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fut condamné par les magistrats de Genève à être étranglé sur un bûcher et ensuite brûlé. La sentence fut exécutée le même jour.


ANTHOINE (Antoine-Ignace), baron de Saint-Joseph, né à Embrun en 1749, mort à Marseille en 1826. Il fut chargé de missions pour ouvrir des relations commerciales avec la Russie par la mer Noire, fonda un important établissement à Cherson, reçut des lettres de noblesse, devint maire de Marseille sous l’Empire et membre de la Chambre des représentants pendant les Cent-Jours. On a de lui un Essai historique sur le commerce et la navigation de la mer Noire.


ANTHOLITHE s. f. (an-to-li-te — du gr. anthos, fleur ; lithos, pierre). Minér. Fleur fossile.


ANTHOLOBE s. m. (an-to-lo-be du gr. anthos, fleur ; lobos, lobe). Bot. Genre de plantes de la Nouvelle-Hollande.


ANTHOLIE s. f. (an-to-lî — du gr. anthos, fleur). Bot. Genre de plantes de la famille des campanulacées.


ANTHOLOGE s. m. (an-to-lo-je — du gr. anthos, fleur ; logos, choix). Liturg. Recueil de prières, d’offices, en usage dans l’Église grecque. || Nouvel Anthologe, Abrégé de ce premier recueil, et qui sert de bréviaire aux prêtres et aux moines grecs.


ANTHOLOGIE s. f. (an-to-lo-jî — gr. anthologia ; formé de anthos, fleur ; legô, je cueille). Choix, collection de fleurs. Ne s’emploie guère au propre.

— Fig. Partie essentielle, crème, quintessence : La morale est l’anthologie de l’humanité. (Proudh.)

Dans un sens tout particulier, Recueil de morceaux choisis dans les œuvres des poëtes : L’anthologie grecque, latine, française, etc. M. de la Rochette nous donnera-t-il enfin cette anthologie ? (P.-L. Cour.)

Encycl. Le mot anthologie signifie, en général, un choix de pièces de vers ou de prose dans une langue quelconque, mais il est employé particulièrement pour désigner divers recueils d’épigrammes grecques.

Méléagre, natif de Gadara, en Syrie, composa, cent ans avant J.-C., la première anthologie grecque ; il donna à ce recueil le titre poétique de Couronne ou de Guirlande ( en gr. stephanos). Dans un petit poëme servant d’introduction, il compare chaque poëte à une fleur, Anyte au lis, Sapho à la rose ; il choisit avec goût dans le riche parterre de l’antiquité. Tous ces morceaux étaient empruntés à quarante-six auteurs : Anyte, Myris, Sapho, Mélanipide, Simonide, Nossis, Rhianus, Erinne, Alcée, Samillo, Léonidas, Manasalcès, Pamphile, Pancratès, Tymnés, Nicias, Euphane, Damagète, Callimaque, Euphorion, Hégésippe, Persée, Diotime, Ménécrate, Nicænète, Phaennus, Simmias, Parthénis, Bacchytide, Anacréon, Anthémius, Archiloque, Alexandre l’Eolien, Polyclétus, Polystrate, Antipater, Posidippe, Hédyle, Sicélidès, Platon le Grand, Aratus, Chérémon, Phédime, Antagoras, Théodoride et Phanias.

Voici un passage de la Couronne que Malte-Brun a essayé de traduire :

Muse, pour qui cette aimable guirlande,
Ces fleurs du Pinde, et ces fruits d’Hélicon ?
À Dioclès dédions cette offrande ;
De Méléagre il chérira ce don,
De mon amour éternel témoignage.
Va, Muse, va, porte-lui ton hommage,
Et nomme-lui tes immortelles fleurs :
Myris, Anyte, avancez, jeunes sœurs ;
Humble muguet, jonquille à peine éclose,
Lis virginal, Erinne, éclate au loin ;
Chez toi, Sapho, je cueillis avec soin
Peu de boutons, mais des boutons de rose.
............................................
Parmi ces fleurs paraît Anacréon ;
C’est de Bacchus la grappe parfumée,
Que de nectar arrosent tous les dieux.
Jeune palmier des monts de Palestine,
Antipater s’élance vers les cieux ;
Faut-il armer la rose d’une épine,
Tu la fournis, Archiloque fougueux.
………………………………
L’épi doré, c’est l’heureux Bacchylide ;
Aux champs du Pinde il en fit des moissons.
Viens, viens aussi, modeste Léonide,
Et de ton lierre enlace mes festons

.

Pendant la seconde moitié du premier siècle de l’ère chrétienne, deux siècles environ après Méléagre, le poète Philippe de Macédoine composa un autre recueil tiré seulement de quatorze poètes Antigone, Antipater, Antiphane, Antiphite, Automédon, Bianor, Cynagoras, Diodore, Evénus, Parménion, Philodème, Tullius et Zonas. Méléagre avait puisé tout son aise dans les six siècles d’Hésiode aux Ptolémées. Glaner après son devancier dans le champ de la poésie antique, et recueillir ce que la muse grecque avait produit depuis Méléagre, tel fut le travail de Philippe. Straton de Sardes, qui vivait sous Septime Sévère, fit à son tour une collection dans laquelle il n’admit que les épigrammes relatives à l’amour unisexuel ; il lui donna le titre effronté de Mousa paidiké. Enfin Agathias, un des meilleurs annalistes du siècle de Justinien, composa une quatrième anthologie, qu’il intitula Cercle (Kukios) ; elle contenait un choix fait dans les poëtes des cinq ou six premiers siècles de notre ère. Les anthologies de Méléagre, de Philippe et d’Agathias sont perdues, mais il est très-probable qu’elles sont en grande partie reproduites dans les deux recueils plus modernes qui nous restent.

De ces deux dernières anthologies, l’une est due à Constantin Céphalas, qui la composa au Xe siècle, l’autre à Maxime Planude, moine grec qui vivait quatre siècles plus tard. Sauvée des ruines de Constantinople par Jean Lascaris, celle-ci fut imprimée la première (1494). Le manuscrit de l’autre, celle de Céphalas, qui est plus complète et bien supérieure, ne fut trouvé qu’en 1616, par Saumaise, dans la bibliothèque palatine de Heidelberg. Ce recueil est de plus de sept cents épigrammes, formant environ trois mille vers. Il est divisé en cinq parties ou livres. La première et la seconde ne contiennent que des épigrammes excessivement licencieuses, dont quelques-unes sont curieuses comme détails de mœurs. La troisième a pour titre Epigrammata anathèmatica : c’est ainsi qu’on nommait les épigrammes qui servaient d’inscriptions aux offrandes que l’on faisait aux dieux. La quatrième ne contient que des épigrammes funéraires, des épitaphes. La cinquième, qui est la plus variée, renferme des épigrammes sur divers sujets. L’auteur du recueil les nomme epigrammata epidektika (épigrammes de luxe ou d’ostentation), c’est-à-dire où le poëte ne cherche qu’à faire briller son esprit.

Il faut bien remarquer que, chez les Grecs, le terme d’épigramme avait un sens beaucoup plus étendu que de nos jours. Dans l’origine, c’était, comme l’indique l’étymologie, une simple inscription, c’est-à-dire un ou plusieurs vers que l’on gravait sur le frontispice d’un temple, sous un trophée, sous une statue ou sur un tombeau. Plus tard, lorsque la simplicité naïve de l’épigramme grecque s’altéra pour faire place à l’élégant badinage d’un esprit plus raffiné, ce ne fut pas seulement aux traits de satire qu’on donna ce nom, mais aux éloges délicats, aux pensées originales, aux maximes finement exprimées de la morale, de la politesse et du goût. « L’épigramme grecque, dit l’Encyclopédie nouvelle, tenait à la fois du proverbe, de l’épigramme moderne et du madrigal. » En vieillissant, l’épigramme s’est de plus en plus éloignée de sa première innocence ; son humeur, qui déjà chez les Latins inclinait volontiers à la médisance ; est devenue chez nous exclusivement satirique.

Les anthologies de Céphalas et de Planude nous offrent une riche galerie de tableaux qui nous transportent au milieu de l’antiquité, et qui nous la révèlent dans sa force et dans sa grâce, dans ses habitudes intellectuelles et dans ses mœurs. La mythologie, l’histoire, les arts, les découvertes, fournissent les sujets, qui sont presque toujours traités avec une grâce et une précision admirables.

Nous donnerons ici quelques échantillons de cette curieuse collection.

épigrammes érotiques.

Je n’ai nulle envie d’épouser ni une jeune fille ni une vieille femme : l’une m’inspire de la pitié, et l’autre du respect. Je ne veux ni d’une grappe de verjus ni d’une grappe de raisin sec : la beauté qui est à point se trouve bien mieux faite pour la couche de Vénus. (Oneste.)


Un baiser est une douce chose : Qui dit le contraire ? Mais en demande-t-on le prix, le baiser devient plus amer que l’ellébore. (Cillactor.)

Catulle nous offre la même comparaison : Suaviolum tristi tristius elleboro.


Il y a eu l’âge d’or, l’âge d’argent, puis l’âge de fer : la Vénus d’aujourd’hui appartient à ces trois âges ; elle honore celui qui lui apporte de l’or, elle ne repousse pas celui qui lui offre de l’argent, elle accueille même celui qui n’a que de la monnaie de fer. (Antipater.)


Par ses charmes, Didymé m’a ravi mon cœur. Hélas ! je fonds comme de la cire en voyant combien elle est belle. Elle est noire, et qu’importe ? Les charbons aussi sont noirs ; mais quand ils sont en feu, ils brillent comme des calices de roses. (Asclépiade.)


Ni la rose n’a besoin de couronnes, ni toi de voiles brodés et de réseaux en pierreries. Les perles sont moins blanches que ta peau, et l’or n’ajoute aucun éclat à ta chevelure négligée. De l’hyacinthe indien jaillit un feu noir et charmant, mais moins vif que celui de tes prunelles. Tes lèvres si fraîches, ta taille harmonieuse et divine ont la puissance de la ceinture de Vénus. Je suis anéanti par tant de beautés ; tes yeux seuls me rassurent et me raniment, parce que la douce espérance y repose. (Paul le Silentiaire.)


Celle qui naguère était fière de sa beauté, qui secouait les nattes de ses beaux cheveux, qui marchait d’une allure altière, l’orgueilleuse qui se jouait de mes peines a perdu son prestige et ses grâces : ses mains se rident, son sein s’affaisse, ses sourcils s’éclaircissent, ses yeux s’éteignent, sa voix chevrote sur ses lèvres pâlies. Les cheveux blancs ! Je les appelle les vengeurs de l’Amour ; ce sont de bons justiciers, et, pour les coquettes, leur justice ne se fait pas attendre. (Agathias.)


On connaît cette jolie imitation d’une épigramme de l’Anthologie, par Voltaire, sur l’aventure de Léandre et d’Héro :

Léandre, conduit par l’amour,
En nageant disait à l’orage :
Laissez-moi gagner le rivage ;
Ne me noyez qu’à mon retour.

épigrammes votives.

Moi, cette fière Laïs, dont la Grèce était le jouet, et qui avais à ma porte un essaim de jeunes amants, je consacre à Vénus ce miroir, parce que je ne veux pas me voir telle que je suis, et que je ne peux pas me voir telle que j’étais. (Platon.)

Voici la fidèle et jolie traduction que Voltaire a donnée de cette épigramme :

Je le donne à Vénus, puisqu’elle est toujours belle ;
Il redouble trop mes ennuis.
Je ne saurais me voir en ce miroir fidèle
Ni telle que j’étais, ni telle que je suis.

Cette navette chargée de laine, instrument d’un famélique labeur, Betto l’a consacrée à Minerve, ayant pris en haine tous les travaux de lainage et l’art pénible du tisserand : « Minerve, dit-elle, j’embrasse le culte de Vénus, et contre toi je joins mon suffrage à celui de Pâris. » (....)


Callirhoé consacre à Vénus ses couronnes, à Minerve une natte de ses cheveux, à Diane sa ceinture parce qu’elle a trouvé le fiancé qu’elle voulait, parce qu’elle a passé honnêtement sa jeunesse, et qu’elle a mis au monde de beaux garçons. (Agathias.)


Le plomb qui trace des lignes droites, et la règle qui lui sert de guide, la pierre poreuse qui aiguise le bec émoussé des roseaux, l’encre et les roseaux qui révèlent les mystères de la pensée, la lame tranchante d’un canif, telles sont les offrandes que consacre à Mercure le vieux Philodème, dont la vue et ta main affaiblies par l’âge se trouvent affranchies des travaux de copiste. (Julien d’Egypte.)


épigrammes funéraires

Méprisant une vaine richesse, tu as appris à tes disciples à se contenter de peu, Zénon, vieillard au front vénérable ; auteur de mâles enseignements, tu as fondé par ton génie une doctrine mère de la fière indépendance. La Phénicie est ta patrie, et qu’importe ? Cadmus aussi était phénicien, et c’est à lui que la Grèce doit l’écriture. (……)


Je renferme Laïs, la belle citoyenne de Corinthe, qui vécut dans l’or et la pourpre et avec l’Amour, plus recherchée, plus délicate que Vénus elle-même, plus brillante que les blanches eaux de Pirène, la Cypris terrestre dont les fiers prétendants étaient plus nombreux que ceux de la jeune Tyndaride, et moissonnaient ses grâces et ses caresses achetées. Son tombeau même exhale une odeur de safran ; ses os sont encore imprégnés d’essences et de parfums ; de ses cheveux s’échappe un air embaumé. À sa mort, Vénus a déchiré ses belles joues, et l’Amour a poussé des cris plaintifs. Si sa couche n’eût pas été accessible à l’or de tous les Grecs, la Grèce se serait battue pour elle comme pour Hélène. (Antipater.)


Si quelqu’un demande où est le tombeau d’Alexandre de Macédoine, réponds : « Les deux continents d’Europe et d’Asie, voilà son tombeau. » (Addée.)


Etranger, va dire à Lacédémone que nous sommes morts ici pour obéir à ses lois. (Simonide.)


O Sparte, chère patrie, nous sommes les trois cents qui, après avoir combattu pour Thyrée contre le même nombre de descendants d’Inachus, avons quitté la vie sans détourner la tête, à la même place où nous avons engagé le combat. Sur le bouclier du fier Othryadas on lit, écrit avec son sang : « Jupiter, Thyrée est aux Lacédémoniens. » Si quelque Argien a échappé au trépas, c’est qu’il est du pays d’Adraste. Pour Sparte, ce n’est pas mourir, c’est fuir qui est la mort. (Simonide.)


Toutes trois nous sommes mortes, ô Milet, chère patrie, pour nous soustraire aux outrages infâmes des barbares gaulois, jeunes vierges de cette cité que l’impitoyable Mars des Celtes a réduites à cette destinée. Non, nous n’avons pu supporter leur joug impie, pas même celui de l’hyménée, et nous avons été trouver Pluton pour protecteur et pour époux. (Anyte.)

épigrammes descriptives.

Espérance et toi, Fortune, adieu pour toujours ; j’ai trouvé le port. Plus rien de commun entre vous et moi ; allez-vous-en faire d’autres dupes. (….)

Cette épigramme est très-bien rendue par le distique latin :

Inveni portum ; Spes et Fortuna, valete :
Sat me lusistis ; ludite nunc alios.

Mnémosyne, saisie d’étonnement aux mélodieux accents de Sapho, s’écria : « Les mortels ont-ils donc une dixième Muse ? » (Antipater de Sidon.)


Passants, sous la cendre du temps j’ai disparu, moi, Ilion, ville illustre et sacrée, autrefois si fière de mes tours et de mes remparts ; mais je vis dans Homère, j’ai là un mur et des portes d’airain. Non, les javelots des Grecs ne me dévasteront plus : je resterai à jamais dans la mémoire et sur les lèvres de la Grèce entière. (Evénus de Sicile.)


Bergers, Mercure est un dieu facile à contenter ; il lui suffit d’une libation de lait ou de miel des bois. Hercule veut davantage ; il demande un bélier ou un agneau gras, et sans cesse on lui choisit une victime. — Mais il éloigne les loups. — Eh ! qu’importe si le troupeau, ainsi gardé, périt dévoré par les loups ou par son gardien ? (Antipater.)

Voltaire a traduit ainsi cette épigramme :

Un peu de miel, un peu de lait
Rendent Mercure favorable.
Hercule est bien plus cher, il est bien moins traitable :
Sans deux agneaux par jour il n’est pas satisfait.
On dit qu’à nos moutons ce dieu sera propice.
Qu’il soit béni. Mais entre nous
C’est un peu trop en sacrifice :
Qu’importe qui les mange ou d’Hercule ou des loups ?

La femme est l’œuvre de la colère de Jupiter, le rachat du feu, et sa contre-partie funeste ; aussi elle brûle l’homme, elle le dessèche à force de chagrins, et fait succéder à sa jeunesse une vieillesse prématurée. Junon au trône d’or ne laisse pas que de donner elle-même des soucis à Jupiter, qui, plus d’une fois, la chassa du séjour des immortels, la suspendant au milieu de l’air et des nuages. Homère le sait bien, lui qui a décrit le courroux du maître des dieux contre son épouse. Ainsi vous le voyez, aucune femme ne peut vivre en bon accord avec son mari, pas même celle qui, sous la voûte dorée des cieux, repose dans les bras de Jupiter. (Palladas.)


Femmes, occupées jusqu’ici à moudre, ne fatiguez plus vos bras, dormez la longue matinée, et laissez la voix du coq vous annoncer inutilement l’arrivée prochaine du jour. Cérès a ordonné aux nymphes de remplacer l’ouvrage de vos mains ; aussitôt elles se sont élancées au sommet des roues pour faire tourner l’essieu, et l’essieu, à l’aide des rayons qui l’entourent, entraîne dans sa course quatre meules creuses et pesantes. L’âge d’or renaît donc pour nous, puisque, sans travail et sans peine, nous jouissons des dons de Cérès. (Antipater.)

Cette épigramme, qui paraît avoir été composée au temps d’Auguste, et qui célèbre l’invention toute récente des moulins à eau, nous montre le changement apporté par cette invention dans la condition des femmes.


épigrammes exhortatives et morales

La route qui descend aux enfers est toute droite, soit que tu partes d’Athènes, soit que tu viennes de Méroé. Que ce ne soit pas un chagrin pour toi de mourir loin de ta patrie. Le vent qui porte vers le royaume de Pluton est le même partout, et il souffle de tous côtés. (…..)


Comme si tu devais bientôt mourir, jouis de ton bien et comme si tu devais toujours vivre, ménage-le. L’homme sage est celui qui, ne perdant pas de vue ces deux préceptes, tient un juste milieu entre l’épargne et la dépense. (Lucien.)


Que ne peut la Fortune, en dépit de notre attente et de nos vœux ! Elle élève les petits, elle abaisse les grands. Ton orgueil, ton faste, elle les abattra, quand bien même un fleuve te prodiguerait ses paillettes d’or. Le vent ne renverse jamais ni le jonc ni la mousse, mais il jette à bas les grands chênes et les hauts platanes. (Lucillius.)

La belle fable du Chêne et du Roseau est en germe dans cette épigramme.