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Page:Larousse - Grand dictionnaire universel du XIXe siècle - Tome 1, part. 2, An-Ar.djvu/162

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AOU

somption de la sainte Vierge. L’empereur Napoléon 1er, qui n’avait pas de patron dans le calendrier romain, et qui, à l’école de Brienne, avait brusquement répondu à une question de l’aumônier que Napoléon était un saint corse, avait choisi le 15 août pour le. jour de sa fête patronale ; la fête de l’empereur Napoléon III se célèbre le même jour : Cette fête est devenue celle de la dynastie napoléonienne, comme la saint Louis était celle des Bourbons.

Dans le calendrier républicain,1e 1er août correspondait au 13 ou au U thermidor, suivant les années ; et le 31, fin du mois, au 31 ou au 14 fructidor. Pour la concordance générale,

) V. CALENDRIER RÉPUBLICAIN.’

AOÛT 1789 (nuit do 4). Depuis plusieurs jours, les nouvelles les plus alarmantes arrivaient à Paris ; dans le Dauphiné, dan3 le Beaujolais, dans le/Maçonnais, les paysans incendiaient ou saccageaient les châteaux, et livraient aux flammes les chartes des seigneurs. L’Assemblée nationale, vivement émue, avait chargé ses bureaux de rédiger une proclamation pour apaiser ces troubles. Le projet des bureaux fut lu à l’ouverture de la séance de nuit du 4 août. Aussitôt le vicomte de Noailles prend la parole, et, allant au fond des choses, dit que pour arrêter l’effervescence il faut en supprimer la cause. Il demande, en conséquence, que tous les citoyens soient soumis à l’impôt et partagent les charges publiques ; que les droits féodaux soient déclar.és rachétables par les communes ; que les corvées et les mainmortes soient abolies sans rachat. Le duc d’Aiguillon fait une motion semblable, et la salle retentit d’applaudissements. Dupont de Nemours cherche a arrêter l’élan qui se manifeste : il tonne contre les incendiaires, il veut que force reste & la loi mais un député, Le Guen de Kerengal, s’écrie : «Qu’on nous apporte ici les titres qui outragent non-seulement la pudeur, mais l’humanité même ; qu’on nous apporte ces titres qui humilient l’espèce humaine, en exigeant que les hommes soient attelés à une charrette, comme les animauxdu labourage ; qu’on nous apporte ces titres qui obligent les hommes a passer les nuits a battre les étangs, pour empêcher les grenouilles de troubler le sommeil de leurs voluptueux seigneurs !... Qui de nous, messieurs, dans ce siècle de lumières, ne ferait pas un bûcher expiatoire de ces infâmes parchemins, et ne porterait pas le flambeau pour en faire le sacrifice sur l’autel du bien public 1... Vous n’a- ’ vez pas un moment à perdre : un jour de délai occasionne de nouveaux embrasements... Ne voulez-vous donner des lois qu’à la France dévastée ? ■ Ces chaleureux accents électrisèrent toutes le : i âmes. Les députés du clergé et de la noblesse se portent en foule à la tribune ; c’est à qui renoncera le premier à ses firivitéges ; au milieu de cette touchante émuation ne sacrifices, tous les vieux abus, les injustices séculaires, sont énumérés un à un et foulés aux pieds. La séance, commencée k six heures du soir, se prolongea jusqu’à deux heures après minuit ; mais ces huit heures furent bien employées : elles suffirent pour anéantir à jamais la féodalité, œuvre de quatorze siècles. La rédaction provisoire de toutes les propositions laites fut votée à l’unanimité, ’ au milieu d’un enthousiasme délirant. En voici le résumé : abolftion de la qualité de serf, du droit de mainmorte, des juridictions seigneuriales, de tous les-privilèges et immunités pécuniaires ; suppression.du droit exclusif de chasse, des colombiers et des garennes, du droit de déport et vacat, des annates, de la pluralité des bénéfices, des pensions obtenues sans titres ; faculté de remboursement des droits seigneuriaux ; remplacement de la dîine par une taxe en argent ; égalité d’impôts, à compter de ns9 ; admission de tous les citoyens aux emplois publics ; suppression de la vénalité des offices et gratuité de la justice ; réforanation des jurandes ; abandon des privilèges particuliers des provinces et des

villes ; célébra

Te Dcum solennel ;

lieu le vote de la-rédaction définitive, qui est la même, quant au fond. Ce n’avait pas été sans de vives luttes. Les privilégiés, un peu dégrisés le lendemain, avaient voulu revenir sur plusieurs articles, notamment celui des dîmes. Le clergé s’étant soulevé contre la qualification de salarié que lui avait lancée Mirabeau, le tribun avait répondu par ce mot resté célèbre : « Je ne connais que trois manières d’exister dans la société : il faut y être mendiant, voleur ou salarié. » (Séance du 10

AOÛT 1792 (Journée du 10). Depuis un mois une vive agitation régnait dans toute la France. ’Le manifeste insolent de Brunswick « avait.porté l’irritation au comblei L’invasion étrangère était imminente, et Louis XVI était

rnéralement regardé comme le complicéde coalition. On demandait sa déchéance dans une foule de pétitions. Parmi les délégués des départements venus à Paris pour assister à la fédération du 14 juillet, ceux de Marseille et de Brest manifestaient hautement l’intention de renverser le trône avant de quitter la capitale. L’acquittement de Lafayette précipita le dénoûment. Les sections, depuis plusieurs jours en permanence, nommèrent, dans la nuit, des délégués, avec des pouvoirs illimités, pour sauver la patrie. Ces délégués se rendirent à l’Hôtel de Ville et remplacèrent la

la Commune du 10 août. .., . bespierre, Collot-d’Herbois, Billaud-Varennes, M.-J. Chénier, Fabre d’Eglantine, Hébert, Chaumette, Rossignol, et tant d’autres. Le premier soin de cette autorité révolutionnaire fut de nommer Santerre commandant de la force armée, à la place de Mandat, qu’elle mit en arrestation.’après un long interrogatoire : pendant qu on le mène à l’Abbaye, il est massacré. Les dispositions qu’il avait prises pour la défense du trône se trouvent, par sa mort, singulièrement.compromises. 2,400 gardes nationaux et 950 Suisses étaient postés aux Tuileries ; 12 canons étaient en batterie autour du château ; 912 gendarmes et les bataillons sûrs de la garde nationale étaient en observation sur les différents points. Le détachement de l’Hôtel de Ville devait laisser défiler bi colonne du faubourg Saint-Antoine et la prendre en queue. Dès six heures du matin, les forces insurrectionnelles s’organisaient. Santerre et Westermann avaient soulevé le faubourg Saint-Antoine ; Fournier Y Américain f le faubourg Saint-Marceau ; Danton, Camille Desmoulins et Carra, le quartier du Théâtre-Français. Là se trouvaient les fédérés marseillais. Ils furent les premiers sur le terrain, avec les Brestois, Us pénètrent sans résistance dans la cour des Tuileries. Les chefs s’avancent vers les Suisses, jusque sous le vestibule, pour chercher à les gagner. Westermann leur jette, en allemand, quelques paroles chaleureuses. Le3 soldats semblent être ébranlés ; mais, tout à coup, à un signe des officiers, une décharge meurtrière part du haut de la rampe et renverse un grand nombre d’insurgés, alors sans défiance. On se replie, en ripostant, sous un feu terrible qui part de toutes les fenêtres du château. En ce moment paraissent les colonnes des faubourgs. Les artilleurs chargés de défendre le château tournent contre lui leurs canons. Les boulets endommagent la façade ; auelques-uns’mettent le feu aux bâtiments. L assaut devient général, par la place et par le jardin. La foule pénètre dans les appartements ; tout ce qui résiste est impitoyablement égorgé. Il ne s’échappa quun

petit nombre de Suisses et de gardes nationaux. Il y eut, du côté du peuple, 1,500 morts, et deux fois autant de blessés. Dès le début de cette sanglante tragédie, Louis XVI, avec sa famille, avait quitté ses appartements, et s’était réfugié à l’Assemblée nationale, en donnant l’ordre, mal suivi, de cesser le feu. Il put entendre prononcer sa propre déchéance, de la loge du logographe, ou on l’avait relégué. Le 10 août devint une fête nationale, qui s’est célébrée jusqu’à l’époque du Consulat.

AOÛT 1830 (7). Le dernier coup de fusil de la révolution de 1830 avait à peine été tiré que les amis du duc d’Orléans le nommèrent lieutenant général lu royaume,31 juillet. Ils mirentensuite en avant sa candidature au trône. La proposition en fut faite à la commission municipale par la réunion des députés que présidait Laffitte, et, en même temps, ils firent placarder dans Pari3 des affiches anonymes, assez mal accueillies par la masse du peuple. Lafayette, voyant le mauvais effet de ces manœuvres ténébreuses, proposa, pour lui donner un caractère légal, de faire faire l’élection par la Chambre. On se rendit à ce conseil. La séance où devait avoir lieu cet acte important fut indiquée pour le 7 août. Il s’agissait d’abord de proclamer la déchéance de Charles X. Il trouva quelques défenseurs- M. de Conny fit d’énergiques mais vains efforts pour conserver au vieux monarque sa couronne. Benjamin Constant lui répondit par une improvisation chaleureuse : « Est-il une imagination, dit-il, qui se figure Charles X rentrant dans cette ville dont tous les pavés sont teints du sang qu’il a fait répandre, passant à côté des tombeaux à peine recouverts 1 » Le vote de la déchéance eut lieu à une immense majorité. On modifia ensuite rapidement quelques articles de la Charte. M. Persil demanda qu’il fût déclaré que la souveraineté émane du peuple • on voulut à peine l’entendre. Arrive la grande question, celle de donner à Louis-Philippe la couronne que l’on venait d’arracher à Charles X. M. Fleury, député de l’Orne, émetl’avis de consulter la nation : Allons donc ! s’écrie Casimir Périer, et l’on se hâte de passer au vote, qui donne 186 voix pour, et 33 contre. Les mécontents ont appelé cela une monarchie bâclée. Deux jours après, le 9, il y eut une séance royale, où Louis-Philippe prêta serment. AOÛTAGE s. m. (a-ou-ta-je — rad. août). Fcod. Sorte de redevance seigneuriale.

AOÛTANT’(a-ou-tan) part. prés, du v. Aoùter.

AOÛTÉ, ÉE adj. (a-ou-té — rad. août). Mûri parla chaleur du mois d’août : Fruits, plantes, semences aoijtés. Une écorce est mal aoutéb lorsqu’elle parait verdâtre et velue.

— Hortic. Bourgeon aoûtë, Bourgeon bien —formé, arrivé à son point de développement. Il Branche aoûtée, Qui peut supporter les gelées, et fournir au printemps des greffes, des boutons.

AOÛTEMENT s. m. (a-ou-te-man — rad. aoùter). Hortic. Effet d’une température favorable qui accélère la maturité des fruits.

AOÙTER v. a. ou tr. (a-ou-té — rad : août). Hortic. Rendre mûr : Aoùter des fruits, il Transformer en bois les bourgeons des arbres : Les pépiniéristes doivent apporter une

APA

grande attention au moment où les arbres aoûtent leurs branches. (Dû Morogues.)

— Agric. Faire les travaux des champs, et particulièrement la moisson : Aussi viennentils chaque année en grand nombre faire l’août, aoùter. (A. Humbert.)

Aoùter, v. n. ou intr. et plus communément S’aoûter, v. pr. Se dit des bourgeons des

l’hiver.

aoûteron s. m. (oû-te-ron — rad. août). Ouvrier loué pour les. travaux de la campagne dans le mois d’août  :, Il faut tant (f aoûterons à ce fermier, (Acad.) u On dit aussi aoûteur, euse : Le lendemain, Pierre et Marie, Robert et les aoùteurs, priaient agenouillés devant deux tombes. (A, . Humbert.)

— Par ext. Se dit de tous les ouvriers qui, dans le mois d’août, font les travaux dos champs.

A. P. Comm. Abréviation des mots : A protester.

APA, l’un des huit demi-dieux nommés Vassous dans la mythologie indienne.

APA, rivière de l’Amérique du Sud, sépare le Brésil et la république du Paraguay, et se jette dans le Paraguay par 22» 5’lat. S.

APACH, village du départ, de la Moselle, arrorid. de Thionville ; 560 hab. On y fabrique près d’un million de pipes chaque année.

APACHES, peuple indigène de l’Amérique du Nord, répandu en plusieurs tribus dans la partie du Mexique annexée aux États-Unis, entre la Californie et le Texas, par 30" et 40" lat. N. Cette nation, la plus belliqueuse de toutes les tribus sauvages du Nouveau-Mexique, se divise en plusieurs hordes qui sont les Coyoteros ou Pinaleros, les Tontos, les Ohiricahuis, les Indiens de Sierra Blanca et les Mogollones. Le nombre des Apaches en Sonora ne s’élève pas à plus de 3,000. La province mexicaine de Chihuahua est le théâtre habituel de leurs déprédations. Pas un village de cet État jadis si florissant n’a échappé à l’invasion de ces bandes de maraudeurs. Leur stature et leur couleur varient selon les tribus, mais ils sont tous bien faits, portant en général de longs cheveux, et peu ou point de barbe. Ils teignent leur figure, principalement les femmes, avec, de l’ocre, et leurs chefs portent des coiffures de peaux de daim

Elus ou moins décorées de plumes, selon îur rang. Lorsqu’ils forment un village temporaire, leurs habitations ne sont que de misérables huttes couvertes de terre et d’herbes, avec une petite porte qui permet à peine le passage d une personne seule. Si l’enaroit est boisé, ils campent-au pied d’un arbre et couvrent les branches inférieures avec des herbes pour se garantir de la pluie ; mais généralement ils vivent en plein air, sans aucun abri. Ils mangent avec gloutonnerie lorsqu’ils trouvent des vivres en abondance ; l’on a vu un Apache dévorer dans un seul repas les poumons, le foie, les entrailles et les rognons d’une grosse vache. En revanche, ils endurent la faim et la soif avec une patience extraordinaire, marchant quelquefois quatre, cinq et même huit jours sans boire ni manger, se contentant de quelques racines et d’une herbe des montagnes qu’ils mâchent pour étancher la soif. Le père d’une nombreuse famille est généralement reconnu comme son chef, même par les pétits-enfants. La polygamie est en usage chez ce peuple. Les femmes font tout le travail manuel. Les mariages ne sont que des marchés ou des’ ventes. Les Apaches croient à l’existence d’un Être suprême appelé Yastaritaune, ou «Chef des Cieux ■ ; mais ils n’ont aucun sentiment des attributs divins, ni des rémunérations futures, On a rattaché, peutêtre.par erreur, à la nationalité apache une foule de tribus nomades qui errent dans ces immenses savanes et’parlent souvent des langues différant extrêmement les unes des autres. Ainsi quelques auteurs ont confondu avec les Apaches, probablement à tort, les Nabajoa et les Panis. On possède peu de détails sur les langues parlées par ces peuples farouches et sauvages, qui vivent dans un état de guerres perpétuelles contre les Européens et entre eux-mêmes.

Dans les premiers temps de la conquête, les Apaches furent les plus redoutables ennemis des Espagnols ; armés de flèches, qu’ils lançaient a plus de cent mètres de distance, ils étaient les Parthes de ces nouveaux Romains. Aujourd’hui, toujours à cheval, toujours en mouvement, ils sont les cosaques du nouveau monde.

f. (a-pa-k ! — du gr. a priv. ; paehus, épais). Entom. Genre d’insectes orthoptères, caractérisés par un corps très-mince. La seule espèce connue est Yapachya depressa du royaume d’Oware, en Afrique. Ce genre est très-voisin des foi’firsulesou perce-oreilles, dont il constitue une simple division, d’après la plupart des entomologistes.

APACZAI Ou APATZAI (Jean), savant remarquable, né en Transylvanie à Apntza, vers !e commencement du xvue siècle, mort en 1659. Il étudia à Utrecht les langues orientales, la théologie et la philosophie. De retour dans son pays, il professa Avec éclat à Weissembourg. l’artisan de la philosophie de Deseartes et de plusieurs opinions presbytériennes, il se fît un ■ grand nombre d’ennemis et allait être préci I. Ses

principaux ouvrages sont en maggynre ou en hongrois.

APACTIS s. m. (a-pa-ktiss — du gr. a priv- paktos, fixé). Bot. Arbre du Japon, Sont le genre n’es’t point encore déterminé.

APAGME s. m. (a-pa-gme — du gr. apagma, fracture). Chir. Ecartement d’une fracture transversale, abduction.

APAGOGE ou apagogue s. t. (a-pa-go-je — du gr. apagogè, même sens). Antiq. gr. Sorte d’évolution de la milice grecque, qui fut adoptée par les Romains. C’était une manœuvre par laquelle on rompait une ligne de • bataille pour la former en colonne. Il On dit aussi àpogoqtje ou apogoqë.

APAGOGIE s. f. (a-pa-go-jî — du gr. apaqogè, même sens). Rhét. Raisonnement par lequelon démontre la vérité d’une proposi-tion, en prouvant l’absurdité do la proposition contraire.

’ APAGON s. m. (a-pa-gon — du gr. apago, j’emmène). Ichth. Poisson vulgairement appelé roi ries rougets.

APAGYNE adj. (a-pa-ji-ne^- du gr. apax, une fois  ;’gunè, femme). Bot. So dit des plantos qui n’ont qu’une seule fructification, n On dit plus souvent monocarpien.

APAHU s. m. (a-pa-u). Bot. Espèce de liseron de Ceylan.

APAISANT (a-pè-zan) part. prés, du v. Apaiser : Des paroles, apaisant tous les ressentiments.

Et que devant sa porte, au lieu de Mardochée Apaisant par sa mort et la terre et les cieuï, .

De mes peuples vengea il repaisse les yeux.

APAISÉ, ÉE (a-pè-zé) part. pass. du v. Apaiser : Le vent est apaisé, routes choses sont apaisées, et moi, je vous l’avoue, tiré d’une grande peine d’esprit. (Boss.) Coriolan ne put être apaisé que par sa mère. (Boss.) A ces mots, il sentit son cœur apaisé. (Fén.) Il survint une émeute qui fut bientôt, apaisée. (Barthél.) Quand ma mère sortait de ce sanctuaire de son âme et qu’elle revenait vers nous, ses yeux étaient mouillés, son visage plus serein et plus apaisé qu à l’ordinaire. (Lamart.)

Je veux oroire après voua que tout est apaisé. Corneille.

Arrêtez-vous, eeigneur, et d’une ame apaisée

Souffrez que ja vous livre une vengeance aisée. Corneille.

APAISEMENT s. m. (a-pè-ze-man — rad. apaiser). Action d’apaiser ; état de ce qui est apaisé : ^’apaisement du vent, d’tene tempête. Jedusmesoumettre, et /’apaisementdu mistral me permit enfin de sortir. (G. Sand.)

— S’emploie le plus ordinairem. dans le sens moral : Vapaisement des passions. L'apaisement des discordes civiles. Bossuetdoitauroi /’apaisement des troubles religieux. (Lamart.) // importe de pourvoir à /’apaisement des pas-, sions qui aggravent lamisère. (Portalis.) J’ai mille fois éprouvé, en entrant dans une église, un certain apaisement des troubles du cœur. (Chateaub.) Au fort de la-lutte, il ne pensa qu’à /’apaisement des partis. (St-Pnest.) Vk- paisement produit par la fermeté et la constance du roi se faisait déjà sentir dans les gestes et dans la contenance des séditieux, (Lamart.) C’est à Fontainebleau seulement que j’obtins sur ce sujet quelque apaisement d esprit. (Michelet.) Lorsque toute illusion s’est évanouie, et que l’on a pris son parti avec le malheur, il en résulte dans VÛme. du mmns à sa surface, un grand apaisement. (Ste-Beûve.)

—Ane. iurispr. Acte par lequel on apaisait, on pacifiait uno contestation, un débat judiciaire, u Payement d’une indemnité, extinction d’uno créance : L’apaisement de la dette du testateur par les héritiers. i

— Co mot, qui ne figure pas dans l’Académie est un des plus anciens do notre langue : Quand les aultres gentilshommes et marchands virent la dicte noise, chascun s’em- ■ ploya-à /’apaisement d’icelle. (Cent Nouvelles nouvelles.)

— Antonymes. Déchaînement, embrasement, excitation, fermentation, fomentation, incitation, provocation, surexcitation.

APAISER v. a. ou tr. (a-pè-zé —.du lat. ad, vers ; pacem, a. paix). Calmer, fairocesser : Apaiser la mer, les flots. Afaisbr le vent, ta tempête.

D’un signa de sa main 11 apaisa les Ilots.

il En parlant des choses morales ou personnifiées, Rendre moins vif, moins violent, adoucir : Apaiser une émeute, une sédition. Apaiser une querelle. Apaiser la douleur. Apaiser une passion, un remords. Il y a certaines douleurs que le temps peu f endormir, mais qu’il n’apaise pas. (Fén.) Que mes souffrances servent à apaiser votre colère. (Fén.) Les Delphiens demandèrent à l’oracle par quels moyens ils pourraient apaiser le courroux des dieux. (La Font.) // apaisa par sa conduite l’orage dont il était menacé. (Flôch.) // n est pas étonnant que les hommes aient imaginé une infinité de moyens différents cJ’apaiser la colère de l’Être suprême ; mais tous dépendent d’un même principe, l’idée d’un Dieu placable. (Volt. ; L’absence d’émulation a un avantage, c’est qu’elle apaise la vanité. { !"" ’ "

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e de Staël.)