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Page:Larousse - Grand dictionnaire universel du XIXe siècle - Tome 1, part. 1, A-Am.djvu/253

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Par un nouveau trouble elle-même alarmée.
L. Racine.
De ce spectacle affreux votre fille alarmée
Voyait pour elle Achille et contre elle l’armée.
Racine.
Vous rassurâtes seul nos villes alarmées,
Lorsque d’Ochosias le trépas imprévu
Dispersa tout son camp à l’aspect de Jéhu.
Racine.
Il n’est plus !… Prends ton vol, agile Renommée,
Il n’esAux bouts de la terre alarmée
Porte de tes cent voix le plus lugubre accent.
La Harpe.
Il n’esVois-tu ces bandes désarmées,
Ces enfants, ces vieillards, ces vierges alarmées ?
Ils flottent au hasard de l’outrage au trépas,
Ils regardent la mort en lui tendant les bras.
Lamartine.

— S’empl. substantiv. : Les alarmistes… il en est de deux sortes : ce sont ou des alarmés, ou des donneurs d’alarmes. (Fr. Wey.)

ALARMER v. a. ou tr. (a-lar-mé — rad. alarme). Donner l’alarme : L’approche des ennemis alarma le camp (Trév.) Rarement employé dans ce sens. || Causer de l’émotion, de l’inquiétude, de la frayeur : Sa maladie nous a bien alarmés. Plus on tient à la vie, plus tout ce qui la menace nous alarme. (Mass.) Les différends et les disputes des théologiens alarmaient sa piété. (Fléch.) Votre imagination, ma fille, vous a trop alarmée sur vos vœux. (Chateaub.) Cette loi alarmerait tous les pères de famille. (Napol. Ier.)

Ces discours commencés, ce visage interdit,
Pourraient de quelque ombrage alarmer mon esprit.
Voltaire.

— Fig. Effaroucher, blesser, offenser : Elle a de la sagesse, et mon fils est trop timide pour être capable d’(alarmer sa vertu. (Le Sage.) Si un bruit sourd d’impiété venait de temps en temps alarmer l’oreille attentive de Bossuet et indigner sa grande âme, ce bruit n’était encore pour ainsi dire que souterrain. (Lamenn.)

Heureux si ses discours, craints du chaste lecteur,
Ne se sentaient des lieux où fréquentait l’auteur,
Et si du son hardi de ses rimes cyniques
Il n’alarmait souvent les oreilles pudiques.
Boileau.

S’alarmer, v. pr. S’émouvoir, s’inquiéter, s’effrayer : S’alarmer pour la moindre chose. Ne vous alarmez pas de tous ces faux bruits. (Acad.) Vous vous êtes alarmé sans raison, vous vous êtes rassuré de même. (J.-J. Rouss.) Les plus judicieux ou les plus prévoyants des colons s’alarmaient donc, avec justice, de la gène introduite par le système prohibitif. (Rog. de Beauv.)

Ne vous alarmez pas d’une telle menace.
Corneille.
Ce jour-là, je l’avoue, je me suis alarmé.
Racine.
Et ce cœur, tant de fois dans la guerre éprouvé,
S’alarme d’un péril qu’une femme a rêvé.
Corneille.
Lorsqu’il faut au devoir immoler la tendresse,
Un cœur s’alarme peu du péril qui le presse.
Crébillon.
Nulle raison de crainte, et loin de s’alarmer,
Confiant, il se livre aux délices d’aimer.
A. Chénier.

— S’empl. substantiv. : Les alarmistes… il en est de deux sortes : ce sont ou des alarmés, ou des donneurs d’alarmes. (Fr. Wey.)

ALARMER v. a. ou tr. (a-lar-mé — rad. alarme). Donner l’alarme : L’approche des ennemis alarma le camp (Trév.) Rarement employé dans ce sens. || Causer de l’émotion, de l’inquiétude, de la frayeur : Sa maladie nous a bien alarmés. Plus on tient à la vie, plus tout ce qui la menace nous alarme. (Mass.) Les différends et les disputes des théologiens alarmaient sa piété. (Fléch.) Votre imagination, ma fille, vous a trop alarmée sur vos vœux. (Chateaub.) Cette loi alarmerait tous les pères de famille. (Napol. Ier.)

Ces discours commencés, ce visage interdit,
Pourraient de quelque ombrage alarmer mon esprit.
Voltaire.

— Fig. Effaroucher, blesser, offenser : Elle a de la sagesse, et mon fils est trop timide pour être capable d’(alarmer sa vertu. (Le Sage.) Si un bruit sourd d’impiété venait de temps en temps alarmer l’oreille attentive de Bossuet et indigner sa grande âme, ce bruit n’était encore pour ainsi dire que souterrain. (Lamenn.)

Heureux si ses discours, craints du chaste lecteur,
Ne se sentaient des lieux où fréquentait l’auteur,
Et si du son hardi de ses rimes cyniques
Il n’alarmait souvent les oreilles pudiques.
Boileau.

S’alarmer, v. pr. S’émouvoir, s’inquiéter, s’effrayer : S’alarmer pour la moindre chose. Ne vous alarmez pas de tous ces faux bruits. (Acad.) Vous vous êtes alarmé sans raison, vous vous êtes rassuré de même. (J.-J. Rouss.) Les plus judicieux ou les plus prévoyants des colons s’alarmaient donc, avec justice, de la gène introduite par le système prohibitif. (Rog. de Beauv.)

Ne vous alarmez pas d’une telle menace.
Corneille.
Ce jour-là, je l’avoue, je me suis alarmé.
Racine.
Et ce cœur, tant de fois dans la guerre éprouvé,
S’alarme d’un péril qu’une femme a rêvé.
Corneille.
Lorsqu’il faut au devoir immoler la tendresse,
Un cœur s’alarme peu du péril qui le presse.
Crébillon.
Nulle raison de crainte, et loin de l’alarmer,
Confiant, il se livre aux délices d’aimer.
A. Chénier.

|| S’effaroucher : Sa pudeur s’alarma d’abord ; mais elle céda à l’utilité publique. (Montesq.) Protecteur des cabanes, répondit Catherine, votre bonté ne s’est point en vain alarmée ; Satan a déchaîné l’enfer contre l’Amérique. (Chateaub.)

Antonymes. Animer, conforter, encourager, enhardir, exciter, fortifier ou ranimer le courage, raffermir, rassurer, réconforter, retremper.

ALARMISTE s. (a-lar-mi-ste — rad. alarme ; terme particulier au langage politique). Qui se plaît à répandre des bruits alarmants : C’est un alarmiste. Annonçons une bonne nouvelle aux alarmistes qui craignent pour la France le retour de la guerre. (V. Paulin.) N’écoutez pas ainsi les alarmistes. (L. Gozlan.) Aujourd’hui, l’alarmiste de mauvaise foi est un spéculateur ou un ambitieux. (Fr. Wey.)

— S’empl. adject. : Nous ne voulons pas être alarmistes ; mais nous ne voulons pas non plus être empêchés par l’amour de la paix de dire qu’il est plus que probable que la guerre aura lieu. (Journ.) La fin de ce discours a paru singulièrement alarmiste. (Journ.) Pardon, lecteur, je suis peut-être alarmiste. (M. Alhoy.)

— Argot. Chien de garde.

ALAS s. f. (a-lass — du lat. ala, aile). Pêch. Partie des ailes du filet dit boulier.

ALASCHER, ville de la Turquie d’Asie, à 120 kil. de Smyrne ; 15 000 hab. Anciennem. le siége de l’une des Églises les plus célèbres des premiers temps du christianisme.

ALASMIDES s. m. pl. (a-la-smi-de). Nom donné par Raffinesque à une famille de mollusques qui renfermerait seulement, le genre mulette (unio), et qui n’a pas été adoptée.

ALASMIDONTE s. f. (a-la-smi-don-te — de alasmide, et du gr. odous, odontos, dent). Moll. Genre de mytilacés, formé aux dépens des mulettes. Il habite les eaux douces de l’Amérique du nord. || On dit aussi alismodonte et alasmisodonte.

ALASTOR Myth. Surnom particulièrement attribué à Jupiter et aux Furies, || C’est aussi le nom d’un des chevaux de Pluton, d’un génie vengeur et malfaisant, d’un frère de Nestor tué par Hercule, d’un compagnon de Sarpédon et de divers autres personnages mythologiques.

ALATA-LATA s. m. (a-la-ta-la-ta). Conchyl. Syn. d’alatite. V. ce mot.

ALATAMAHA ou ALTAMAHA, fleuve des États-Unis, qui arrose l’État de Géorgie, et se jette dans l’Océan, au golfe de St-Simon, après un cours de 140 kil.

A LATERE loc. adj. (a-la-té-ré — mots lat. qui signif. du côté, d’auprès). Se dit de certains cardinaux envoyés par le pape avec des pouvoirs extraordinaires auprès des souverains étrangers ou à un concile : Légat a latere. Mon gracieux maître l’archevêque, dit l’appariteur, vient seulement d’arriver dans cette ville, dont il est métropolitain. D’ailleurs, en vertu de sa mission apostolique, comme légat a latere, il a pleine juridiction dans toute l’Angleterre, ainsi que l’apprendra quiconque osera refuser d’obéir à ses citations. (Walter Scott.) Le légat a latere a les pouvoirs les plus étendus. (Thiers.) Pie VII voulut conférer au cardinal Caprara la plus haute dignité de la cour romaine, celle de légat a latere. (Thiers.)

ALATERNE s. m. (a-la-ter-ne — du lat. alaternus, nerprun). Bot. Grand arbrisseau de la famille des rhamnées, à tige rameuse, à fouilles persistantes, à fleurs verdâtres, exhalant une odeur de miel assez agréable. Il habite l’Europe méridionale et les bords du bassin méditerranéen. Le bois est dur et employé dans les arts. Les fruits sont purgatifs, ainsi que les feuilles, qui, de plus, sont astringentes et rafraîchissantes.

Alaterne bâtard. Nom donné quelquefois improprement au céanothe d’Afrique.

ALATERNOÏDE adj. (a-la-ter-no-ï-de — de alaterne, et du gr. eidos, forme). Bot. Qui ressemble à l’alaterne.

ALATIER s. m. (a-la-ti-é). Bot. Nom vulgaire de la viorne commune, ou plutôt de son fruit, dans quelques parties du midi de la France.

ALATION s. f. (a-la-si-on — du lat. ala, aile). Entom. Manière dont les insectes ont les ailes conformées ou disposées sur le corps.

ALATITE, ALALATA ou ALATA-LATA s. f. (du lat. ala, aile). Moll. Nom donné à quelques espèces de strombes, dont la coquille a un bord droit, fort étendu en forme d’aile, et sans digitation ; on en a fait aussi le genre plérocère. Plusieurs auteurs donnent le nom d’alatite aux espèces fossiles de ces deux genres.

ALATLI s. m. (a-la-tli). Ornith. Espèce de martin-pêcheur qui habite les Antilles et le Sénégal. On l’appelle aussi oiseau à collier, parce qu’il porte une sorte de collier bleu. C’est l’alcedo torquata des auteurs.

ALATRI, ville des États de l’Église, évêché ; 10 000 hab. Vins, huiles, fabriques de drap.

ALATUNGA. Corruption du mot alalonga. V. ce mot.

ALATYR, ville de la Russie d’Europe au confluent de la rivière du même nom et de la Soura, à 130 kil. de Simbirsk ; 3 500 hab. Grand commerce de grains. || Rivière de la Russie d’Europe, qui coule aussi dans la Russie d’Asie, et se jette dans la Soura après un cours de 220 kil. || District du gouvernement de Simbirsk, dans la Russie d’Europe ; territoire très-boisé, et arrosé par la Soura et l’Alatyr ; 100 000 hab.

ALAUDA s. f. (a-lò-da — mot lat. qui signifie alouette). Hist. rom. Nom d’une légion de Gaulois que Jules César leva à ses frais et dont les soldats portaient sur leur casque un ornement imitant la petite crète de cet oiseau. || Nom latin de l’alouette.

ALAUDE s. f. (a-lô-de — du lat. alauda, alouette). Ornith. Nom donné à tout le genre alouette.

ALAUDIDÉES s. f. pl. (a-lô-di-dé — du lat. alauda, et du gr. eidos, forme) Ornith. Famille de passereaux, ayant pour type le genre alouette.

ALAUDINÉES s. f. pl. (a-lô-di-né — du lat. alauda, alouette). Ornith. Tribu de la famille des alaudidées.

ALAUS s, m. (a-la-uss — du gr. alaos, aveugle). Entom. Genre d’insectes coléoptères pentamères, renfermant une douzaine d’espèces, dont une seule habite l’Europe.

ALAUSI, ville de l’Équateur, à 200 kil. sud de Quito, sur le petit fleuve de ce nom. On y récolte la canne à sucre, des grains et des fruits en abondance.

ALAUX (Jean), peintre français, né à Bordeaux en 1786, élève de F.-A. Vincent, remporta en 1815 le grand prix de Rome. De cette ville, il envoya au Salon de 1824, entre autres ouvrages, Pandore descendue sur la terre par Mercure, peinture harmonieuse mais sans caractère, qui orne aujourd’hui l’un des plafonds du palais de Saint-Cloud. En 1827, il exposa deux tableaux destinés à la décoration du conseil d’État (Luxembourg) : la Justice amenant l’Abondance et l’Industrie sur la terre, et la Justice veillant sur le repos du monde ; dans ce dernier ouvrage, la composition seule lui appartient ; l’exécution est de Jean-Pierre Franque, élève de David. Sous le gouvernement de Juillet, M. Alaux, dont on appréciait le talent trop facile, fut accablé de commandes. En 1833, il exécuta pour une des salles du Musée de la Renaissance, au Louvre, un plafond où il peignit Le Poussin présenté par Richelieu à Louis XIII, qui le nomme son premier peintre. Cet ouvrage, qui obtint un assez grand succès auprès des amateurs vulgaires, a été moins bien accueilli par la critique ; G. Planche lui a consacré ces quelques mots écrasants : « Le Poussin de M. Alaux ne résiste pas à la réflexion ; le caractère de cette composition devait être la gravité ; la figure principale, celle de l’artiste, devait dominer les deux autres, au moins par l’importance de l’expression… Or, aucune de ces conditions n’a été remplie… La peinture de cette toile serait tolérable dans une salle de bal ou dans une décoration d’opéra. Dans un monument comme le Louvre, c’est un contre-sens. » Les nombreux tableaux de grandes dimensions que M. Alaux a peints pour les galeries historiques de Versailles ne méritent pas un jugement moins sévère : ils pèchent presque tous par une absence complète d’originalité, une mollesse de dessin et une fadeur de coloris que ne rachète pas même l’intérêt de la composition. Plusieurs de ces tableaux ont figuré aux expositions publiques ; il nous suffira de citer les portraits des maréchaux de Gassion, de Rantzau (1835) et de Brissac (1836), la Bataille de Villaviciosa (1837), la Prise de Valenciennes (1838), la Bataille de Denain (1839), et les peintures de la salle des états généraux (1841). La Lecture du testament de Louis XIV, qui figura au salon de 1850-51, a été le dernier ouvrage exposé par M. Alaux, qui, outre les travaux que nous venons d’énumérer, fut chargé d’accomplir une mission fort délicate, celle de restaurer les peintures du Primatice, à Fontainebleau. Il paraît, au reste, s’en être acquitté avec assez de discrétion. Les honneurs et les palmes académiques n’ont pas fait défaut à cet heureux artiste : nommé directeur de l’école de Rome en 1847 au départ de M. Schnetz, il fut élu membre de l’Académie des Beaux-Arts le 22 février 1851, à la place de Drolling. La mort l’a enlevé au commencement de 1864, mais depuis plusieurs années déjà un profond silence s’était fait autour de son nom.

ALAVA, l’une des trois provinces basques, appartenant à l’Espagne, ch.-lieu Vittoria ; 75 000 hab. Pays montagneux et encaissé. Récolte de grains, vins, chanvre, lin, huiles, etc. L’Alava, qui fut réuni à la couronne d’Espagne en 1200, a conservé des fuéros.

ALAVETTE s. f. (a-la-vè-te). Ornith. Nom vulgaire de l’alouette commune, dans quelques parties de la France.

ALAZEIA, fleuve de la Russie d’Asie, dans le gouvernement d’Irkoutsk, en Sibérie. 580 kil. de cours.

ALB ou ALP Géogr. Nom sous lequel on désigne le prolongement septentrional de la forêt Noire et la chaîne de montagnes qui s’étend sur la limite sud-est du Wurtemberg. Cette chaîne a une longueur de 120 kil. et une largeur moyenne de 24 ; elle donne naissance à un grand nombre de rivières.

ALBA, ville du royaume d’Italie (États Sardes), sur le Tanaro, à 40 kil. S.-E. de Turin ; 7 500 hab. Évêché ; cathédrale remarquable par sa belle architecture. Commerce considérable de bestiaux. Ville très-ancienne, l’Alba Pompeia des Romains. Patrie de Pertinax. || Province du même nom, dont Alba est la capitale ; fertile en grains, vins, fruits et soie très-estimés ; exploitation de marbres, sel gemme, etc. 110 000 hab.

ALBA, villa d’Italie, dans l’ancien royaume de Naples, au N.-O. du lac Celano ; 2 450 hab. Ancienne capitale du pays des Marses ; elle avait un amphithéâtre et des monuments remarquables dont on voit encore quelques restes. C’était le séjour ordinaire des rois faits prisonniers par les consuls romains. Persée, roi de Macédoine, y fut envoyé après le triomphe de Paul-Emile ; Syphax, roi de Numidie, et Bituitus, roi des Arvernes, y séjournèrent également.

ALBA AUGUSTA, nom latin d’Albi.

ALBA BULGARICA, nom latin de Belgrade.

ALBA LONGA, nom latin d’Albe-la-Longue.

ALBA MALA ou MARLA, nom latin d’Aumale.

ALBA SELUSIANA, nom latin de Wissembourg.

ALBACÈTE, ville d’Espagne, ch.-lieu de la province de ce nom ; 12 750 hab. Siége d’une cour d’appel ; fabriques de draps, d’armes et de grosse quincaillerie. La province compte 210 000 hab.

ALBACORE s. m. (al-ba-ko-re — du lat. albacoreita, thon). Ichthyol. Corruption du nom albacoretta, donné par Pline à une espèce de thon, et qui a servi ensuite à désigner plusieurs espèces de scombres, ou même de genres voisins.

ALBAIN (mont), montagne du Latium, près d’Albii Longa, aujourd’hui Monte-Cavo. Albe était bâtie au pied de ce mont.

ALBAIN, AINE s. et adj. (al-bain, è-ne). Géogr. anc. Habitant d’Albe ; qui a rapport à cette ville ou à ses habitants : Au premier choc, les trois Albains furent blessés. Le pays albain.

— Antiq. rom. Nom qu’on donnait aux prêtres de Mars, parce que le mont Albain était leur résidence ordinaire.

ALBAN, ch.-l. de cant. (Tarn), arrond. d’Albi ; pop. aggl. 543 hab. — pop. tot. 824 hab. Place forte au xve siècle.

ALBAN (SAINT-), hameau sur la Loire, à 9 kilom. de Roanne. Eaux minérales froides, bicarbonatées mixtes, ferrugineuses et gazeuses, connues dès l’époque romaine. Elles émergent par trois sources, à l’extrémité de la grande chaîne plutonique des Cévennes.

ALBAN ou ALBANS (saint), premier martyr de la foi en Angleterre, périt vers 303. La ville de St-Albans, en Angleterre, a tiré son nom d’un monastère élevé en sa mémoire. Honoré le 22 juin.

ALBANAIS, AISE s. et adj. (al-ba-né, èze — rad. Albanie). Géogr. Habitant de l’Albanie ; qui a rapport à l’Albanie ou à ses habitants : Les Albanais sont de race slave, faiblement mêlée avec la race grecque. Il suffit d’avoir des yeux pour distinguer les Grecs, peuple fin et délicat, des grossiers Albanais. (E. About.) Les Albanaises portent une longue chemise de toile de coton, brodée au bas, au col et aux manches, avec de la soie de toutes couleurs. (E. About.) C’était un jeune homme, coiffé d’un bonnet rouge à gland d’or, et serré comme une guêpe dans son joli costume albanais. (E. About.) J’avais acheté une chemise albanaise fort bien brodée. (E. About.) Les Albanaises rappellent les formes de nos belles statues. (Bartholdy.) Les femmes albanaises sont presque toutes belles et fécondes. (Leroux.)

— Linguist. Idiome qui se parle dans l’Albanie proprement dite et dans quelques provinces ottomanes : On distingue dans l’albanais quatre dialectes. (L. Vaïsse.) L’albanais est moins riche et moins régulier dans ses formes grammaticales que le grec ou le slavon. (L. Vaïsse.) Il existe en albanais un certain nombre de chants nationaux. (L. Vaïsse.)

— Hist. Albanais, Troupes mercenaires levées en Albanie et qui, sous différents noms, pendant le xve et le xvie siècle, ont servi en France, en Espagne et à Venise : Les Albanais sont tes plus braves guerriers de la Grèce. (Bartholdy.) J’ai été général inspecteur des armées du pacha, répondit Moncerf, et mon peu de fortune, je ne le cache pas, vient des libéralités de l’illustre chef albanais. (Alex. Dum.)

— Hist. relig. Membre d’une secte chrétienne qui prit naissance en Albanie, au viiie siècle, et qui renouvela les opinions des manichéens.

ALBANAISE s. f. (al-ba-nè-ze). Nom donné à une sorte de robe et à un genre de coiffure. || Bot. Sorte d’anémone blanche.

ALBANDINE. V. Alabandine.

ALBANE (François Albani, dit l’), célèbre peintre italien, né à Bologne en 1578, mort en 1660, étudia d’abord son art sous le peintre flamand Denis Calvaert, puis entra à l’école des Carrache, où il fut lié avec le Guide et le Dominiquin. Il a surtout cultivé le genre gracieux, les études de femmes, les nymphes, les amours, les riants paysages, les sujets mythologiques, ce qui lui a valu les surnoms de Peintre des Grâces et d’Anacréon de la peinture ; il excellait également dans l’art de peindre les monuments d’architecture, dont il savait orner ses tableaux. Le Corrége seul l’a surpassé par la grâce exquise de ses compositions. L’Albane, qui peignait dans une villa qu’il possédait au milieu d’une campagne délicieuse, n’a pas été moins heureux dans la reproduction des vues champêtres et des beaux paysages. Toutefois, on lui reproche l’absence d’invention, le retour trop fréquent d’airs et de figures, qui semblent avoir été jetés dans le même moule ; aussi est-il très-inférieur à lui-même dans la seconde partie de sa carrière, comme s’il avait épuisé en quelques années toutes les richesses de son imagination. On a souvent répété qu’il trouvait dans la beauté de sa femme et de ses douze enfants les modèles constants de ses belles toiles ; il y a cependant peu d’apparence que ces modèles aient pu lui servir pendant les soixante années de sa carrière artistique. Ses chefs-d’œuvre sont : les Quatre Éléments, Vénus endormie, Diane au bain, Danaé couchée, Galatée sur la mer, et Europe sur le taureau.

ALBANI. Peuple de l’Illyrie grecque, entre la Méditerranée et la Macédoine, contrée d’Albanopolis. Les Albani étaient les prédécesseurs des Albanais modernes.

ALBANI, illustre famille de Rome, originaire de l’Albanie ; se réfugia en Italie après l’invasion des Turcs, dans le xvie siècle. Elle a fourni à l’Église un grand nombre de prélats distingués, dont les plus célèbres sont : Jean-Jérôme Albani, qui fut sur le point d’être élevé à la papauté après la mort de Grégoire XIII, et qui mourut en 1591 ; —Jean-François Albani, élu pape en 1700, sous le nom de Clément XI : Il laissa plusieurs neveux qui devinrent cardinaux et jouèrent un rôle assez important. Annibal Albani, évêque d’Urbin, mort en 1751 ; Alexandre Albani, son frère, bibliothécaire du Vatican, qui rassembla dans sa maison de campagne, si célèbre sous le nom de Villa Albani, des chefs-d’œuvre de toute espèce ; — Jean-François Albani, mort en 1809 évêque d’Asti. Ayant pris parti contre les Français à leur entrée en Italie, il vit son palais pillé et lui-même fut forcé de quitter Rome. — Un autre cardinal de cette famille, Joseph, mourut en 1834 dans un âge très-avancé ; commissaire apostolique dans les légations pendant les troubles de 1831, il se fit remarquer par des actes d’une rigueur outrée.