Page:Larousse - Grand dictionnaire universel du XIXe siècle - Tome 1, part. 2, An-Ar.djvu/106

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

ANN

ANNONCIER s. m. (a-non-si-é — rad. annonce). Néol. Celui qui est chargé des annonces dans les journaux : C’est à vous de répondre, messieurs les annonciers de septième page. (James Rouss.) il Ouvrier compositeur spécialement chargé de composer et de mettre en pages les annonces d’un journal.

ANNONE s. f. (ann-no-nû—dulat. annona, vivres, subsistance ; dérivé de annus, année, parce que c’était pour une année que se faisaient les approvisionnements). Hist. rom. Administration chargée do l’approvisionnement de la vente ou de la distribution gratuite du ble nécessaire à la consommation annuelle du peuple romain, il Approvisionnement en céréales servant à ces distributions.

—Encycl. L’administration de l’annone avait pour but de tenir la ville de Rome constamment approvisionnée de la quantité de blé nécessaire à sa consommation, et de le maintenir à un prix, tel que les plus pauvres citoyens pussent facilement en acheter. Cette institution avait des greniers dans la Sicile, la Sardaigne et l’Égypte, et une flotte pour le transport des grains à Rome. Il y avait un préfet de l’annone, c’est-à-dire un magistrat chargé de l’administration et de la police des subsistances. La misère du peuple allant toujours croissant, les patriciens cherchèrent à en prévenir les terribles effets en organisant des distributions périodiques de blé faites à bas prix aux citoyens indigents. Ces distributions devinrent surtout fréquentes après la création du tribunat, les tribuns s’en servant comme d’un puissant moyen d’influence. Une fois entres dans cette voie, le peuple et ses tribuns franchirent bien vite la faible distance qui restait entre une distribution à très-bas prix et.une distribution tout à fait gratuite. Ce fut Caîus Gracchus oui, le premier, ’proposa de distribuer aux plébéiens pauvres un modius de froment par mois, aux trais du trésor public, proposition qui fut convertie en loi. C est ainsi que la plèbe romaine eut sa liste civile, sa liste frumentaire.

Les inscriptions n’étant pas limitées, le nombre des ayants-droit à figurer dans ce livre d’or de la misère devint bientôt iir d’autant plus que des citoyens riches moins qui jouissaient d’une honnête ais(..«, U) "= rougissaient pas d’affranchir certains de leurs esclaves, sous la condition de leur rapporter tout le blé qu’ils recevraient de Vannone en qualité d’affranchis. En 683 (71 ans av. J.-C), on comptait à. Rome un peu plus d’une personne sur huit nourrie aux frais du trésor public. On en comptait une sur trois, en 891. Au temps de la dictature de César (48 ans av. J.-C.). le nombre des prolétaires prenant part aux libéralités de l’annone ne s’élevait pas à moins de 320,000 sur 450,000 citoyens. César remédia à cet abus en réduisant, d’un seul coup, à 150,000 le nombre des distributions alimentaires j puis, pour se débarrasser, sans

nuire h sa popularité, des milliers de mécontents qu’une telle réduction devait susciter contré lui, il envoya 80,000 prolétaires dans les colonies, " dota une foule d’autres de terres en Italie, et confondit le reste dans la foule de ceux pour qui les fêtes et les jeux étaient un allégement suffisant aux souffrances de leurs loisirs affamés. Auguste voulut suivre cet exemple ; mais sa sagesse et son habileté gouvernementale échouèrent devant des abus

trop enracinés ; et. dès l’an 748, le nombre des indigents inscrits dépassait déjà. 200,000. Aux distributions de blé, Septime-Sévère ajouta des distributions d’huile. Aurélien fit plus : au lieu d’un soulagement pour la faim, il offrit des jouissances à la sensualité, en substituant aux distributions mensuelles de blé en nature, non-seulement des pains de luxe, c’est-k-dire des couronnes-de pain de fleur de farine, du poids de deux livres, distribuées quotidiennement, mais encore une distribution permanente de chair de porc, que ses successeurs furent obligés de continuer. Son dessein était même de donner aussi du vin. Mais il s’arrêta, dit-on, devant une plaisanterie du préfet du prétoire, lequel lui fit obseï ’ '

par lui servir des oies et des poulets. Ainsi, à dater du règne d’Aurélien, les distributions, se faisant en pain, devinrent quotidiennes, de mensuelles qu’elles étaient quand on les faisait en blé. Pour l’huile, on suivit la même progression, ainsi que pour la viande et le lard. Chaque individu admis aux distributions de l’annone en blé, recevait un bon de distribution, sous la forme d’un petit cube de bois de troène, appelé fessera frumentaria. Muni de sa tessère, il se faisait délivrer sa ration aux magasins publics. Quand les distributions se faisaient en pain, le nom de chaque personne admise au bénéfice de Vaimone était, avec la. quotité de sa part, inscrit sur une table d’airain dans chaque quartier. Le pain se donnait a chacun publiquement et non à la boulangerie, de peur des fraudes. À cet effet, tous les jours le peuple se rendait aux gradins do son quartier, gràdus, sorte d’esplanades auxquelles on montait par des escaliers de chaque côté, et où se tenaient les agents du préfet de l’annone, qui donnaient le pain ; de la le nom de panis gradilis. La, on délivrait à chacun sa i, était punie de mort, châtiment

terrible pour un morceau de pain, dit un *, „.«raentateur. Mais, les empereurs attachaient le salut de l’empire à la rigoureuse exactitude avec laquelle était payéela dette alimentaire du pauvre. L’un d’eux disait que, pour lui, — il n’y avait rien de plus réjouissant a voir que le peuple romain bien repu. Mais il vint des temps ou l’État n’avait plus le moyen de le repaître aussi copieusement, témoin cette loi d’Honorius, de l’an 419 de notre ère, laquelle rè"gle la distribution à quatre mille livres de pam par jour, pendant cinq mois, en totalité six cent mille livres, ce qui montre la dépopulation de Rome, et la détresse du fisc à cette époque. Mais le nombre d’es distributions ne tarda pas à reprendre sa marche accoutumée, et la loi frumentaire de Caïus Gracchus, cette loi dont ’tous les bons esprits, Cicéron, Salluste, Jules César, Auguste, ont senti et fait connaître les inconvénients, subsista jusqu’à la chute de l’empire romain : elle était devenue une nécessité suprême, Salus populi suprema lex esta ! Ce fut une concession obligée de ^oligarchie envers le peuple, Ainsi, les riches jetaient du pain au peuple, comme un gâteau de miel dans’la gueule de Cerbère, moins pour l’empêcher de mourir de faim, que pour 1 empêcher de mordre.

Il y avait aussi une administration de l’annone dans chaque ville municipale.

ANNONB, petite ville de l’Italie septentrionale, province d’Alexandrie, à. » kilom. ’E. d’Asti, sur le Tanaro ; 2,350 hab.

annonerie s. f. {anu-no-ne-rï — rad.

ANNON1ACUM, nom latin d’Annonay.

ANNOT, ch.-lieu de cant. (Basses-Alpes),

arr. de Castellam ’ "" L1

tot. 1,162 hab. A

otte de Saintrf

sndue, par les t. l

par les ossements humains qu’on découvre dans des enfoncements presque inaccessibles.

ANNOTANT (ann-no-tan) part. prés.’du v.-Annoter.

ANNOTATEUR s. m. (ann-no-ta-teurrad. annoter). Celui qui met des annotations à un ouvrage ; Un bon annotateur doit être un érudit de premier ordre. Voltaire est un annotateur spirituel, mais quelquefois prévenu. Tâchons de rentrer dans la filière des bavardages parisiens, entreprise d’autant plus périlleuse pour /’annotateur des faits et gestes contemporains, qu’il voudrait rempli ? : sa tâche en homme consciencieux. (Ph. Busoni.)

— S’empl. quelquefois au féminin et fait annotatrice : Madame Dacier est une annotatrice lourde et souvent peu exacte.

— Adjectivem. : Cet écrivain trop obscur aurait dû prendre en collaboration un écrivain

ANNOTATEUR.

ANnotatip, ive adj. (anu-no-ta-tif, i-ve). Qui sert d’annotation.,

ANNOTATION s.f. (ann-no-ta-si-on — lat. annotatio, même sens). Remarque, observation en forme de note, pour expliquer ou critiquer certain passage %’un texte : Annotations sur Virgile^ sur Horace. Annotations sur la Bible. Casaubon fit sur Perse tant et de si savantes annotations, qu’on a dit que la sauce valait mieux que le poisson. Ce philologue a fait d’excellentes annotations sur Homère. (Acad.) Je donne le manuscrit tel que je le trouve, tantôt sous la forme d’un récit, tantôt sous celle d’un journal, quelquefois en lettres ou en simples annotations. (Chateaub.) Elle lui confia une besogne considérable, et dont elle fut contente, bien qu’elle y fit de nombreuses annotations. (G. Sand.)

— Ane. jurispr. Inventaire des biens d’un accusé absent, et qui avait pour but de le contraindre à se présenter en justice : Vannotation était mise à néant si l accusé se présentait, s’il mourait avant de s’être présenté, ou si le jugement par contumace l’acquittait. (Bachelet.) n Obligation, billet sous-seing privé.

— Ane. médec. Premiers symptômes de la fièvre : La fièvre était à craindre ; mais elle s’est arrêtée aux annotations.

— Hist. rom. Signature de l’empereur, il Dans la décadence et sous le Bas-Empire, Rescrit, brevet, diplôme signé de la main de l’empereur. On appelait les pièces de ce genre annotations impériales et même annotations sacrées, par suite de la vénération qu’on portait à tout ce qui émanait du souverain.

ANNOTÉ, ÉE (ann-no-té) part. pass. du v. Annoter. Ou l’on remarque des annotations : Un auteur, un ouvrage annoté. Acheter une

ANNOTER v. a. ou tr. (ann-no-té — lat. annotare, même sens ; formé de ad, à ; nota, note). Faire des notes, des remarques explicatives ou critiques sur fin texte : Annoter ■un livre, un auteur. Annoter Euripide, Virgile, Cicéron. Annoter la Bible. Annoter le Code civil. II a étudié ù fond cette histoire, il l’a revue et annotée. (Ste-Bouve.) Cujas annota Ulpien, sa mit à commenter Africain, et restaura Papinien. (Lorminicr.)

— Ane. jurispr. Inventorier, en pariant des biens d’un accusé : On ne doit annoter iu

A’NN ’

biens d’un accusé que dans le cas où, d’après la nature du délit, il peut être passible d’une amende ou être condamné à payer les frais.

S’annoter, v. pr. Être annoté, enrichi de notes, de remarques, etc. : Un livre ne s’annote qu’après une étude longue et approfondie. Il Être pris en note : Dans l’élude des écrivains de premier ordre, faute, licence, hardiesse, tout di "

■mm

m

ANNOTINE adi. f. (ann-no-ti-no — du lat. annotinus, annuel). Relig. eath. S’employait dans cetto locut. la Pàque annoiine. Fête que l’on célébrait à l’anniversaire du baptême : Tous ceux qui avaient reçu le baptême s assemblaient l’année suivante, le même jour, et célébraient solennellement l’anniversaire ’de leur génération spirituelle ; et ce jour s’appelait la

PÂQUE ANNOTINE. (TreV.)

ANNUAIRE s. m. (ann-nu-è-re — du lat. annus, année). Recueil annuel contenant’le résumé des événements dél’année précédente, et des renseignements statistiques, scientifiques, industriels, des notices Biographiques, etc. : Annuaire historique de Lesur. Annuaire historique de la Bévue des Deux-Mondes. Annuaire impérial. Annuaire des économistes. Annuaire du département de l’Yonne, il Sorte d’almanach indiquant l’état et le mouvement du personnel de certaines professions : Annuaire militaire. Annuaire du clergé, etc.

— Encycl. On donne le nom à’annuaire h un recueil destiné h reproduire chaque année une série de faits, ou une suite d’événements cohcernant une contrée, un département, une

localité, ou bien une branche quelconque de connaissances humaines. C’est a l’époque de la Révolution que l’on remplaça par ce mot ■aeux d’almanach et de calendrier. Plusieurs publications de ce genre ont acquis une grande réputation ; nous citerons au premier rang VAnnuaire du bureau des’ longitudes, auquel nous croyons devoir consacrer un article spécial (Y. ci-après) ; puis l’Annuaire du commerce, publié depuis 1797 par la maison Firmin Didot et fusionné depuis quelques années avec celui de Bottin ; l’Annuaire historique, fondé en 1818 par Lesur ; l’Annuaire des Deux-Mondes, que publie la Bévue des Deux-Mondes depuis 1851, et qui est une véritable encyclopédie de l’année, rédigée par les rédacteurs de la Bévue ; l’Annuaire du clergé de France ; l’Annuaire de l’Économie politique ; l’Annuaire de la Société de l’Histoire de France ; l’Annuaire diplomatique, publié par la maison Berger-Levrault ; l’Annuaire militaire, créé par ordonnance du 17 novembre 1319, et qui donne le nom et le classement de tous les officiers de l’armée, la date de leur grade, etc. Les nations étrangères publient également des annuaires fort répandus ; tels sont : l’Annuaire astronomique, publié h Berlin ; l’Annuaire de l’Observatoire, publié par M. Quetelet, à Bruxelles, et les principaux annuaires de 1 Angleterre et de l’Allemagne.

Annuaire du bureau de* longitude». Livre publié chaque année par le Bureau des longitudes, et qui contient, outre le calendrier de l’année, un certain nombre d’observations astronomiques et météorologiques, des articles de statistique, des tables où sont consignés les résultats usuels de la physique, et souvent des notices d’une variété intéressante sur les faits —scientifiques contemporains. Le premier annuaire parut en 1797. Il avait pour titre : ■ Annuaire de la Bépublique française, présenté au Corps législatif par le Bureau des longitudes, pour l’année V de Vère française (1797, ancien stylé). Vavertissement placé en tête de l’ouvrage en exposait ainsi l’origine et le but : « Le Bureau des longitudes, établi par la loi du 7 messidor an III {25 juin 1795), est chargé par l’article ix de son règlement de présenter chaque année au Corps législatif un annuaire propre à régler ceux de toutéla République. En conséquence, il a rédigé ce petit volume, qui est extrait dé la Connaissance des- temps, et qui contient tout ce qui est utile au public dans une assez petite étendue pour être a la portée de tout le monde, et parvenir facilement et en nombre suffisant dans, toutes ’ diverses. Son prix jusqu’en 1808 fut de 60 cent. ;. en 1809 et en ÎSIO il fut de 75 cent. Eu 1811, il fut fixé à 1 fr., et depuis il ne s’est nue très-rarement écarté de ce chiffre. En lisant le titre du premier annuaire, on devine bien qu’il a dû varier souvent. Dès 1804, il devient Annuaire de la Bépublique française, présenté au gouvernement... En 1810, Annuaire présenté à S. M. l’empereur et roi... En 1S13, Annuaire présenté à Son Excellence le ministre de l’intérieur... En 1814, il.reprend son titre de 1810. En 1815, Annuaire présenté au roi..., titre qu’il fallut encore modifier en 1848. Pour le coup, les rédacteurs de l’Annuaire, convaincus par une expérience de cinquante ans, de l’instabilité des pouvoirs d’ici-bas, ne le présentèrent plus à personne, et lui donnèrent la dénomination, sans doute définitive, à’Annuaire pour l’an..., publié par te Bureau des longitudes. Le calendrier de l’Annuaire, qu’on pourrait, à cause de la simple et claire disposition de ses nombreuses’parties, appeler le Moniteur populaire du ciel, s’est aussi ressenti du contrecoup de no3 révolutions. Il est complètement républicain de 1797 u 1801, tout en donnant là concordance de l’ancien calendrier avec le nouveau. En 1802, on trouve encore les mois

républicains (vendémiaire, brumaire...), mais les jours de la décade (primidi, duoili...) ont disparu devant le retour des jours de la semaine. Enfin, le calendrier républicain, déjà mutilé, meurt définitivement le 10 nivôse de l’an XIV (31 décembre 1S05), et le lendemain il nivôse, le calendrier grégorien renaît de ses cendres avec le 1er janvier 1S06. Ainsi, l’année qui suivit l’an, XIII de l’ère française eut le bizarre privilège de compter 90 jours appartenant à l’an XIV, et les 365 jours do l’année 1806, en tout 455 jours. L’annuaire de 1806 se termine par un curieux Extrait des registres du Sénat conservateur, du 22 fructidor an XIII, relatif b. la remise en usage du calendrier grégorien dans tout l’empire français. MM. Regnaud de Saint-Jean-d’Angély et Mounier, orateurs du gouvernement, exposent d’abord les motifs du sénatus-consulte qui propose l’abrogation du calendrier républicain et la restauration du grégorien. 113 reconnaissent que la « substitution de la semaine h. la décade a déjà fait perdre au calendrier français un de ses avantages les plus usuels, c’est-à-dire cette correspondance con-r stante entre le quantième du mois et celui de la décade... » Ils apprécient franchement « la longueur uniforme des mois composés constamment de 30 jours ; les saisons qui commencent avec le mois, et ces terminaisons

symétriques qui font apercevoir à quelle saison chaque mois appartient, » avantages qui font que i personne n’oserait aujourd’hui proposer le calendrier romain, s’il était nouveau... Dans le calendrier français, on voit une division sage et régulière, fondée sur la connaissance exacte de l’année et du cours du soleil, tandis que, dans le calendrier romain, on voit, sans aucun ordre, des mois de 28,29, 30 et 31 jours ;

y est fixé, non pas à un équinoxe ou à un solstice, mais 9 ou 10 jours après le solstice d’hiver. Dans ces institutions bizarres, on trouve l’empreinte des superstitions ou des erreurs qui ont entravé ou même dirigé les réformateurs successifs du calendrier, Numa, Jules César et Grégoire XIII... ». Ainsi, en bon français, le calendrier romain est absurde, le calendrier républicain est logique, sauf delégers défauts qui pourraient facilement disparaître. Eb bienl on conclut au rétablissement du calendrier absurdo, uniquement à cause de son universalité. Les orateurs du gouvernement semblent s’attrister de leur décision. ■ Un jour viendra, disent-ils pour terminer, où l’Europe calmée, rendue à la paix..., voudra marquer une ère mémorable par une manière générale et plus parfaite de mesurer le temps.’Alors un nouveau calendrier pourra se composer, pour l’Europe entière, pour l’u- ■ nivers politique et commerçant, des débris perfectionnés de celui auquel la- France renonce en ce moment afin de ne pas s’isoler au milieu de l’Europe. Alors, les travaux de nos savants se trouveront préparés d’avance, et le bienfait d’un système commun sera encore leur ouvrage. » Cette sorte d’oraison funèbre du calendrier français est suivie d’un rapport de « M. le sénateur Laplace » qui, au nom de la commission du sénat nommée pour l’examen du projet de sénatus-consulte, propose à l’unanimité l’adoption de ce projet.

Le calendrier de l’annuaire forme un almanach très-complet et très-bien ordonné, dans lequel’on trouve sans efforts tous les phénomènes [relatifs aux mouvements du soleil, de la lune et des planètes. Les premiers voiumes contiennent des explicatiojis destinées à faire comprendre l’utilité-et la disposition des tableaux du calendrier. Mais ce qui mérite surtout de recommander l’Annuaire au Bureau des longitudes aux préférences du public, c’est cette concentration, dans un volume commode, do tous les faits numériques, utiles ou curieux, qui composent, pour’ainsi dire, la récolte de la science. Cette récolte est complète dans la collection de l’annuaire : Tableaux des principaux éléments du système solaire ; Poids et mesures métriques ; Comparaison des m

curieux ; Statistique dés consommations de. Paris ; Mouvements de la population ; Tables dé mortalité ; Abrégé de chronologie ; Progrès jie la géographie ; Probabilités ; Ponts et chaussées ; Longitudes et latitudes des principales villes du globe ; Calcul des hauteurs par le baromètre ; Tables de la force du vent ; Tablés des pesanteurs spécifiques ; Dilatation des corps ; Points de fusion et d’ébullition ; etc., etc., letout-entremêlé de notices intéressantes et variées sur divers points d’astronomie, de mathématiques, de météorologie, de géographie,

de statistique et même de finances. Parmi céa notices, une mention spéciale est due à celles qù’Arago publia presque chaque année de 1824 à 1853, lesquelles, plus d’une fois, valurent à l’Annuaire une deuxième-édition. La science n’avait jamais parlé une langue plus claire, plus attrayante, qvji fût plus à la portée de tous, sans perdre de sa précision ; l’esprit du littérateur présentait avec charme et faisait agréer les formules du savant ; On relit toù-I jours’avec le même plaisir les notices sur : Les

comètes, les pendules, les chronomètres, la pluie, tes volcans (1824) ; La lune rousse, la rosée, la température des animaux (1827) ; La rosée, la •gelée, -la grêle (lits) ; Les machines à vapeur >(1828, 1830, 1837) ; La lumière (1831) ; Les comètes (1832) ; La lune (1833) ; L’état thermoniétrique du globe terrestre, les étoiles multiples,