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Page:Larousse - Grand dictionnaire universel du XIXe siècle - Tome 1, part. 2, An-Ar.djvu/217

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les plier et les disposer de manière à pouvoir les conserver et les transporter plus facilement. Co termo est surtout en usage dans l’industrie du drapier, du chapelier, du bonnetier ; dans la lingerie, la blanchisserie, etc. Il La matière, la substance même qui sert à apprêter : Toile sans apprêt. Cette chemise se froisse, elle manque ûVapprêt. Bas, chapeau où l’on a mis trop ^’apprêt, /.’apprêt coche souvent tes défauts, et communique aux étoffes ■une apparence trompeuse gui séduit les acheteurs. (Fourcr.)

— Syn. Apprêt, appareil, préparai ! !*. V.

Appareil.

— Homonyme. Après.

— Encycl. Apprêt des draperies. Lustrer et amincir les étoffes de drap, tel est l’objet des apprêts qu’on leur donne. L’opération consiste dans une pression plus ou. moins forte combinée ou non avec l’action de la chaleur ; de là deux sortes d’apprêts : le cati à chaud et le cati à froid. Pour donner le cati à chaud, on presse les pièces de drap pliées, après avoir inséré dans chaque pli des cartons très-lisses ou glacés, et de dix en dix plis des plaques de fonte très-chaudes. Le cati à froid ne diffère du précédent que par l’absence de plaques chaudes. Le cati à chaud donne à l’étoffe un lustre très-vif, très-éclatant, mais que les plus légères taches d’eau font disparaître ; le lustre que donne le cati à froid a moins d’éciat, mais il est plus durable. Pour le consommateur qui aime par-dessus tout le brillant, le cati à chaud ; pour celui qui, plus sage, s’attache au solide, le cati à froid. Notons eue le cati à chaud n’est pas applicable aux couleurs claires {écarlate, rose, etc.), qu’il altérerait infailliblement. Le drap noir ne doit recevoir aucune espèce de cati, c’est-à-dire doit être pressé sans plaques ni cartons ; un beau noir doit être obscur et mat ; un lustre trop vif le feraitgrisailler.

Apprêt des étoffes rases. Ici le pressage (cati à chaud ou cati à froid) doit être précédé du grillage, opération consistant à, enlever à l’étoffe le poil ou duvet que présente sa surface. Le grillage se pratique au moyen d’un fourneau surmonté d’une plaque courbée en forme de demi-cylindre, et sur laquelle on promène l’étoffe avec une rapidité uniforme, ou bien à l’aide d’une petite auge remplie d’esprit-de-vin que l’on fait brûler très-près d’un cylindre mobile sur lequel passe l’étoffe sans s’y enrouler.

Apprêt des étoffes de fin ou de chanvre. Dès que les toiles de fin ou de chanvre sont blanchies, on les passe au bleu pour leur faire perdre leur couleur roussâtre ; on les fait sécher, puis on leur donne un nouvel apprêt qui consiste en un mélange d’amidon et d’azur, et dont la dose doit être réglée suivant l’état des toiles. On les déplisse ensuite, on les calandre, et enfin on les met à la presse,

Apprêt des étoffes légères et à jour. Vapprêt des linons, batistes, gazes, marlis, tulles et dentelles, exige des précautions particulières, en raison de la délicatesse de ces tissus. C’est surtout une opération difficile de leur enlever, sans les endommager, le duvet qui les hérisse. Jusqu’ici on avait pratiqué ce grillage à l’aide de la lampe à huile ou à esprit-de-vin ; mais M. Hall y a appliqué le gaz hydrogène, dont la flamme très-pure ne noircit pas les tissus soumis à son action.

Apprêt des cotonnades. Vapprêt des toiles de coton se donne avec de l’eau pure ou contenant de l’amidon bien épuré. On fait ensuite passer ces étoffes entre deux cylindres chauffés continuellement, qu’un ouvrier fait mouvoir tandis que deux autres dirigent la

Eièce en la tenant par les lisières et la devenant de manière qu’il ne s’y forme aucun pli. L’emploi des deux cylindres chauffés a

four but de donner l’apprêt en même temps à endroit et b. l’envers.

apprétadOr s. m. (a-pré-td-dor — mot esp. qui signif. serre-tête). Ornement composé de perles, que les dames françaises portaient autrefois autour de la tête.

APPRÊtage s- m. (a-prê-ta-je — rad. apprêter). Techn. Main-d’œuvre, emploi de l’apprêt, surtout en parlant des étoffes ; manière d’apprêter : .Le même composé chimique peut aussi s’appliquer aux opérations de Î’apprêtage et de la peinture. (L’. Figuier.) C’est à Thomas Bârret qu’on doit /’apprêtage du papier au moyen de cylindres lisseurs. (A.-F. Didot.)

APPRÊTANT (a-prâ-tan) part. prés, da v. Apprôter :/e/e trouvai apprêtant son diner.

APPRÊTE s. f. (a-prê-te— rad. apprêter)- Petite tranche depain longueetétroite taillée d’avance pour être trempée dans un œuf à là coque, il Vieux. On ne dit plus que mouillette.

— Mar. V. Apprêték.

apprêté, ÉE (a-prê-té) part. pass. du v. Apprêter. Prépare, rendu prêt : Salon apprêté pour le bal. Armes apprêtées pour le combat. ■

— Accommodé, en parlant des mets : Un diner bien apprêté. Des légumes fort mal apprêtés. On nous mena dans une salle où il y avait une table couverte de toutes sortes de mets bien apprêtés. (Le Sage.) Il Dans un sens fig. : Le moyen de n être pas sensible à cette louange si bien apprêtée. (Mme de Sév.)

— Par anal. Affecté, dépourvu de naturel : Style, languge apprêté. Des manières apprê-

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tées. Des grâces apprêtées. Il n’y avait en lui rien d'apprêté, rien de factice. (Marmontel.) Ce n’est pas un auteur ordinaire, mais un auteur apprêté. (Grimm.) Pourquoi notre style oratoire et académique est-il si apprêté ? (Sieyès.)

— Jeu. Caries apprêtées, Cartes disposées, biseautées, marquées pour tromper au jeu. Il Se dit aussi de cartes disposées à l’avance pour faire des tours d’adresse.

—Techn. Qui a reçu l’apprêt -.Cuir apprêté. Dû calicot, du tulle apprêté.

— Syn. Appri-ié, affecté, compassé, composé, étudié, guindé, maniéré, recherché.

V. Affecté.

APPRÊTÉE s. f. (a-prê-té — rad. apprêt). Mar. Paquet de vingt-cinq gargousses disposées pour le combat : Faire /’apprêtée. Visiter f apprêtée. Augmenter ^’apprêtée, il On dit

APPRÊTER V. a apprêt). Préparer,

kardes. Apprêter «o »/™j..inMim te qu’il faut pour un voyage, une réception, une fête. Déjà on apprêtait le suppliée- Apprêtëz- moi tout ce dont j’ai besoin pour sortir. (Acad.)

Ta mort est résolue on la jure, on l’apjjrêle. Corneille. Revêtons-nous d’habillements Conformes à l’horrible fête Que l’impie Aman nous apprête.

— Accommoder, assaisonner dos mets : la frugalité des Persans n’exclut pas une grande recherche dans la manière ^’apprêter leur nourriture. (M.-Brun.) Un mari pouvait répudier sa femme pour avoir mal apprêté les mets qu’elle lui avait servis. (Portalis.) Madame de Cenlis se vanté, dans ses mémoires, d’avoir appris, d’une Allemande qui l’avait bien reçue, la manière (Î’apprêter jusqu’à six plats. (Brill.-Sav.) La chair du castor ne vaut rien, de quelque manière qu’on Tappréti ;. (Chatcaub.) L’homme cultive la terre, apprête ses aliments, échange ce qu’il a produit avec ce qu’a produit un autre homme. (Tbiers.)

— Neuiral. Apprêter àmanger. Se dit dans le même sens : LUes font le pain, apprêtent A manger. (Féh.) Une femme de quarantecinq à cinquante ans, qui gouvernait la maison, nous apprêtait A manger. (Le Sage.) Il Absol. Ce cuisinier apprête bien. (Acad.)

— Dans un sens moral. : Le Fils de Dieu ne nous déguise pas la vérité, mais il Vapprête> il Vassaisonne, il la rend plus douce. (Boss.) Aujourd’hui, on h’apprête pas si bien la louange qu’autrefois. (Fonten.) H y a mille manières d’APPRÈTERet d’assaisonner laparole. (Joubert.)

— Réserver, destiner : Dieu apprête à ses élus la récompense promise à leurs œuvres. (Trév.) C’est un insigne honneur que vous ot’apprêtez, monsieur. (A. Karr.)

Que de biens le Seigneur m’apprête !

Voilà sans doute un bel emploi Que le grand Jupiter m’apprête.

Molière. Du sépulcre sanglant qu’un bourreau nous apprête La porte est basse, et nul n’y passe avec sa tête. V. Hugo.

Apprêter à rire, Donner occasion de rire à ses dépens : 5» vous faites cela, vous apprêterez À rire à tout le monde. (Acad.) jV’apprêtez point À rire à ceux qui vous -entendent. parier. (Mol.)

S’apprctez point d rire aux hommes

En nous disant nos vérités. Molière.

il Cette locution est très-ancienne dans notre langue : Nous né voulons point entremesler nos mémoires de quelques contes pour vous apprester a rire. (Sully.) Au lieu «Tapprester A rire, elle pensa préparer des larmes éternelles à la France. (Sully.) Apprester a rire à ses compaignons. (Montaign.) Il On.dit plutôt aujourd’hui PRÊTER À RIRE.

— Jeu. Apprêter dés cartes, Les disposer, les biseauter, .les marquer, pour tromper au jeu ou pour faire des tours d adresse.

— Hortic. Apprêter la figue, Toucher l’œil de la flgue avec une plume trempée dans l’huile d’olive, pour en hâter la maturité.

— Peint. Etendre l’apprêt sur une toile.

— Techn. Donner l’apprêt, faire subir certaines préparations à un cuir, à une étoffe, etc., pour les rendre plus durables ou leur donner du lustre : Apprêter une peau, un cuir. Apprêter du drap, de la toile, du mérinos. U Chez les potiers d’étain, Limer la pièce pour la rendre plus facile à tourner.

— Fonder. Donner la dernière façon aux caractères d’imprimerie.

S’apprêter, v, pr. Être apprêté, préparé : Un orage s’apprête. Le festin s’apprêtait. Je l’ai vu dans le temple où son hymen s’apprête.

RAdNE.

t s’apprête, et l’heure est arrivée

Cependant i

dénoùment la reine a réservéi

Voltaire. Il Se disposer, se mettre en état de faire u ; "chose : S apprêter à la résistance, au combi S’apprêter à partir. Apprêtons-nous à mo rir avec courage. AppRÊTEZ-votis bien, me sieurs, à me tourmenter de nouveau. (Béai march.) Les impériaux s’apprêtaient à u vigoureuse résistance. (Sismondi.)

il faut que je m’apprête !

)ieu s’apprête à te joindre

A mériter son trône t .

Voltaire. La moisson est prochaine, on s’apprête aux travaux, Le villageois aiguise et la serpe et la fauï.

— Absol. Faire des préparatifs de toilette : Que de temps les femmes ne passent-elles pas à s’apprêter t

11 veut partir a jeun, il se peigne, il s’apprête. Boileau*

— Se préparer pour l’avenir : S’apprêter des ennuis, des peines, des soucis. S’apprêter des désagréments, des chagrins.

Je frémis des ennuis que v<

e Deshoulières.


se que I

a le bavolet, lès nœuds, tor

— Syil. Apprêter, disposer, préparer. Apprêter, c’est mettre une chose en état de

servir immédiatement : Elles font’le pain, apprêtent à manger. (Fén.) Préparer, c’est travailler d’avance a mettre en état les choses nécessaires : Nous remettons toujours de nous préparer à la mort, à laquelle nous devrions être toujours prêts. (Roub.) Disposer-, c’est arranger d’une manière convenable les choses dont on a besoin : Tout se dispose pour recevoir M. le duc. (Mme de Sév.)

APPRÊTEUR, EUSE s. (a-prê-teûr, eu-ze — rad. apprêt.) Techn. Ouvrier, ouvrière chargé d’apprêter, de donner l’apprêt.

— s. m. Autref., Peintre sur verre.

— s. f. Chez les modistes, Ouvrière qui ne fait que les accessoires ou ornements du

chapeau, r ’~ v T

sades, etc.

APPRÊTOIR s. m. (a-prê-toir — rad. apprêter). Techn. Selle de bois à quatre pieds, que les potiers fixent pour y apprêter l’étain.

APPRIMÉ, ÉE adj. (a-pri-mé — du lat. ad, & ; premere, presser). Bot. V. AppressÉ.

APPRIS, ISË (a-pri, i-ze) part. pass. du v. Apprendre. Etudie, retenu par cœur : Rôle appris. Leçon apprise. Les gens qui s’intéressent à vous vous ont d’abord fait l’honneur de prendre ces mots pour de l’esprit

Sien appris, Bien élevé, qui a de l’usage : Il y a en France des bourgeois bien appris

?ui votent l’impôt en faisant semblant de parementer. (Proudh.) Le valet de chambre, en ■homme bien appris, ferma discrètement sur son maître la porte du boudoir. (E. Sue.) u Dans lo sens contraire : Un homme mal appris, Un homme sans éducation, grossier, un malotru : Allez, langue maudite, et des plus mal apprises.

Il On dit aussi substantiv. Un mal appris :

Votre fils n’est qu’un mal appris.

APPRISE S. f. (a-pri-ze — rad. appris). Ane. jurispr. Ordonnance d’un juge supérieur prescrivant à son subalterne la forme de la sentence que celui-ci devait prononcer.

— Antonyme. Inapprivoisable, APPRIVOISANT (a-pri-voi-zan) part. prés.

du v. Apprivoiser :

Qu’on ne me vante plus le chantre de la Thrûce, Des tigres, des lions apprivoisant l’audace.

APPRIVOISÉ, ÉE (a-pri-voi-zé) part. pass. du v. Apprivoiser : Moineau apprivoisé. Les enfants gâtés sont, au fond et dans le vrai ; comme tes animaux apprivoisés ; ils ne sont sensibles qu’à l’appât des moyens qui les apprivoisèrent. (Dupanl.)

— Par anal., en parlant des personnes, Rendu plus traitable, plus sociable : Notre misanthrope est maintenant apprivoisé.

Ce tigre, que jamais je n’abordai sans crainte. Soumis, apprivoisé, reconnaît un vainqueaT :

— Fig. Rendu apte : Nos facultés ne sont que des forces naturelles apprivoisées à notre service. (Joubert.)

— Syn. Apprivoisé, domestique, privé. Les

trois mots s’emploient par opposit. À farouche, sauvage. L’animal est apprivoisé, privé, lorsqu’il s’attache à l’homme et subit docilement Sa domination ; il est domestique lorsqu’il se reproduit, se multiplie, fait race à l’état privé. Entre apprivoisé et privé la différence est extrêmement légère. Cependant privé marque un état ancien et devenu si naturel à l’animal qu’on oublie l’action dont il est le résultat. Appriooùé éveille toujours l’idée du temps où l’animal était sauvage et de l’action qui l’a conduit à se plier à des habitudes de soumission. En outre privé dit plus qu’apprivoisé ; on dira, par exemple, d’un animal qu’il est privé lorsqu’il est devenu familier et même âffec APP

tueux, qu’il est apprivoisé lorsqu’il a cessé d’être dangereux.

— Antonymes. Effarouché, farouche, inapprivoisé, sauvage.

apprivoisement s. m. (a-pri-voi-zeman — rad. apprivoiser). Action d’apprivoiser ; résultat de cette action : Z/apprivoiskment d’un animal commence le jour où son maître peut cesser d’enchaîner son corps, parce qu’il a enchaîné sa volonté. (Geoff. St-Hil.) Les araignées sont susceptibles d’un certain degré <2’ap-

PRIVOISEMENT. (Cocteau.)

— Encycl. Il y a trois degrés de possession des animaux par l’homme : la captivité, ’ap*privoisement et la domesticité. La captivité est • le degré inférieur, la domesticité le degré supérieur, Y apprivoisement tient le milieu. Un j ?rand nombre d animaux qui peuvent être captifs ne sauraient être apprivoisés ; un grand nombre d’animaux susceptibles d apprivoisement ne sauraient passer a l’état domestique. La captivité et l'apprivoisement ont cela de commun qu’ils n’ont lieu que par rapporta des individus isolés. U apprivoisement et la domesticité ont cela de commun que, dons l’un et l’autre état, l’animal s’est pour ainsi dire donné lui-même, a volontairement accepté le joug. La possession de l’animal captif est purement négative ; elle n’existe a vrai dire que dans le moment présent ; car il faut sans cesse tenir à la chaîne ce prisonnier arraché violemment h ses habitudes, et prêt à reprendre sa liberté à la première occasion favorable. La possession de l’animal apprivoisé n’a pas besoin de s’affirmer de nouveau à chaque instant j elle est com> plète, -paisible et sûre de l’avenir, parce qu’elle est consentie. L’animal apprivoisé peut êtra comparé à un esclave qui, réduit en servitude dès son enfance ou depuis de longues années, vit paisiblement, sans espoir et même sans désir de liberté, sous un joug que l’habitude lui a rendu léger. La domesticité n’est plus seulement la possession de l’individu, c’est la possession de la race. Tant que la possession de l’animal se borne à, l’apprivoisement, les résultats qu’elle donne sont nécessairement passagers, parce qu’ils sont individuels. La domesticité, au contraire, une fois obtenue, l’est pour toujours. Ici la conquête porte sur la fonction de reproduction comme sur les fonctions de relation. L’animal domestique peut être comparé à un esclave qui transmet à toute sa postérité la servitude a laquelle il est réduit et les habitudes de soumission qu’il a contractées. L’œuvre de l’apprivoisement est fatalement détruite par la mort de l’individu apprivoisé ; elle est sans cesse à recommencer. La domesticité est un des faits généraux et permanents de la domination de 1 homme sur le reste de la création. La captivité n’étant autre chose qu’un état purement passif, tous les animaux, a l’exception de ceux que leur excessive petitesse ou quelques conditions spéciales d existence dérobent à l’action de l’homme, peuvent être captifs. L’apprivoisement suppose la possibilité de se plier à de nouvelles habitudes, la connaissance du maître, et, par conséquent, un certain degré d’intelligence. Outre l’intelligence, la domesticité paraît exiger des habitudes de sociabilité.

APPRIVOISER v. a. outr. (a-pri-voi-zédu lat. ad, à ; privus, privé). Rendre traitable, moins farouche, rendre privé : Apprivoiser un ours. Apprivoiser un moineau. Les Carthaginois envoyèrent en exil Bannmi, pour avoir eu l’industrie ^’apprivoiser un lion. (Trév.) C’est ainsi qu’avec une lyre il apprivoisait les bêtes farouches. (Fén.) On dompte la panthère plutôt qu’on ne «’apprivoise. (Buff.) Quoique presque solitaires, les coucous sont capables d’une sorte d’éducation  ; plusieurs personnes de ma connaissance en ont élevé et apprivoisé. (Buff.) Le pigeon est fort timide et difficile à apprivoiser. (J.-J. Rouss.) On n’a jamais pu apprivoiser t hirondelle. (B. de St-P.)

— Par anal. Rendre plus traitable, plus sociable, plus doux dans les relations, en parlant des personnes : C’était un homme peu sociable, on a eu bien de la peine à /’apprivoiser. (Acad.) Il y a des hommes superbes que l’élévation de leurs rivaux humilie et apprivoise. (La Bruy.) Fénelon avait apprivoisé, dans les Pays-Bas, jusqu’aux armées ennemies, qui avaient autant et même plus de soin de conserver ses biens que tes nôtres. (St-Sim.) La philosophie m’A apprivoise avec le monarque, et je n’ai vu en lui qu’un grand homme bon et sociable. (Volt.) Dumourtex comprit Danton du premier coup d’ail, et Danton se laissa approcher et apprivoiser par Dumouriez. (Lamart.)

Vapprivoiser, monsieur ! vous perdrez votre temp3. Et prendriez plutôt la lune avec les dents.

Regkard.

— Fam. Apprivoiser une femme, L’accoutumer à soufirir qu’on lui parle d’amour :

Tout doucement il vous l’apprivoisa.

La Fontaine.

Vapprivoiser ; elle est un peu sa

On

— Moral. Rendu moins tyranniqui peut quelquefois terrasser lenvie, mais on ne /’apprivoise jamais. (La Harpe.) Cela choqua d’abord le public, mais le public s’accoutume à tout, et le temps sait apprivoiser la bienséance et même la morale. (Hamilt.) Que faire pour apprivoiser une impertinente vertu ? (Hamilt.) L’extrême cmi-