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« La stature du dieu, dit Winckelmann, est au-dessus de celle de l’homme, et son attitude respire la majesté. Un éternel printemps, tel que celui qui règne dans les champs fortunés de l’Élysée, revêt d’une aimable jeunesse les formes mâles de son’ corps et brilie avec douceur sur la fière structure de ses membres... Il a poursuivi Python, contre lequel il a tendu pour la première fbis son arc redoutable ; dans sa course rapide, il l’a atteint et lui a porté le coup mortel. De la hauteur de sa joie, sonauguste regard, pénétrant dans l’infini, s’étend bien au delà de sa victoire. Le dédain siège sur ses lèvres, l’indignation gonfle ses narines ; mais une paix inaltérable est empreinte sur son front, et son œil est plein de douceur comme s’il était au milieu des Muses empressées à lui prodiguer leurs caresses. » Cette statue, qui faisait partie des trophées de Napoléon’ B’r, resta au musée de Paris jusqu’en 1815.

L’Apollon du Belvédère est pris fréquemment par les écrivains comme type, comme idéal de la beauté physique :

■ Léon Renault représentait un homme moyen, blond, rondelet et bien pris. Un cou très-blanc et presque féminin tranchait singulièrement avec son visage roussi par le hàle. Ses dents étaient belles, très-mignonnes. Lorsqu’il ôta ses gants, il découvrit deux petites mains agréables au toucher et soignées dans la perfection. Tel qu’il était, son père et sa >mère ne l’auraient pas échangé contre l’Apollon du Belvédère ; On l’embrassa, Dieu sait ! en l’accablant de mille questions aux- " quelles il oublia de répondre, a

Ed. About.

Apollon Somocloi.e (l’) OU Tueur de Icînrda

(du gr. sauros, lézard, et kteino, je tue). Chefd’œuvre de Praxitèle, dont l’original a disparu, mais dont il existe plusieurs reproductions antiques. Celle de la villa Albani, qui est en bronze, et que Winckelmann a cru, par erreur ; être l’œuvre même du sculpteur grec, a servi de type pour juger du mérite de toutes les autres. Le musée du Louvre en possède une en marbre qui provient de la villa Borghèse : la tète est rapportée, mais antique. Cette figure représente Apollon à l’âge de puberté, appuyé contre un tronc d’arbre et paraissant vouloir, do la pointe d’une flèche, piquer un lézard qui grimpe auprès de lui. Emenc David, dans un très-remarquable mémoire lu à l’Académie des inscriptions et belles-lettres en l 824, s’est attaché à démontrer que le nom de Sauroctone, sous lequel ce chef-d’œuvre était connu a Rome du temps de Pline, ne se rencontre nulle part dans la mythologie grecque, appliqué à Apollon. "Nous savons, au contraire, que le lézard était consacré à ce dieu du soleil, qu’il lui donnait son nom, et qu’il le remplaçait même quelquefois dans les allégories religieuses. E. David en conclut qu’au lieu de tuer le lézard, le jeune Apollon de Praxitèle le réveille, le rappelle aux plaisirs du printemps, eu lui faisant ressentir les atteintes de son dard. « Apollon, arrivant à la puberté, m’a paru, ajoute-t-il, l’image du soleil a l’équinoxe du printemps ; le lézard ranimé, l’emblème de la nature, qui, à cette époque de l’année, appelle tous les êtres à de nouvelles reproductions. » On ne peut nier qu’une pareille allégorie ne soit pleinement conforme au génie de l’antiquité.

Apollon ijeien (l’), statue antique, musée du Louvre, n° 188. Le Louvre possède deux statues de l’Apollon lycien, ainsi nommé parce qu’il avait un oracle fameux à Patare, ville de Lycie. Le dieu est représenté debout, le bras ployé sur la tête, ayant à ses pieds un serpent. Une de ces deux statues (le no ]S8) est particulièrement remarquable par sa belle con

Apoiinn an cygne (l’). Naples, musée des Sludj. Cette statue antique, dont Winckelmann a dit qu’elle était la plus belle parmi les statues d Apollon, et que sa tête est l’idéal de la beauté humaine, est placée au milieu des portiques du musée Degli Studj. Elle représente le dieu des arts accompagné de l’oiseau chanteur et poétique des anciens. Rien ne saurait exprimer la tranquille beauté de cette figure, dont les moindres parties sont cherchées et rendues avec un art infini, sans que la perfection des détails nuise à la majesté de l’ensemble.

Apollon cithuredo (l’), statue antique, l’une des perles du musée Degli Studj, à Naples. C’est une figure demi-colossale, qui représente lé dieu assis jouant de la lyre ;.le corps, tout en porphyre, sauf la tète, les mains et les pieds, qui sont de marbre blanc, est élégamment drapé, malgré l’extrême dureté, de la matière. Cette statue, dont l’auteur est inconnu, appartient certainement à. l’école de Polyclète de Sicyone.

Apollon ciilinrcile (l’), statue antique en marbre, à la Glyptotètjue de Munich. Cette figure, de grandeur colossale, que Winckelmann avait prise pour la muse Erato et qu’il a cru pouvoir attribuer au sculpteur Ageladas, maître de Phidias et de Polyclète, se trouvait autrefois au palais Barberini, à Rome. Elle représente Apollon vêtu d’une longue tunique, portant un luth dans la main gauche et le pleclrum dans la droite, ayant les cheveux

noués derrière la tête comme ceux des jeunes filles. Les paupières sont formées de petites, lamelles de bronze ; les prunelles, qui étaient probablement en pierres précieuses, ont disparu. Cette statue, remarquable par lanoblesse de la pose et la sévérité du style, offre une ressemblace frappante avec l’Apollon citharède, du musée des Studj, et avec une autre statue de la même divinité qui est au musée Pio-Clémentin. Cette dernière figure passait également autrefois pour celle d’Erato ; sa ressemblance avec l’Apollon Palatin, de Scopas, gravé sur les médailles d’Antonin le Pieux et de Commode, a fait reconnaître l’erreur.

Apollon ci Dnpbné, opéra en un acte, paroles de Pitra, musique de Mayer, fut représenté par l’Académie royale de musique, le 24 septembre 1782, et n’eut aucun succès.

Apollon ci Coronis, opéra en un acte, paroles de Fuzelier, musique de Jean-Baptiste Rey, fut représenté par l’Académie royale.de musique, le 3 mai 17$l. Bon musicien, excellent chef d’orchestre, Rey contribua à la réorganisation de l’orchestre de l’Opéra sous la direction de Gluck et de Piccini. Apollon et Coronis fut accueilli favorablement. On dit que Rey eut pour collaborateur son frère Joseph, attaché comme violoncelliste à l’Académie de musique.

APOLLOMA, cap dé la Guinée supérieure (Afrique occidentale), sur la Côte-d Or, par 40 59’ lat. N. et 50 30’ long. O. Il Fort et établissement anglais à 4 kil. E. du cap du même nom ; ce fort s’appelle aussi Amanahea. Il Plusieurs villes dans l’antiquité portèrent le nom d’Apollonia  : une en Illyrie, à l’embouchure de l’Aoiis, était très-célèbre par un oracle ; en 214 av. J.-C, le propréteur Nœvius y défit Philippe III, roi de Macédoiné ; une autre en Macédoine, dans la Mygdonie, au S.-O. de Thessalonique, Il Ville anc. de Cyrénaïque, dans la Pentapole. Il Ville de Lycie, près d’Apamée. Il Ville de Palestine, entre Césarée et Joppé, aujourd’hui appelée Arzouf.

APOLLONJAS s. f. (a-pol-lo-ni-as — du gr. apollônias consacré à Apollon). Bot. Genre de la famille des laurinées camphoréeS ; des îles Canaries, il Quelques naturalistes disent

APOLLONIADE.

APOLLONIATE s. et adj. (a-pol-lo-ni-a-te — rad. Apollonia). Géogr. anc. Habitant d’une des villes nommées Apollonia : L’ouvrage le plus célèbre du sculpteur Lycius, fils de Myron, fut un monument consacré à Jupiter, dans l’Altis d’Olympie, par les Apolloniates de la mer Ionienne, en mémoire d’une victoire qu’ils avaient remportée sur les Abantes de la Thesprotide d’Épire. (Em. David.) n Qui appartient à l’une de ces villes ou à leurs habitants.

APOLLONIATIS (lacus), ancien nom d’un lac de l’Anatolie (Turquie d’Asie) ; ce lac, situé au S.-O. de Brousse, a 30 kilomètres de long, sur 19 de large ; très-poissonneux. La plus grande de ses îles passe pour l’ancienne Apollonia ad Jihindacum.

APOLLONJCON s. m. (a-pol-lo-ni-konrad. Apollon, n. myth.). Mus. Grand orgue à cylindre et à cinq claviers, qui a été inventé par les Anglais Flight et Robson, en 1824. Cet orgue peut être joué à volonté par un organiste, ou par un mécanisme, au moyen de cylincres notés.

APOLI.ONIDES, médecin grec, né dans l’île de Cos. Il fut longtemps attaché à la cour des rois de Perse, et n’est connu que par une anecdote qu’on a même révoquée en doute. Epris d’Amytis, sœur d’Artaxerxès Longue-Main, il lui persuada de se livrer à lui, prétendant que l’amour la guérirait d’une indisposition dont elle était tourmentée. Après en avoir abusé, il l’abandonna. Mais Amestris, mère d’Amytis, se saisit de lui et le fit périr dans les plus affreux" tourments.

APOLLON I DES do Nscôe, grammairien grec, dédia à Tibère un commentaire sur les Silles de Timon, dont il reste des fragments. Il y eut encore plusieurs Apollonides dans l’antiquité, notamment un historien et géographe qui avait écrit une relation de l’Ambassade de Démosthène (que d’autres attribuent au pré/.Ajinr, ^ t ' AuthnJnnip «, conservé une vinglui sont attribuées.

cèdent). L’Anthologie

APOLLOKIEN, ENNE adj. (a-pol-lo-ni-ain, è-he —rad. Apollon ; n. myth.). Qui ressemble à Apollon, qui approche de la beauté, dé la perfection idéale d’Apollon : Regardez ce corps quand il se redresse ! quellesproportions apol- LomENNESl (J.-J. Rouss.) Les hommes dessinaient encore leurs formes, au grand désespoir des gens maigres ; et celles de Lucien étaient apolloniennes. (Balz.) Cette circonstance solennelle avait laissé dans son caractère, dans ses habitudes, dans ses traits., une profonde impression d’attendrissement et d’effroi, que la rare beauté de ces formes et de cette figure apolloniennes dont parle Louvet rendait en’ ebre plus pathétiques. (Ch. Nod.)

APOLLONIEN, ENNE adj. (a-pol-lo-ni-ain 5-ne rad. Apollonius, n. pr,). Mathém. Qu : appartient au géomètre Apollonius, il Hyperboles apolloniennes, Courbas apolloniennes, Hyperboles, courbes ordinaires du deuxième degré.

APOLLONIES s. f. pi. (a-pol-lo-nî — rad. Apollon). Antiq. gr. Fêtes qu’on célébrait à Egialée en l’honneur d’Apollon et de Diane, et en mémoire d’une peste dont la ville avait été délivrée par Apollon.

’ APO

APOLLONIO (Jacopo), peintre de l’école vénitienne, né à Bassano, mort en 1654, vers l’âge de soixante-dix ans, était par sa mère petit-fils du célèbre peintre Jacopo Ponte, surnommé le Bassan. Il se forma à l’imitation de ce maître, sous la direction de ses oncles, et il acquit une telle habileté dans la peinture des animaux, de l’architecture et surtout du paysage, que ses tableaux ont été souvent pris pour des ouvrages du Bassan ; mais, en réalité, il est bien inférieur à son modèle pour la vivacité du coloris et pour la délicatesse de la touche. On conserve diverses peintures de lui dans les églises de Bassano, entre autres une Madeleine dans la cathédrale, et un Saint Sébastien dans l’église du même nom.

APOLLONION s. m. (a-pol-lo-ni-on — rad. Apollon, n. myth.). Mus. Instrument a clavier inventé par Jean Vceller, à Darmstadt, vers la fin du xvme siècle. Cet instrument était un piano à deux claviers avec plusieurs jeux d’orgues, et surmonté d’un automate qui jouait divers concertos de flûte.

APOLLON1S ou APOLLONIA, femme d’Attale, roi de Pergame. Elle eut quatre fils qui furent remarquables par leur union fraternelle. Lorsque l’aîné fut monté sur le trône, les trois autres lui servirent de gardes. Ils conservèrent pour leur mère un attachement exemplaire. Après ’sa mort, ils lui érigèrent à. Cyzique un I temple sur les colonnes duquel étaient sculptés les traits les plus touchants de la piété filiale, ’ avec des inscriptions grecques qui ont été conservées dans l’Anthologie du Vatican.

APOLLONISER v. n. ouintr. (a-pol-lo-ni-zé r- rad. Apollon, n. myth.). Faire des vers : En son art studieux, >

Il apollonisail des mieux. Goujet.

Vieu* et inusité.

APOLLONIUS de Rbo<ie*, poète épique grec, né à Alexandrie ou à Naucratis, vers le milieu du m" siècle av. J.-C, mort vers 186. Disciple du poëte Callimaque, il enseigna la rhétorique à Rhodes, et devint dans la suite bibliothécaire du musée d’Alexandrie. Il est surtout connu par son poëme des Argonautiques (sur l’expédition des Argonautes), imité par le poète latin Valerius Flaccus. Le style en est élégant et harmonieux, mais porte déjà le cachet de la décadence. Le principal mérite de l’œuvre consiste dans les beautés de détail et dans les descriptions. Les caractères sont généralement dépourvus d’originalité, et de nombreuses réminiscences homériques aeeu-I sent le travail d’un érudit plus que l’inspira- ! tion d’un poste. Malgré ses imperfections, ce j poëme a cependant joui de l’estime des anciens. Virgile et Ovide en ont imité quelques parties. Caussin en a donné (1802) une traduction française, qui a été reproduite dans le Panthéon littéraire.

APOLLONIUS do Perga, géomètre grec, florissait à Alexandrie vers 205 av. J.-C. Discipléd’Archimède, il fut un des créateurs des

sciences mathématiques. Son ouvrage le plus célèbre est le traité des Sections coniques, dont nous n’avons que les quatre premiers livres dans le texte original. Le reste nous est parvenu par une traduction arabe. Cet ouvrage, qui a été publié à Oxford (1710), par Grégory et Halley, fait époque dans l’histoire des mathématiques.

APOLLONIUS do Rhodes, architecte grec, vivait vers 200 av. J.-C. Il exécuta, avec Tauriscus de Tralles, le fameux groupe connu sous le nom de Taureau Farnèse, et qui a été restauré plus ou moins heureusement par B. Bianchi de Milan.. Ce groupe, qui a été découvert au xvie siècle dans les bains de Caracalla, est aujourd’hui dans la cour du musée Bourbonien, àNaples. Suivant Pline-, il a été sculpté dans un seul bloc de marbre. Le sujet est Amphion et Zéthus attachant Dircé aux cornes d’un taureau ;ùne partie seulement est antique ; le reste est restauré.

APOLLONIUS, surnommé Moion, rhéteur grec ; vivait vers 40.av. J.-C. et fut chef d’une écoléqui Hérissait à Rhodes. Il compta au nombre de ses disciples Cicéron et Jules César. Ce dernier se l’attacha comme interprète. Les écrits d’Apollonius, estimés dans l’antiquité, ne sont point parvenus jusqu’à nous.

APOLLONIUS le Sophiste, lexicographe grec, vivait à Alexandrie au temps d’Auguste. Il est auteur d’un Lexique des mots dont Homère s’est servi, ouvrage qui a été fort altéré, mais qui n’en est pas moins d’une grande utilité. Il a été plusieurs fois réimprimé.

APOLLONIUS do Tynuc, célèbre thaumaturge et philosophe néopythagoricien, né dans le bourg de Tyane, en Cappadoce, vers le commencement de l’ère chrétienne-, mort à Éphèse vers 97. Il embrassa de bonne heure les doctrines de Pythagore, dont il exagéra encore les austérités, entreprit de nombreux voyages, visita successivement laPamphylie, laCilicie, Antioche, Éphèse etun grand nombre d’autres villes ; se rendit à Babylone, puis dans les Indes, où il étudia les dogmes d^sbrahmes, n’ayant pour compagnon qu’un certain Damis, qu’il rencontra en route, et qui le prit pour une divinité. Précédé par son immense réputation, il voyait les habitants de toutes les villes accourir au-devant de lui, recevait leurs hommages et se donnait a eux comme le précepteur du genre humain, condamnant les spectacles, visitant les temples, et prêchant la réforme des mœurs, l’abstinence de la chair

ÀPO

des animaux, la communauté des biens et les autres dogmes pythagoriciens. À l’exemple de son illustre maître, il ne se nourrissait que de légumes, s’abstenait du vin et des femmes, donnait son bien aux pauvres, vivait dans les temples, apaisait les séditions et instruisait les hommes, marchant pieds nus et laissant croître ses cheveux. Bientôt il se mit à faire des miracles.-Venu à Rome, pour voir de près, disait-il, quel animal c’était qu’un tyran, il ressuscita une jeune fille que l’on croyait morte, mais fut compris dans Tédit de Néron, qui bannissait les magiciens. Il reprit alors sa vie de prophète nomade dans les différentes provinces de l’empire romain. Vespasien le consulta comme un oracle ; mais Domitien le persécuta. Celui-ci ayant ordonné qu’on lui coupât les cheveux et la barbe : Je ne m’attendais pas, dit le philosophe en riant, que mes cheveux et tes poils de ma barbe dussent courir quelque risque dans cette a/faire. Cette plaisanterie lui valut une persécution qu’il supporta d’ailleurs avec beaucoup de courage. Apollonius mourut à Éphèse, où il avait établi une école pythagoricienne. On raconte qu’un jour, au milieu d’une leçon publique, il s’interrompit tout à coup, en s’écriant avec un visage égaré : Frappe le tyranl frappe le tyran ! ajoutant que dans ce moment même on assassinait Domitien, ce qui se trouva conforme à la vérité. On pourrait croire qu’Apollonius était dans le secret delà conspiration ; mais comme il se trouvait aldrs à près de quatre cents lieues du théâtre de l’événement, il est plus naturel £■* conclure que le fait est controuvé. On lui érigea des statues et des temples, et les païens essayèrent d’opposer ses miracles à ceux de Jésus-Christ. L’éclatante célébrité de ce philosophe indique assez qu’il fut un des hommes les plus extraordinaires de son temps, pour le savoir, la vertu et l’éloquence ; cependant on n’a sur lui que des notions incertaines. Le récit de Philostrate, qui écrivait près de deux siècles plus tard, est défiguré par tant de fables, qu’il est presque impossible d’y discerner la vérité. Il ne reste d’Apollonius^ de Tyane que quatre-vingt-quatre lettres d’une authenticité douteuse, et son Apologie à Domitien.

APOLLONIUS d’Athènes, statuaire grec, florissait, à ce qu’on croit, .au i« siècle de l’ère chrétienne. Il est l’auteur de l’admirable fragment connu sous le nom de Torse du Belvédère, qui a été découvert à Rome û la fin du xvc siècle, et qui a servi depuis aux études des plus grands artistes. C’était une statue d’Hercule. Jules II le fit placer au jardin duatican, avec l’Apollon et le Laocoon. V. Torsk.

APOLLONIUS Dj.cole (Qui a mal digéré. ainsi surnommé à cause de l’âpreté de sa critique et de son caractère chagrin), grammairien d’Alexandrie, vivait au ne siècle. Il est le premier qui ait réduit la grammairien système. On cite de lui un Traité sur la syntaxe, qui témoigne d’une profonde connaissance de la langue grecque et de ses

dialectes. Il avait aussi composé un écrit, les Mensonges des historiens, dont la perte est fort regrettable, car le titre indique un de ces travaux de critique fort rares dans l’antiquité. Dans son Essai sur l’histoire des théories grammaticales dans l’antiquité, publié en 1854, M. Egger a fait ressortir la science philologique d’Apollonius.

APOLLONIUS. Ce nom est commun à un grand nombre de médecins grecs. Les plus connus sont : Apollonius, surnommé 1 Herophilten, parce qu’il était disciple d’Hérophile. Il florissait à Alexandrie dans le ne siècle avant J.-C, à la cour des Ptolémées. Il reste de lui un traité et quelques fragments ; — Apollonius l’Empirique, vivait à Alexandrie dans le ne siècle avant J.-C, et continua l’enseignement de Sérapiqn. Il appartenait à la secte des empiriques. Il écrivit pour combattre quelques opinions du philosophe Zenon, qui lui répliqua fort-vivementà son tour ; — Apollonius de Pergamé, vivait dans le i« siècle avant 1 ère chrétienne. Il reste dans Oribase un extrait assez remarquable d’un de ses ouvrages, relatif à l’emploi de la scarification et à l’hydrophobie • — Apollonius de Citium, né dans la ville de ce nom (île de Chypre) vers 70 avant J.-C. Cœlius Aurelianus lui attribue un traite de l’épilepsie. Il ne reste de lui-qu’un commentaire sur le traité des Articulations, dHippocrate.

’ APOLLOPHANES, médecin d’Antiochus Soter vivait vers le milieu du «Ie siècle avant l’ère chrétienne. Disciple d’Erasistrate, iffonda à Smvrne une école où il enseigna la doctrine de so’n maître. Galien et Celse le citent avec éloge. Son école existait encore au temps du Strabon.

APOLOGÈTES, syn. de apologistes. V. ce

apologétique adj. (a-po-lo-jé.-ti-ke rad. apolot/ie). Qui contient une apologie, qui

tient de ’l’apologie : Écrit apologétique.

Lettre apologétique. Je vous envoie le discours

apologétique que je compte faire imprimer.

| (Volt.) Cette préface apologétique a pour but

1 d’excuser l’auteur. (Ste-Bouve.) Ches mus, la

| théologie, de dogmatique qu’elle était d abord,

est devenue apologétique. (Renan.)

| — Irôniq. et par antiphrase : Il fit un por-

trait apologétique de la princesse, qui mit

tout le monde en belle humeur. (Balz.)