux monde. (Ste-Beuve.)

La voix accoutumée est douce à notre oreille ;
Chaque jour s’embellit du bonheur de la veille.
A. Guiraud.
… Et vous tous, jeune et brillante armée,
Où la vertu trouvait sa garde accoutumée.
Ponsard.

|| Se dit aussi des personnes et des animaux : Au milieu d’un petit nombre de témoins domestiques et accoutumés… (Mass.)

Quelques-uns, dans nos murs, hôtes accoutumés
Se plaisent dans nos cours. . . . . . . .
Delille.

À l’accoutumée, Ioc. adv. À l’ordinaire, comme on a coutume de faire : Il en a usé à l’accoutumée. (Acad.) La députation du parlement était de quatre présidents à mortier et de quatre conseillers à l’accoutumée. (St-Sim.) David jouait de la harpe devant Saül ; comme à l’accoutumée. (Volt.)

ACCOUTUMER v. a. ou tr. (a-kou-tu-mé — rad. coutume). Faire prendre une habitude, habituer : Accoutumez l’homme à raisonner juste en tout. (Mme de Maint.) L’étude de la critique accoutume l’esprit à chicaner. (St-Evrem.) Il faut accoutumer les enfants à l’obéissance, au travail, à la sobriété. (Fén.) Les enfants qu’on accoutume à être applaudis conservent l’habitude de juger avec précipitation. (Fén.) La chasse endurcit le cœur aussi bien que le corps ; elle accoutume au sang et à la cruauté. (J.-J. Rouss.) Le plus grand mal que puisse nous faire un ennemi, c’est d’accoutumer notre cœur à la haine. (Boiste.)

La main qui les opprime, et que vous soutenez,
Les accoutume au joug que vous leur destinez
Corneille.

— Peut s’employer sans complément direct : La solitude accoutume à la réflexion.

Avoir accoutumé, v. n. ou intr. Avoir coutume. Ne s’empl. qu’aux temps composés : Quelles précautions n’avait-il pas accoutumé de prendre ! (Fén.) Allons, monsieur, on voit bien que vous n’avez pas accoutumé de parler à des visages. (Mol.) Vous avez accoutumé de nous honorer de votre présence. (Fléch.) Richelieu n’avait pas accoutumé de trouver de la résistance, ou de la souffrir impunément. (Péliss.) || Se dit quelquefois des choses inanimées : Ces terres, ces arbres avaient accoutumé de produire beaucoup. (Acad.) L’automne n’avait pas accoutumé d’être si pluvieux. (Acad.)

— Absol. : Faites comme vous avez accoutumé. (Acad.)

Mêlons, comme les Grecs avaient accoutumé,
Le parfum de la rose et le vin parfumé
Ponsard.

S’accoutumer, v. pr. S’habituer, prendre l’habitude : Je ne puis m’accoutumer à vous savoir à deux cents lieues de moi. (Mme de Sév.) On s’accoutume à regarder comme des nécessités de la vie des choses superflues. (Fén.) On s’accoutume à bien parler en usant souvent ceux qui ont bien écrit. (Volt.) Louis XIV se forma et s’accoutuma lui-même au travail. (Volt.) On s’accoutume à penser comme ceux que l’on croit ses amis. (Paliss.) Les hommes ont la malheureuse facilité de s’accoutumer à tout, excepté au repos et au bonheur. (Fonten.) L’éléphant s’accoutume aisément à l’homme.(Buff) Les gouvernements s’accoutument à l’indolence et au repos. (Ballanche.)

Ah ! ma sœur, puisqu’enfin mon destin éclairci
Veut que je m’accoutume à vous nommer ainsi.
Corneille.


|| Se construit quelquef., mais rarement, avec la prép. de : On s’accoutume de donner, comme le monde, des noms adoucis à toutes les passions. (Mass.) Il vous importe de vous accoutumer de bonne heure de haïr l’injustice. (Volt.) || Se familiariser, suivi de la prép. avec : Je ne saurais m’accoutumer avec ces gens-là. (Lav.) Saint François de Paule s’accoutume avec Dieu ; il ne connait que lui. (Boss.). Il faut s’accoutumer de bonne heure avec ces sortes d’idées, si on veut se les rendre familières. (Condillac.)

— Absol. Commencer à se plaire dans un lieu : Je m’accoutume de jour en jour dans mon nouveau logement.

Syn. S’accoutumer à, s’accoutumer avec. S’accoutumer à se dit en parlant des choses qui n’inspirent pas trop de répugnance : On s’accoutume au bruit, au mauvais temps, à la chaleur. L’accoutumance à est le résultat du temps et de l’habitude. S’accoutumer avec est spécial et a rapport à un objet avec lequel on finit par se familiariser. L’accoutumance avec offre de la résistance et demande quelques efforts : On s’accoutume peu à peu avec les maux les plus pénibles qu’on voit venir de loin. (Fén.)

Antonymes. Désaccoutumer, déshabituer.

ACCOUVÉ, ÉE (a-kou-vé) part. pass. du v. Accouver. Accroupi, immobile comme une poule qui couve : Cet homme est resté tout l’hiver accouvé au coin du feu. (Trév.) Fam. et peu usité.

ACCOUVER v. a. ou tr. (ak-kou-vé — rad. couver). Préparer à un oiseau un nid avec des œufs, pour qu’il couve : Accouver une poule. || Neutralem. Couver : Cette poule accouve.

S’accouver, v. pr. Commencer à couver, en parlant des oiseaux : Ces poules s’accouvent.

ACCRA, ville d’Afrique, cap. du petit roy. de ce nom, sur la côte d’Or ; 4,000 hab. ; le roy., environ 15,000. Plusieurs forts appartiennent aux Anglais, aux Hollandais ou aux Danois.

ACCRÉDITANT (a-kré-di-tan) part. prés. du v. Accréditer.

ACCRÉDITATION s. f. (a-kré-di-ta-si-on — rad. accréditer). Action d’accréditer auprès d’un gouvernement étranger un délégué diplomatique, légat, nonce, ambassadeur, ministre plénipotentiaire, résident ou chargé d’affaires. || Action de donner du crédit, une bonne réputation commerciale : L’exactitude dans les payements contribue beaucoup à l’accréditation d’une maison de commerce. || Le mot crédit est plus usité, mais moins expressif.

ACCRÉDITÉ, ÉE (a-kré-di-té) part. pass. du v. Accréditer). En crédit, en réputation, en grand renom : Est-ce donc un prodige qu’un sot riche et accrédité ? (La Bruy.) Le duc de Rohan était le chef le plus accrédité des huguenots. (Volt.) Ce livre puissant, mais odieux, avait élevé M. de Chateaubriand au rang des favoris les plus accrédités de la Restauration. (Lamart.) J’ai vécu dans l’intimité de plusieurs des femmes les plus accréditées de Paris. (H. Beyle.) Le père de cette jeune fille ne veut pour gendre qu’un homme accrédité, distingué dans le gouvernement. (A. Duval.)

Deux fripons à brevet, brigands accrédités,
Épuisaient contre moi leurs lâches cruautés.
Voltaire.


|| Qui trouve beaucoup de créance, en parlant des choses : L’opinion la plus accréditée était que le ministère allait tomber. Il voit l’iniquité dominante, l’indignité honorée, accréditée, toute-puissante. (Bourdal.) La vérité, pour s’établir sur la terre, a souvent eu à combattre des erreurs accréditées, qui ont été funestes à ceux qui l’ont fait connaître. (La Place.) Ce que je viens de vous dire est une histoire accréditée parmi les paysans. (G. Sand.) Voilà, suivant une opinion accréditée et vraisemblable, quel est le dessein de la cour. (Dulaure.) D’après une opinion accréditée dans le xviie siècle, on voulait que les mots français vinssent des mots italiens correspondants. (Littré.) Hume regrettait la France, où l’esprit philosophique lui semblait si accrédité. (Villem.) || Étayé, recommandé : Il est difficile de réfuter des erreurs accréditées par l’opinion publique. (B. de St-P.) De puissantes démarches, accréditées du nom du roi d’Angleterre, firent échouer le bill de l’Inde. (Villem.)

— Chancell. Constitué légalement et officiellement. Se dit d’un agent diplomatique à qui l’on donne des lettres de créance auprès d’une puissance étrangère : Les ambassadeurs ne peuvent être accrédités que par le souve-