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ADÉPHAGIE s. f. (a-dé-fa-jî — du gr. adèn, beaucoup ; phagein, manger). Synonyme scientifique de voracité.

ADÉPHAGIQUE adj. (a-dé-fa-ji-ke — rad. adéphagie). Qui concerne l’adéphagie, qui y a rapport.

ADEPS s. m. (a-dèps — mot lat. qui signif. graisse, suif). Antiq. Nom donné à la graisse des victimes que l’on sacrifiait aux dieux dans les temples.

ADEPTE s. (a-dè-pte — du lat. adeptus, qui a acquis). Nom que l’on donnait à ceux qui connaissaient les arcanes de l’alchimie.

— Par anal. Celui qui s’occupe spécialement d’une science, pour qui cette science ne doit pas avoir de secrets : La sottise humaine est partout la même, elle étend toujours aux choses les torts des individus, à la religion les fautes des prêtres, à la loi l’erreur des magistrats, à la science l’ignorance de ses adeptes. (Fr. Soulié.) La science théorique n’a jamais, que je sache, enrichi ses adeptes. (F. de Lasteyrie.) || Celui, celle qui fait partie d’une secte, d’une coterie : Eudore traversa le groupe des sophistes, qui le prenaient pour un adepte. (Chateaub.) Protéger les adeptes, employer tous les moyens pour arriver à la renommée, aux dignités ou à la fortune, tel est le but et le principe de toutes les coteries. (Viennet.) || Partisan d’une doctrine, d’un système, d’une idée : La philosophie du xviiie siècle n’avait plus que de vieux et rares adeptes, survivants de la Révolution. (Lamart.) Eugénie était là sur son terrain, c’était une adepte assez fervente de la réhabilitation des femmes. (G. Sand.) Mon père, adepte sincère et véhément des théories de J.-J. Rousseau se croyait obligé envers lui-même à suivre de point en point l’Évangile proclamé par l’auteur d’Emile. (Ph. Chasles.)

— Par ext. Celui, celle qui s’attache à un individu, qui partage et défend ses opinions : Il n’était pas besoin de la présence de votre frère pour m’engager à être auprès de vous le plus soumis et le plus respectueux des adeptes. (G. Sand.) Il lui faut non pas le dévouement et la passion d’un seul homme, mais se voir regarder comme une prophétesse par une foule d’adeptes. (H. Beyle.) || On le dit aussi en parlant de ceux qui prétendent comprendre un écrivain obscur, recherché dans son style.

ADÉQUAT, ATE adj. (a-dé-koua, a-te — du lat. adœquatus ; de ad, à ; œquare, égaler). Philos. Entier, d’une étendue, d’une compréhension égale : Une loi perd sa force obligatoire, quand la fin adéquate ou totale de cette loi a cessé. (Gousset.)

— Suivi d’un complément, il prend la prépos. à : La science, pour être complète, doit être adéquate à son objet. (Bautain.) Dans la société actuelle, le progrès de la misère est parallèle et adéquat au progrès de la richesse. (Proudh.) Ce que les sens révèlent est adéquat à ce que pense la raison. (Proudh.) La réalité des choses est absolument adéquate à tous les concepts de la raison. (B. Hauréau.)

Idée adéquate, Idée qui embrasse tout ce qui se rapporte à l’objet qu’on envisage : L’idée représentant l’essence invariable et intelligible des choses, plus elle est épurée des affections de la sensibilité en général, plus elle est conforme à la nature réelle de la chose représentée, c’est-à-dire plus elle est adéquate. (Frank.) || Définition adéquate, Définition qui ne peut convenir qu’à l’objet dont on s’occupe : Une bonne définition doit être adéquate, c’est-à-dire qu’elle doit convenir à un objet défini tout entier, et ne convenir qu’à lui seul. (Acad.)

— Signifie aussi Synonyme, équivalent : Liberté, intelligence, fatalité, sont au fond trois expressions adéquates, servant à désigner trois faces différentes de l’être. (Proudh.) L’intérêt privé et l’intérêt collectif se divergent au premier coup d’œil, et sont parfaitement identiques et adéquats. (Proudh.)

ADÉQUATE s. f. (a-dé-koua-te — fém. de adéquat, pris substantiv.). Valeur égale, représentation parfaite, entière : Le chant d’une part, de l’autre une vivacité qui peut sembler bizarre, capricieuse, ont sans doute été les causes qui ont fait choisir l’acanthide des anciens pour l’adéquate zoologique des Piérides. (Val. Parisot.) Ador est l’adéquate du Sidik phénicien, du Fta memphitique. (Val. Parisot.)

ADÉQUATION s. f. (a-dé-koua-si-on — rad. adéquat). Rapport parfait, quantité égale : L’évidence intuitive est celle qui résulte de la connaissance immédiate et directe de l’adéquation entre la proposition et la chose. (Ventura.)

ADÉQUATITÉ s. f. (a-dé-koua-ti-té — rad. adéquat). Qualité, état de ce qui est adéquat : Dans les mots jugis, jugum, juvare, jubere, etc., le thème ju exprime adéquatité, connexité, continuité, inhérence, juxtaposition. (Proudh.)


ADER s. m. (a-dèrr). Mois persan qui répond à nos mois de novembre et décembre.

ADERBAIDJAN, grande prov. de Perse, sur la mer Caspienne ; 1,500,000 hab., Turcs, Arméniens, Kurdes et Juifs. Elle renferme des vallées très-fertiles, où l’on élève les plus beaux chevaux du royaume, et qui fournissent à l’armée une magnifique remonte. Ce nom signifie terre de feu ; suivant les uns, parce que Zoroastre y naquit, suivant d’autres parce que cette région est sujette à de violents tremblements de terre.

ADÈRE s. m. (a-dè-re — du gr. a priv. ; dérè, cou). Entom. Genre de coléoptères hétèromères, famille des sténélytres.

ADERMOTROPHIE s. f. (a-dèr-mo-tro-fî — du gr. a priv. ; derma, peau ; trophè, nourriture). Pathol. Amincissement, atrophie de la peau.

ADERNO, petite ville de Sicile, près de l’Etna ; 11,000 hab.

ADESMACÉ, ÉE adj. (a-dèss-ma-sé — du gr. adesmos, qui n’est pas lié). Moll. Se dit des mollusques qui n’ont point de ligament pour réunir les deux valves de leur coquille. || Adesmacés, s. m. pl. V. Adémacés.

ADESMIE s. f. (a-dèss-mî — du gr. adesmos, qui n’est pas lié.) Entom. Genre de l’ordre des coléoptères hétéromères, famille des mélasomes.

— Bot. Genre de plantes de la famille des légumineuses, qui appartient à l’Amérique méridionale.

ADESSENAIRES ou ADESSÉNIENS s. m. pl. (a-dèss-se-nè-re — du lat. adesse, être présent). Hist. ecclés. Hérétiques du xvie siècle, qui, tout en admettant la présence réelle de Jésus-Christ dans l’Eucharistie, l’entendaient autrement que l’Église. Ils étaient à cet égard divisés en quatre sectes. La première prétendait que le corps était dans le pain ; la seconde autour du pain ; la troisième sous le pain ; la quatrième enfin sur le pain. On les a appelés aussi impanateurs.

ADESSÉNIENS s. m. pl. (a-dèss-sé-ni-ain). V. Adessenaires.

ADESSO adv. (a-dèss-so — mot ital. qui signifie tout à l’heure). Dans un instant ; s’emploie quelquefois pour modérer la pétulance, l’empressement de quelqu’un : Ne faites entrer personne, adesso, adesso.

ADESTRE adj. (a-dèss-tre). V. Adextre.

ADET s. m. (a-dètt). Chez les Musulmans, usage qui règle les présents que l’on doit faire aux personnes dans les diverses circonstances de la vie, suivant le rang qu’occupent et ces personnes et celui qui fait les présents : L’adet est respecté comme une loi inviolable.

ADEXE s. m. ( a-dè-kse — du gr. adexios, maladroit). Entom. Genre de coléoptères tétramères, famille des curculionides.

ADEXTRE ou ADESTRE adj. (a-dèk-stre — du lat. ad, à ; dexter, droit). Adroit, vif, prompt : À Londres, les filous sont nombreux et très-adextres. (Fr. Wey.)

ADEXTRÉ, ÉE (a-dèk-stré) part. pass. du v. Adextrer : En ce temps, madame l’archiduchesse accoucha à Bruges d’un beau fils qui est à présent notre prince, le plus bel, le mieux adextré que l’on pût trouver. (Oliv. de la Marche.)

— Blas. Se dit de la pièce principale d’un écu qui en a une autre secondaire à sa droite. De Barjot : d’azur, à un griffon d’or adextré en chef d’une étoile du même.

ADEXTRER v. a. ou tr. (a-dèk-stré — rad. adextre). Rendre adroit : Choisissez des officiers capables de dresser, façonner et adextrer les soldats. (Nic. Pasquier.) Vieux. || Marcher à la droite, être à la droite : M. de Bourbon adextrait madame la duchesse, et tous les autres chevaliers et gentilshommes allaient devant. (xvie siècle.)

ADFORMANT, ANTE adj. (ad-for-man, an-te — du lat. ad, à ; formare, former). Gramm. Qui sert à former. || Lettres adformantes, Lettres serviles qu’on place après la racine du verbe pour la modifier. || Il est aussi subst. : Une adformante. Les adformantes syllabiques, assyllabiques. En mahri, la troisième personne plurielle du prétérit a laissé tomber son adformante, comme cela a lieu en mendaïte. (Renan.)

AD GLORIAM, pour la gloire, et, dans un sens ironique, Pour rien : Il est rare de trouver des hommes qui travaillent uniquement ad gloriam. || C’est à peu près le même sens que ad honores.

ADGUSTAL, ALE adj. [ad-guss-tal — du lat. ad, à ; gustus, goût). Anat. Se dit d’une des pièces qui composent les vertèbres céphaliques.

ADHACA s. m. (a-da-ka). Métrol. Ancienne mesure de capacité des Indous. L’adhaca, soixante-quatrième partie du chari, était égal au makouk des Arabes, et se divisait en quatre prastha.

ADHALER v. a. ou tr. (a-dâ-Ié — lat. adhalare, toucher de son haleine). Pousser son haleine sur quelque chose.

ADHED-LEDIN-ALLAH, onzième et dernier calife fatimite d’Égypte, régna de 1160 à 1711. Sous le gouvernement de ce faible prince, l’exercice du pouvoir fut disputé avec acharnement par des ministres ambitieux, qui appelèrent tour à tour les Syriens et les Francs au secours de leurs prétentions. À la prière de l’un d’eux, le sultan de Damas, Noureddin, envoya en Égypte pour le soutenir l’émir Chyrkouh et Saladin, neveu de celui-ci. Chyrkouh étant mort en 1169, après s’être fait nommer vizir par le calife, son neveu Saladin lui succéda dans cette dignité, força les Francs d’évacuer l’Égypte et s’empara de toute l’autorité. Il en profita pour faire reconnaître Mosthadi, calife abbasside de Bagdad, et mit fin de cette manière au schisme qui divisait les Fatimites et les Abbassides. Adhed mourut quelques jours après cette révolution, qui renversait pour toujours sa dynastie.

ADHÉMAR de Monteil, évêque du Puy, légat d’Urbain II, mort à Antioche en 1098, prêcha la première croisade et y joua un grand rôle. Le Tasse, par une licence poétique, le fait périr au siége de Jérusalem.

ADHÉRANT (ad-é-ran) part. prés. du v. Adhérer  : La cour adhérant aux conclusions du procureur général… (Acad.) On a trouvé une partie osseuse flottant dans l’abdomen et adhérant à l’ovaire par un ligament grêle. (Breschet.)

ADHERBAL, général carthaginois, remporta une grande victoire navale près de Drépane (249 av. J.-C.), sur le consul Claudius Pulcher, pendant la première guerre punique.

ADHERBAL, roi de Numidie, dépossédé et mis à mort par son cousin, le fameux Jugurtha.

ADHÉRENCE s. f. (a-dé-ran-se — rad. adhérer). Jonction de deux corps qui sont unis par l’attraction réciproque de leurs molécules : L’adhérence de deux morceaux de cire. L’adhérence de deux plaques de verre. Sur les chemins de fer, on diminue les obstacles qui s’opposent à la marche des locomotives, en augmentant leur adhérence aux rails. (Bouillet.) || Signifie aussi Union, jonction en général : La fatigue et les souffrances que trahissaient la maigreur des contours et l’adhérence de la peau sur les os avaient même une sorte de grâce. (Balz.) || S’empl. quelquefois pour Ce qui fait adhérer : Au temple se trouvent de véritables squelettes dont toutes les adhérences ont été décorées par le temps. (E. Sue.) Toutes ces cloisons contractent des adhérences extérieurement. (Milne Edwards.)

— Fig. Attachement à une doctrine, à un parti : La foi est une adhérence de cœur aux vérités éternelles. (Boss.) Quiconque aime l’unité doit avoir une adhérence immuable à l’ordre épiscopal, dans lequel et par lequel le mystère de l’unité se consomme. (Boss.) || Se prend souvent en mauvaise part : On l’accusait d’adhérence au parti des rebelles. (Acad.)

— Méd. Union accidentelle de certaines parties qui sont séparées dans l’état naturel : Adhérences congéniales. Adhérences accidentelles. L’art peut beaucoup contre la plupart des adhérences extérieures, tandis qu’il est tout à fait impuissant contre les adhérences intérieures. (Breschet.)

— Bot. et zool. Rapprochement, soudure de parties qui d’ordinaire sont séparées et distinctes.

— Peint. Effet que produisent les parties d’un tableau lorsqu’elles ne se détachent pas assez du fond. Presque inusit.

Encycl. Méd. On donne, en anatomie pathologique, le nom d’adhérence à l’union vicieuse des surfaces organiques. Il y a des adhérences naturelles que l’on nomme congéniales, parce qu’elles ont lieu avant la naissance : telles sont celles qui déterminent chez le fœtus l’occlusion des paupières, de la bouche, etc. Les adhérences accidentelles sont le résultat d’une inflammation dite adhésive, qui a établi la continuité là où il n’y avait et ne devait y avoir que contiguïté. Elles se produisent ordinairement à la suite de brûlures, d’inflammation des membranes séreuses (par exemple de pleurésie, de péritonite) ; et, dans ce dernier cas, consistent souvent dans la réunion médiate de deux surfaces par de fausses membranes. Les adhérences sont quelquefois la seule ressource que possède la chirurgie pour la cure radicale de certaines affections.

— Bot. On dit en botanique qu’il y a adhérence ou soudure toutes les fois que des organes, au lieu de rester libres, se soudent dans une plus ou moins grande partie de leur étendue, que cette soudure soit congénitale ou qu’elle ne se produise que postérieurement à la naissance de ces organes, qu’elle ait lieu entre des organes de même nature ou entre des organes de nature différente. C’est par adhérence que les bractées forment un involucre monophylle ; les sépales, un calice monosépale ; les pétales, une corolle monopétale ; que les étamines deviennent monadelphes, diadelphes, triadelphes, etc. L’adhérence joue un grand rôle dans la variété des formes que présentent les organes végétaux.

Syn. Adhérence, adhésion. Adhérence se rapporte à l’état ; adhésion à la force qui produit cet état. L’adhérence ne subsiste plus quand les corps sont séparés ; pour les séparer, il faut vaincre l’adhésion.

Syn. Adhérence, cohérence, inhérence. Inhérence exprime l’union d’une qualité à une substance : L’inhérence de la pesanteur à la matière. La cohérence exprime une adhérence entre les parties d’un même tout : La ferme cohérence des pierres. Enfin l’adhérence, la jonction d’une chose à une autre : La faible adhérence des parties intégrantes de l’eau.

ADHÉRENT, ENTE adj. (a-dé-ran, an-te — lat. adhœrens, même sens). Qui est fixé à une chose, qui y est fortement attaché : Dans l’homme et dans les animaux, l’épiderme est partout adhérent à la peau. (Buff.) || Qui s’attache, qui adhère fortement : La glu est de toutes les matières collantes la plus adhérente. (Balz.)

— Fig. Conséquent, d’accord : N’est-ce pas un devoir pour l’écrivain, quel qu’il soit, d’être toujours adhérent avec lui-même, et de ne pas se produire autrement qu’on ne le connaît ? (V. Hugo.)

— Bot. et zool. Se dit d’une partie quelconque d’un végétal ou d’un animal, unie intimement avec une partie avoisinante : Le calice, dans le rosier, est adhérent à l’ovaire. (B. de St-P.) Ce polypier, arrondi, est adhérent dans une faible étendue. (Milne Edwards.)

— Peint. Se disait des parties d’un tableau qui ne se détachent pas assez du fond.

— Sculpt. Statue adhérente à son piédestal, Statue qui ne fait qu’un seul morceau avec son piédestal.

— s. m. Celui qui est attaché à une doctrine, à un parti : La religion du Christ recruta d’abord ses adhérents dans les rangs les plus infimes de la société (A. Maury.) || Se prend le plus ordinairement en mauvaise part : Cette secte comptait plus de mille adhérents. (Volt.) Cet imposteur confisquait les terres des gentilshommes et les distribuait à ses adhérents. (Mérim.) La camarilla seule et ses adhérents ont protesté contre l’intervention des puissances étrangères. (Journ.)

— Gramm. Il ne faut pas confondre adhérent, qui est un adjectif, avec adhérant, participe présent. Adhérent exprime un état et présente l’idée d’adhérer comme étant plus fixe, plus liée à la nature même de l’objet qualifié  : Avoir le poumon adhérent aux côtes. (Acad.) Adhérant présente l’idée d’adhérer comme une action, ou au moins il l’exprime exactement avec les mêmes conditions de changement, de modification possible que le verbe suppose dans toute sa conjugaison ; il a les mêmes compléments que le verbe, et peut, comme lui, s’employer avec la négation : Interjeter un nouvel appel en adhérant ou en n’adhérant pas au premier. (Acad.)

Syn. Adhérent, annexé, attaché. Une chose est adhérente par l’union que produit la nature, ou par celle qui vient du tissu et de la continuité de la matière : La matière est physiquement divisible, c’est-à-dire ses parties solides, adhérentes les unes aux autres, sont séparables. (Volt.) Une chose est attachée par des liens arbitraires, mais réels, avec lesquels on la fixe dans la place ou dans la situation où l’on veut qu’elle demeure : L’esprit ne sait comment il est attaché à un corps. (Fén.) Une chose est annexée par une simple jonction morale, effet de la volonté et de l’institution humaines : La Savoie a été annexée à la France.

ADHÉRER v. n. ou intr. (a-dé-ré — du lat. ad, à ; hœrere, s’attacher. — L’é fermé du radical se change en è ouvert devant une syllabe muette : J’adhère, que tu adhères ; excepté au futur et au conditionnel, où il conserve l’é fermé). Être fortement uni, attaché à une chose : Deux pans de glace dépolis et humides adhèrent l’un à l’autre. (Pelletier.) Les racines du blé adhèrent si fortement à la terre, qu’on ne peut les enlever sans enlever une portion du sol. (B. de St-P.) Le sol était semé de ces gros os que le pauvre achète aux plus infimes revendeurs de viande corrompue, pour ronger les cartilages qui y adhèrent encore. (E. Sue.)

— Par anal. Les talons éculés empêchaient les maudites chaussures d’adhérer aux pieds de l’enfant. (Balz.)

— Fig. Le vieillard adhère à la vie plus étroitement que la mousse ne fait aux ruines. (E. Alletz.) || Être du parti, du sentiment de ; approuver : C’est un crime de haute trahison que de prendre les armes contre le roi, ou d’adhérer à ses ennemis. (Fén.) Nous adhérons aux erreurs de nos amis, et nous aidons à les rendre inexcusables. (Fén.) Le vrai est ce à quoi la raison commune adhère toujours et partout. (Lamenn.) Le gouvernement de l’Uruguay adhère, sauf ratification des pouvoirs législatifs. (Journ.) || Entrer en communication avec, s’entendre, se convenir : Les peuples ne peuvent adhérer entre eux s’ils n’ont une même langue. (V. Hugo.) Un sceptique qui adhère à un croyant, cela est simple comme la loi des couleurs complémentaires. (V. Hugo.)

— Jurispr. Donner son consentement à une demande formée par d’autres, ou à un acte, à un contrat dans lequel on n’a pas été partie. || Confirmer un premier acte par un acte subséquent.

Syn. Adhérer, tomber d’accord. V. Accord (tomber d’).

Syn. Adhérer, accéder, acquiescer, etc. V. Accéder.

Antonymes. Se détacher. — Au fig. Refuser, rejeter, repousser.

ADHÉRITANCE s. f. (a-dé-ri-tan-se — rad. adhériter). Anc. jurispr. Investiture, droit en vertu duquel on entrait en possession de son héritage.

ADHÉRITÉ (a-dé-ri-té) part. pass. du v. Adhériter.

ADHÉRITER v. n. ou intr. (a-dé-ri-té — du lat. ad, à ; hœres, hœredis, héritier). Anc. jurispr. Investir, mettre en possession, faire héritier.

ADHÉSIF, IVE adj. (a-dé-zif, i-ve — du lat. adhœrere, s’attacher). Pharm. Se dit de préparations emplastiques capables d’adhérer à la peau : Emplâtre adhésif.

— Méd. Inflammation adhésive, Celle qui opère l’adhésion des parties divisées : Les adhérences accidentelles sont toujours le résultat de l’inflammation adhésive. (Encycl.)