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fond des philosophes : L’homme s’agite, et Dieu le mène ! »

                    Revue de l’Instruction publique.

« Quelle que soit la liberté de l’individu, quelque abus qu’il en fasse, on sent que celui qui nous a créés a dû faire entrer ces diversités dans son plan ; le jeu même de la liberté est prévu et ordonné. En ce sens, il est vrai de dire avec Fénelon, que l’homme s’agite et que Dieu le mène. Nos erreurs, nos vertus, nos vices, nos malheurs même, tout en décidant de notre sort, n’en servent pas moins à l’accomplissement de la suprême volonté. »

                    Ed. Laboulaye.

« Vous entendez parler toutes les langues, tonner, grincer, éclater tous les bruits. Vous voyez les collines crouler et s’éparpiller en poussière, vous voyez germer et monter les hautes maisons.. Le grand portefaix de Marseille, la mer, apporte les pierres toutes taillées de ces maisons nouvelles ; elle emporte toutes faites des maisons de bois, et de fer pour Samarcande, Trébizonde et Honolulu.

» L’homme se hâte, s’agite..., on n’ose ajouter : Dieu le mène. Et Dieu le mène pourtant ; mais qu’il y paraît peu ! »     L. Veuillot.

« Le Constitutionnel, qui pressent d’inévitables changements, s’écrie : « L’avenir est impénétrable et il peut déjouer les prévisions en apparences les mieux combinées. Que la diplomatie borne sagement son rôle à la solution des difficultés immédiates ; le reste est l’affaire de la Providence : l’homme s’agite et Dieu le mène. » Qu’on nous permette d’opposer à cet axiome de quiétiste une autre sentence : « Aide-toi, le ciel t’aidera. »

                    Em. de la Bédollière.

AGLA s. m. (a-gla). Mot auquel les musulmans attribuent une puissance mystérieuse. Quand ils le prononcent en se tournant vers l’Orient, ils se croient sûrs de retrouver les objets égarés, de prévoir les choses futures, etc.

AGLAB, chef de la dynastie des Aglabites. Il eut dix descendants, et sa dynastie subsista en Afrique pendant environ un siècle. Elle fut remplacée par celle des Fatimites.

AGLABITE ou AGHLABITE s. m. (a-glabi-te — d’Aglab, n. pr.). Hist. Descendant d’Aglab. C’est le nom d’une dynastie arabe qui régna en Afrique jusqu’à l’an 920 de notre ère.

AGLACTATION s. f. (a-glak-ta-si-on). Méd. Syn. d’agalactie.

AGLAÉ, la plus jeune des trois Grâces. On la représente tenant à la main un bouton de rose.

AGLAÉ s. f. (a-gla-é — n. pr. myth.) Bot. Genre de plantes de la famille des iridées. || Arbre de la famille des méliacées, que son port élégant et ses fleurs parfumées font cultiver dans les grands jardins en Chine. || Dans ce dernier sens, on dit aussi aglaia.

— s. m. Ornith : Genre d’oiseaux, formé aux dépens du genre tanagra.

AGLAÏS s. m. (a-gla-iss — du gr. aglaos, orné). Entom. Genre d’insectes lépidoptères diurnes.

AGLAÏSMA s. m. (a-gla-i-sma — du. gr. aglaisma, ornement). Zool. Genre d’acalèphes, de l’océan Atlantique.

AGLAOMORPHE s. m. (a-gla-o-mor-fe — du gr. aglaos} élégant ; morphè, forme). Bot. Genre de polypodes comprenant plusieurs espèces.

AGLAONÈME s. m. (a-gla-o-nè-mc — du gr. aglaos, élégant ; nèma, fil, étamine). Bot. Genre de plantes de la famille des aroïdées, habitant l’archipel Malais et les Moluques.

AGLAOPE s. f. (a-gla-o-pe — du gr. aglaòps, qui a de beaux yeux). Crust. Genre de crustacés de l’ordre des décapodes macroures.

— Entom. Genre d’insectes lépidoptères crépusculaires. L’espèce la plus commune est l’aglaope malheureuse (aglaope infausta, de Latreille), dont la chenille vit sur le prunellier. On la trouve dans toute la France, mais plus particulièrement dans le Midi.

AGLAOPHÉNIE s. f. (a-gla-o-fé-nî — du gr. aglaos, beau ; phainò, je parais). Polyp. Genre de polypes de la famille des sertulariées, qui renferme des polypiers flexibles, appelés aussi plumulaires.

AGLAOPHON, peintre grec, père de Polygnote, vivait vers 500 av. J.-C. On le donne comme l’un des inventeurs de la peinture. Un autre peintre du même nom florissait au temps d’Alcibiade, qu’il représenta dans divers tableaux.

AGLASPIDES s. m. pl. (a-gla-spi-de — du gr. aglaos, brillant ; aspis, bouclier). Antiq. gr. Nom d’une des divisions de l’armée macédonienne, dont les armes d’airain étaient d’une couleur éclatante.

AGLAURE ou AGRAULE, fille de Cécrops, roi d’Athènes, et sœur d’Hersé. Mercure, épris de celle-ci, voulut engager Aglaure à servir leurs amours ; elle y consentit moyennant une forte récompense. Minerve, envers laquelle elle avait commis une indiscrétion, lui inspira un violent amour pour Mercure, et un jour qu’Aglaure, outrée de jalousie, refusait obstinément d’introduire le dieu près de sa sœur, il s’en vengea en la transformant en pierre.

AGLAURE s. f. (a-glô-re — n. pr. myth.). Annél. Genre de la famille des tuniciens, dont on ne connaît qu’une espèce qui a été trouvée en Égypte, sur les bords de la mer Rouge ; c’est l’aglaure brillante (aglaura fulgida, de Savigny).

AGLAURIES s. f. pl. V. Agraulies.

AGLIE s. f. (a-glî — du gr. aglié, tache sur l’œil). Chirurg. Cicatrice blanche à la cornée transparente.

— Entom. Genre d’insectes lépidoptères nocturnes, caractérisé par une tache blanche occupant le centre d’une autre tache plus grande sur chacune des quatre ailes.

AGLIE, ville d’Italie, à 21 kilom. de Turin ; 4,300 hab. Son château royal possède un musée d’antiquités découvertes à Tusculum.

AGLOMÉRATION, AGLOMÉRER. V. Agglomération, Agglomérer.

AGLOSSE adj. et s. m. (a-glo-se — du gr. aglòssos ; formé de a priv., et glòssa, langue). Qui n’a point, ou qui n’a plus de langue.

— s. f. Entom. Genre de lépidoptères nocturnes, ainsi appelé à cause de la brièveté de sa trompe, qui paraît presque nulle. L’aglosse de la graisse (aglossa pinguinalis de Latreille), appelée par Réaumur la fausse teigne des cuirs, a une chenille d’un brun noirâtre, qui vit dans les corps gras, la graisse, les cuirs, les couvertures de livres, les cadavres des insectes, etc. Elle se fabrique un fourreau avec les débris de ces substances. On a prétendu qu’elle pouvait s’introduire dans l’estomac et y causer de grands ravages ; on assure même que des enfants ont vomi de ces chenilles. L’aglosse de la farine (aglossa farinalis des auteurs) se trouve souvent à l’intérieur des habitations.

AGLOSSIE s. f. (a-glo-sî — rad. aglosse). Absence ou privation de la langue.

AGLOSSOSTOME s. m. (a-gloss-so-stô-me — du gr. a priv. ; glòssa, langue ; stoma, bouche). Monstre dont la bouche manque de langue.

AGLUTINANT, AGLUTINATIF, AGLUTINATION, AGLUTINER. V. Agglutinant, Agglutinatif, etc.

AGLUTITION s. f. (a-glu-ti-si-on — du gr. a priv., et du lat. glutitio, action d’avaler). Méd. Impossibilité d’avaler. Inus.

AGLY, petit fleuve de France ; prend sa source dans le départ. de l’Aude, arrose Saint-Paul, Estagel, Rivesaltes, et se jette dans la Méditerranée après un cours de 80 kil. Se nomme aussi la Gly.

AGLYPHE adj. (a-gli-fe — du gr. a priv., gluphè, sillon, rainure). Erpét. Nom aux dents des ophidiens, qui ne sont ni cannelées, ni tubulées. || Se dit aussi des ophidiens dont les dents sont aglyphes : Les ophidiens aglyphes ne sont pas venimeux.

AGLYPHODONTES s. m. pl. (a-gli-fo-don-te — du gr. a priv., gluphè, sillon, et odoùs, odontos, dent). Erpét. Sous-ordre des ophidiens, caractérisé par l’absence de dents cannelées ou tubulées, laquelle se lie à l’absence de sécrétion vénéneuse. Notons que chez les ophidiens venimeux, la cannelure ou le tube que présentent certaines dents du maxillaire supérieur a pour usage de faciliter l’écoulement du venin.

AGMATOLOGIE s. f. (ag-ma-to-lo-jî — du gr. agma, fracture ; logos, discours). Chirurg. Traité des fractures.

AGMENELLE s. f. (ag-me-nèl-le — du lat. agmen, bataillon). Bot. Genre de plantes de la famille des phycées.

AGMINÉ, ÉE adj. (ag-mi-né — du lat. agmen, agminis, troupe). Bot. Qui forme un faisceau, réuni en un faisceau.

AGNADEL, village de l’Italie, à 15 kil. de Lodi ; 1,600 hab. Victoire de Louis XII sur les Vénitiens en 1509, et du duc de Vendôme sur le prince Eugène en 1705.

AGNADEL {Bataille d’). L’Italie était devenue, à la suite de ses discordes civiles, un vaste champ de bataille qu’ensanglantaient chaque jour les armées étrangères. Français, Allemands et Espagnols se disputaient cette riche proie, que le pape Jules II, un cœur vraiment italien, conçut le dessein de leur arracher. En 1508, il forma avec Louis XII, Ferdinand le Catholique et l’empereur Maximilien, la fameuse Ligue de Cambrai, destinée d’abord à punir l’orgueil des Vénitiens, mais qu’il se proposait bien de faire servir ensuite contre ces mêmes alliés, qu’il confondait dans une égale haine. L’ambassadeur de Venise auprès de Louis XII, soupçonnant l’orage qui se préparait contre sa patrie, s’efforça en vain de détourner le roi de cette expédition : « Sire, lui dit-il, ce serait folie que d’attaquer ceux de Venise, leur sagesse les rend invincibles. — Je crois qu’ils sont prudents et sages, répondit le roi, mais tout à contre-poil (contre-temps) ; s’il faut venir à guerroyer, je leur mènerai tant de fous que vos sages n’auront le loisir de remontrer la raison à mes fous ; car, ceux-ci frappent partout sans regarder où. » Toutefois, c’était un tel crime de toucher à Venise, la gardienne du Milanais, la sentinelle de l’Italie contre l’Allemagne, le boulevard de la nationalité italienne, qu’au moment de lui porter le coup fatal, Jules II sentit un remords, hésita et révéla le secret de la ligue aux envoyés de la république ; mais ils ne crurent pas le danger réel. Cependant Louis XII franchit les Alpes en personne au mois d’avril (1509). Venise ne s’effraya point : elle avait rassemblé une armée de Grecs et d’Italiens égale à celle que pouvaient lever les plus puissants rois, et en avait confié le commandement à deux chefs de la famille romaine des Orsini : l’un brave, vieux et refroidi par l’âge, l’illustre Bitigliano ; l’autre, bâtard de la même maison, le vaillant Alviano, qui venait, par une campagne heureuse, de faire reculer le drapeau de l’Empire. L’infanterie française, la première infanterie nationale que nous ayons eue, était commandée par des capitaines de haute renommée, le sire de Molard, le sire de Vandenesse, frère de La Palisse, le cadet de Duras, et le plus illustre de tous, Bayard, le chevalier sans peur et sans reproche. L’armée française franchit l’Adda près de Cassano, et s’avança jusqu’à un mille du camp ennemi, placé sur la hauteur de Treviglio. La position des Vénitiens était formidable, et le roi et ses capitaines durent renoncer à l’espoir de l’emporter. Une manœuvre habile força les ennemis à décamper ; mais à la jonction de deux routes, au village d’Agnadel (Agnadello), l’arrière-garde vénitienne se trouva tout proche de l’avant-garde du roi. Alviano, qui commandait la première, fit demander du secours à son vieux collègue. Il en reçut l’avis d’éviter la bataille, comme le sénat l’avait prescrit. Mais l’impétueux Alviano, à la tête de l’élite de l’armée, n’était pas homme à suivre les conseils d’une prudence timide ; d’ailleurs, la retraite était devenue aussi dangereuse que le combat. Il fit donc volte-face, et attendit les Français. L’avant-garde de Louis XII aborda intrépidement les Vénitiens ; mais ayant été obligée de rompre son ordonnance au passage d’un ravin, elle fut chargée impétueusement par Alviano et repoussée en désordre. En ce moment, tout le corps de bataille du roi se porta à son secours et la mêlée devint terrible. Louis XII, pour animer le courage de ses soldats, s’exposa au feu comme le dernier de ses capitaines, répondant aux représentations des siens que « quiconque avoit peur se mist derrière lui, et que vrai roi de France ne mouroit point de coup de canon. » L’arrière-garde française parut à son tour, après avoir traversé des fossés pleins d’eau pour tourner l’ennemi. À sa vue, la cavalerie d’Alviano perdit courage et prit la fuite ; mais l’infanterie, formée principalement d’aventuriers romagnols, qu’on appelait les Brisighèlle, du nom de leur chef, se défendit héroïquement, et fut presque entièrement taillée en pièces, après trois heures d’une résistance désespérée. Six mille restèrent sur la place, et rachetèrent, par leur mort, l’honneur militaire de l’Italie. Alviano, couvert de sang, un œil crevé, se rendit enfin au seigneur de Vandenesse. Il fut conduit devant le roi, qui le reçut avec bienveillance, l’assura qu’il aurait bon traitement et « bonne prison, » et lui dit qu’il eût « bonne patience. — Aussi l’aurai-je, répliqua le condottiere avec une courtoisie mêlée de fierté ; si j’eusse gagné la bataille, j’étais le plus victorieux du monde, et, nonobstant que je l’ai perdue, encore ai-je grand honneur d’avoir eu en bataille un roi de France en personne contre moi. » Vingt grosses pièces d’artillerie et tous les bagages des Vénitiens tombèrent au pouvoir du roi, qui se remit aussitôt en marche pour recueillir les fruits de sa victoire. Le désastre d’Agnadel (14 mai 1509), porta un coup terrible à la puissance de Venise ; mais il fut sans résultat pour Louis XII, puisqu’il ne fit que transférer la primatie de l’Italie des Vénitiens au pape, c’est-à-dire au plus implacable ennemi de la France.

AGNAN s. m. (a-gnan ; gn mll.) Mar. Sorte de virole ou de petite plaque en métal, percée au milieu pour le passage d’un clou qui doit y être rivé.

AGNAN (saint), en lat. Anianus, évêque d’Orléans, m. en 453. Il demanda du secours à Aétius contre Attila, qui fut obligé d’abandonner le siège de la ville. Les huguenots violèrent son tombeau en 1562 et brûlèrent ses restes. Fête le 17 novembre.

AGNANO, lac aux environs de Naples, qui occupe le lit d’un ancien cratère. Près de là, la grotte du Chien et les étuves sulfureuses de San-Germano.

AGNANT (SAINT-), ch.-l. de cant. (Char.-Infér.), arrond. de Marennes ; popul. aggl. 278 hab. — Pop. tot. 1,205 hab.

AGNANT DE VERSILLAT (SAINT-) commune du dép. de la Creuse, arrond. de Guéret, cant. de La Souterraine ; popul. aggl. 326 hab. — popul. tot. 2,108 hab.

AGNANTHE s. f. (ag-nan-te — rad. du gr. agnos, chaste ; anthos, fleur). Arbrisseau de la famille des verbénacées, cultivé en Europe dans les serres chaudes et originaire des Antilles, où son bois sert à teindre en jaune.

AGNAT s. m. (ag-na — lat. agnatus ; de ad, près ; natus, né). Droit rom. Se dit des collatéraux qui descendent d’une même souche masculine, et qui, à ce titre, appartiennent à la même famille. Les agnats seuls composaient, à Rome, la famille légale. (Bouillet.) || Son opposé est cognat.

— S’empl. adjectiv. : Tous ceux qui étaient soumis à ce pouvoir paternel étaient agnats entre eux.

Encycl. À Rome, le mot famille exprimait une sorte de corporation, la réunion d’un certain nombre de personnes sous la puissance d’un chef, le père de famille. Tous ceux qui étaient soumis à ce pouvoir paternel étaient agnats entre eux. Entrer dans la famille par le mariage, par l’adoption, c’était passer sous ce pouvoir, et par là même acquérir les droits des agnats ; sortir de la famille par l’émancipation, par l’adoption dans une autre famille, c’était perdre ces droits. L’agnation subsistait encore quand le lien de famille était brisé par la mort du père de famille ; mais dans ce cas-là seulement. La famille civile ne se continuant que par les mâles, c’était uniquement dans leur descendance qu’il pouvait se trouver des agnats, et c’était avec raison que l’on définissait les agnats ceux qui étaient parents entre eux par des personnes du sexe masculin. La cognation exprimait, au contraire, la parenté d’une façon générale, indépendamment du lien spécial de famille créé et limité par la loi. L’agnation était à la cognation ce que l’espèce est au genre. Par exemple, deux frères consanguins, c’est-à-dire nés du même père, étaient agnats ; deux frères utérins, c’est-à-dire fils de pères différents, étaient cognats. Cette distinction des agnats et des cognats, qui était très-importante au point de vue des droits et obligations de famille (succession, tutelle), après avoir reçu plusieurs atteintes à l’époque du Bas-Empire, fut abolie par Justinien vers 570.

AGNATHE s. m. (ag-na-te — du gr. a priv. ; gnathos, mâchoire). Térat. Sorte de monstruosité qui consiste en l’absence des mâchoires.

— Entom. Genre d’insectes coléoptères hétéromères || s. m. pl. Nom donné aux éphémères et aux phryganiens, insectes qui ont les organes de la bouche rudimentaires.

AGNATlON s. f. (ag-na-si-on — rad. agnat). Droit rom. Parenté, lien de consanguinité entre les mâles descendant d’un même père, et qui, chez les Romains, conférait les droits de famille : Les éléments qui servaient de base à la société romaine étaient, pour la propriété, l’agnation, le droit des mâles, le droit du sang. (Salvandy.) || Son opposé est cognation.

AGNATIQUE adj. (ag-na-ti-ke — rad. agnat). Droit rom. Qui appartient, qui se rapporte aux agnats : Ligne agnatique.

AGNE s. f. (a-gne ; gn mll. — du gr. agnos, chaste). Bot. Genre de légumineuses qui diffère un peu du genre mimosa, et qui est indigène de l’Amérique équatoriale.

AGNEAU s. m. (a-gno ; gn mll. — lat. agnus, même sens, tiré du gr. agnos, chaste, innocent ; on disait autref. agnel). Nom donné au petit de la brebis, tant qu’il n’a pas un an : L’agneau et l’agnelle. Les agneaux bêlants se réfugient auprès de leur mère. (Fén.) La peau de l’agneau sert à faire des gants de femme et des fourrures. (Bouillet.)

     Un agneau se désaltérait
     Dans le courant d’une onde pure.
Un loup survint à jeun, qui cherchait aventure.
La Fontaine.


||Chair d’agneau débitée à la boucherie : Agneau rôti. Côtelettes d’agneau. Blanquette d’agneau. On nous servit de l’agneau. Un quartier d’agneau rôti est assez estimé. (Grimod.)

— Fig. Personne d’humeur douce et inoffensive : À son air, doux et modeste, on l’eût pris pour un agneau. (Le Sage.) Vous êtes un agneau aujourd’hui. (Scribe.)

Et lions au combat, ils meurent en agneaux.
Corneille.
Faibles agneaux livrés à des loups furieux,
    Nos soupirs sont nos seules armes.
Racine.

— Art. culin. Épigramme d’agneau. Nom donné à une blanquette assez compliquée de poitrine et de côtelettes d’agneau.

— Prov. Être doux comme un agneau, Être d’une humeur, d’une nature fort douce : 'Avec Destin seul il était doux comme un agneau. (Scarr.) J’entends, dit Jésus-Christ, que mes envoyés soient doux comme des agneaux, qu’ils se laissent égorger par leurs ennemis, et je leur ferais un crime de tirer l’épée pour établir le règne de la loi. (Frayssin.)

Agneau pascal. Nom que donnaient les Israélites à l’agneau qu’ils immolaient tous les ans en mémoire du passage de la mer Rouge. V. Pâque. || Chez les chrétiens, l’usage de faire bénir à l’église, le jour de Pâque, un agneau dit agneau pascal, existait encore au xviie siècle dans plusieurs provinces de la France. || Fête de l’agneau pascal. Nom donné primitivement à la fête de Pâque.

— Dans le langage mystique : L’Agneau, l’Agneau de Dieu, le divin Agneau, l’Agneau sans tache, l’Agneau qui efface les péchés du monde, etc. ; Jésus-Christ : Elle souhaita mille fois d’être plongée au sang de l’Agneau (Boss.)

L’Agneau saint de son sang va sceller le traité
Qui nous réconcilie à son père irrité.
Racine.

— Hist. Agneau de Dieu. Nom d’un ordre de chevalerie qui fut institué en Suède, par Jean III, en 1569. Schoonebeeck est le premier qui ait parlé de cet ordre, que le P. Helyot regarde comme supposé. Il n’a laissé, en effet, aucune preuve sérieuse de son existence.

— Mamm. Agneau d’Israël, Espèce de daman, petit quadrupède dont la taille et les mœurs sont à peu près celles de la marmotte.