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Page:Larousse - Grand dictionnaire universel du XIXe siècle - Tome 1, part. 2, An-Ar.djvu/230

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ainsi préparée, il la faisait imprimer sur papier de la manière usitée. Des épreuves obtenues à l’aide de ce procédé devaient naturellement être uniques, car la couleur noire dont la planche avait été couverte était entièrement enlevée par un premier tirage. Il en est de ces pièces de Castiglione comme des épreuves chargées de noir que l’on trouve quelquefois dans l’œuvre gravé de Rembrandt. Le riche cabinet de la Bibliothèque impériale possède cinq estampes de l’artiste génois, exécutées dans’cette manière originale. V. Gravure.

AQUATINTISTE s. (a-koua-tain-ti-sterad. aqua-linta). Celui, celle qui grave à l’aqua-tinta,

AQUATIQUE adj. (a-koua-ti-ke — du lat. aquaticus ; formé de aqua, eau). Prcin d’eau, marécageux : Terrain aquatique. Lieux aquatiques. Ces bois aquatiques sont remplis d’animaux. (Lacép.)

— Qui croît, qui vit dans l’eau ou sur ses bords : Animaux aquatiques. Plantes aquatiques. Oiseaux aquatiques. Les oiseaux aquatiques ont aux pattes de grandes peaux qui s’étendent et gui font des raquettes à leurs pieds, pour les empêcher d’enfoncer dans les bords marécageux des rivières. (Fén.) Les plantes aquatiques, au lieu d’avoir leurs feuilles creusées en gouttière, les ont unies et lisses. (B. do St-P.) La plupart des oiseaux aquatiques ont une grande véhémence d’appétit. (Buff.) La tourbe se forme journellement par l’accumulation de plantes aquatiques. (Maury.) Des myriades d’insectes aquatiques s’agitaient sous la flaques jaunes et visqueuses des conferves. (X. Marm.)

— En poésie, Le peuple aquatique, la république aquatique, Les poissons, grenouilles, écrovisses, etc. :

Aquatique.La Fontaine.1

— Quia besoin d’eau, qu i en fait usage : Commerce, industrie aquatique. Naturellement, les brasseries, les blanchisseries, tous les commerces aquatiques, restèrent à la portée de la Charente. {Dict. du Commerce.) Il Peu usité dans ce sons.

— Par plaisanterie, Qui ne boit que de l’eau :

Soin

asiatique

critique

— Peint. Vert aquatique, Couleur verte qui a la nuance de l’eau : Quelle fraîcheur humide, quels verts aquatiques et glauques ! quel bleu noir d’eau profonde sous les arbres penchés.’ (Th. Gaut.)

— Ilist. relig. Nom donné à ceux qui croyaient que l’eau est un principe coélernel

— Syn. Aquatique, aqualile. V. ÀQUATILE.

— Encycl. On désigne sous le nom d’aquatiques les animaux et les végétaux qui vivent soit constamment, soit temporairement, dans les eaux. Ce genre de vie entraîne souvent, chez ces êtres, des modifications profondes dans l’organisme. Presque toutes les classes des deux règnes organisés présentent des espèces qui vivent dans l’eau, et plusieurs de ces classes sont exclusivement affectées à cet élément. On peut citer comme aquatiques, parmi les mammifères, plusieurs carnassiers, tels que la loutre, et surtout les amphibies (phoques, morses) ; des rongeurs, comme le castor et les rats d’eau ; enfin les cétacés. Parmi les oiseaux, plusieurs palmipèdes. Les trois ordres de reptiles (tortues, serpents, lézards) comptent un grand nombre de représentants dans ce groupe ; cette observation est encore plus vraie pour les batraciens. On sait que la classe tout entière des poissons appartient aux eaux. On trouve peu d espèces aquatiques chez les insectes et les arachnides ; mais, en revanche, on a presque la totalité des crustacés et des annélides. Sauf un petit nombre de genres (limace, hélice, cyclostome), tous les mollusques, ainsi eue tous les zoophytes, vivent dans les eaux douces ou salées. La flore des eaux renfermo des espèces appartenant à des familles très-diverses du règne végétal, et aussi des familles entières, nymphéacées, saururées, naïadées, alismacées, typhacées, hydrocharidées, marsiléacées, characées, et la majeure partie de l’immense groupe des algues.

AQUATIQUEMENT adv. (a-koua-ti-keman — rad. aquatique). D’une manière aquatique ; par le moyen de l’eau : Les seigneurs du canton le voyaient mal, parce qu’il dérogeait fort souvent ; mais il avait pour lui le curé, l’ayant aquatiquement et backiquement guéri d’une dyspepsie, sans en savoir le nom. (Aug. Luchet.)

— À la manière dos oiseaux aquatiques :

Quantité d’oiseaux aquatiques.

Sur ces rivages pacifiques,

Volaient, Tiageaient joyeusement Et chantaient aquatiquement.

Scarron.

AQUA-TOFFANA OU ACQUA-TOFFANA

s. f. (a-kou-a-to-fa-na — du lat. aqua, eau, ou de l’ital. acqua, même sens, et de Tojfana

AQU.

n. de femme). Poison célèbre que l’on nommait aussi acquetta (diminut. de acqua), inventé vers le milieu du xvno siècle par une Italienne appelée Toffana. Cotte femme, qui habita Palerme, puis Naples, faisait partie de ces fameux.empoisonneur* secrets, lesquels passaient pour avoir le pouvoir de donner la mort en administrant leur fluide. Au xvie et même au xvn siècle, on ne parlait de cette association criminelle qu’avec une terreur extraordinaire. En 1653, sous le pontificat d’Alexandre VII, on fit à Rome l’observation que beaucoup de jeunes femmes devenaient subitement veuves, et qu’une foule de maris, soupçonnés de n’être pas en bonne intelligence avec leurs femmes, mouraient inopinément. Les soupçons du gouvernement s’arrêtèrent enfin sur une société de jeunes veuves, présidée par une vieille femme qui avait la réputation de prédire l’avenir, et qui avait annoncé exactement la mort de plusieurs personnes. Grâce à la ru"" J’ ll ~" : -*— ’* -’■' ..... et mise à

la question. La vieille mégère, du nom de Spara, et quatre autres empoisonneuses, subirent publiquement la peine capitale. Il paraît que la Spara, Sicilienne d’origine, tenait son secret de la Toffana, qu’elle avait connue à Palerme, où le poison était vendu dans de petites fioles de verre portant cette étiquette : M arma di S. Nicolas di Bari, ornées de l’image de ce saint. La Toffana vivait alors dans un monastère, d’où elle fut retirée pour subir la torture. Elle avoua que son poison avait donné la mort à six cents personnes, parmi lesquelles on compte les papes Pie III et Clément XIV. La doso de cet ingrédient fatal était de quatre à six gouttes. C’était un liquide transparent, inodore, gui agissait "lentement. On n’en a jamais bien connu la composition, et l’on soupçonne seulement que c’était une solution très-étendue d’acide arsénieux, mêlée à d’autres substances.

AQUAV1VA (Claude). V. Acquaviva.

AQUE s. m. (a-ke). Navig. Sorte de bateau plat à bord relevé et rentrant, en usage sur le Rhin et en Hollande, qui a l’étrave et l’étambot d’une grande dimension.

AQUEDUC s. m. (a-ke-duk. Si l’on en croit l’Académie, quelques-uns écrivent aqueduc et prononcent a-ké-duk ; mais c’est en opposition flagrante avec l’usage — du lat. aqumductus ; formé de aqua, eau ; ductus, conduit)., Canal en pierre, en briques, en maçonnerie, construit sur un terrain inégal, pour conduire l’eau d’un lieu dans un autre : Aqueduc apparent. Aqueduc souterrain. Les Romains ont bâti un grand nombre <2’aqueducs. (Acad.) Les aqueducs ont été inconnus aux Grecs. (Millin.) On voit encore, à Arcueil, quelques restes de l’ancien aqueduc bâti par les Romains. (Millin.) /.’aqueduc de Ségovie est un des plus grands ouvrages des Romains, (Chateaub.) On a vu des aqueducs former de véritables ponts, et servir ainsi à un double usage. (Ratier.) La longueur totale des aque-

quatorze lieues. (Debret.) On

près de la voie Appienne des restes d’t (Michelet.) Les aqueducs peuvent être rangés parmi les monuments les plus admirables que nous aient laissés les Romains. (Batissier.)

— Anat. Nom donné, par analogie, à certains canaux qui existent dans les os ou.les partics molles : Aqueduc de Fallope ? Conduit qui appartient à l’oreille interne, s’étend du conduit auditif interne au trou stylo-mastoïdien, et donne passage au nerf facial, il Aqueduc du vestibule. Conduit dirigé du vestibule à la face postérieure du rocher il Aqueduc du limaçon, Conduit qui va de la rampe du limaçon au bord postérieur du rocher, il Aqueduc de Sylvius, Conduit qui établit la communication entre le ventricule moyen du cerveau et celui du cervelet.

— Bot. Sorte de canal que forment naturellement les tiges ou les feuilles entières de certaines plantes, qui croissent dans les lieux fort chauds et fort arides : Z’aqueduc de l’aloès est horizontal, et celui du cierge est perpendiculaire. (B. de St-P.) Cet aqueduc est tracé sur le pédicule des plus petits feuillages des —> — ■— de montagnes ; c’est par son moyen que

lieux les plus arides. (B. de St-P.)

— Encycl., Conformément à son étymologie, le mot aqueduc devrait s’appliquer à tout conduit destiné à diriger les eaux courantes d’un lieu dans un autre ; mais on l’emploie exclusivement pour désigner les canaux construits en maçonnerie ou creusés dans le sol pour conduire les eaux, avec pente réglée, sur un terrain plus ou moins accidenté. Ces ouvrages sont tantôt souterrains, tantôt apparents, mais, en général, les deux systèmes se trouvent réunis dans tout aqueduc de grande étendue. Les aqueducs souterrains sont ordinairement pratiqués dans des montagnes, et, toutes les fois que l’état des lieux le permet, on établit, do distance en distance, des ouvertures appelées regards, afin d’aérer les conduits et d’en faciliter la visite et les réparations. Les canaux apparents sont à ciel ouvert. Ils franchissent souvent des vallées plus ou moins profondes, au moyen de ponts

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quelquefois formés de plusieurs rangs d’arches superposés. La partie de la construction où l’eau coule se nomme cuvette ; les parois sont, d’ordinaire enduits de ciment, pour empêcher les infiltrations.

..e moteur de l’eau dans les aqueducs est la pesanteur. C’est une force constante dont le mouvement tend à s’aecélérer et ne devient uniforme que parce qu’il a à lutter contre une cause retardatrice également constante, le frottement des parois. Le problème à résoudre dans la construction d’un aqueduc est d’établir le rapport oui convient entre la longueur, la section et la pente, en tenant compte de la nature des matériaux. Si la pento est insuffisante relativement à la longueur et à la section, une partie seulement du volume d’eau sur lequel on comptait arrivera à sa destination. Au contraire, une pente disproportionnée donnera à l’eau un excès de vitesse qui pourra détériorer rapidement les parois du canal. Le calcul montre que la pente, doit être d’autant plus forte que le périmètre mouillé à plus d’étendue. Il suit de là que la figure la plus convenable théoriquement pour la. section du canal sera celle qui pour -le même périmètre présentera la plus grande surface, c’est-à-dire le demi-cercle. Après le demi-cercle viennent les demi-polygones réguliers, ceux qui ont le plus grand nombre de côtés passant en première ligne. Malheureusement, comme le fait très-bien observer M. Rénier, ces figures ne peuvent être admises pour la section des canaux à ouvrir dans les terres ; leurs berges s’ébouleraient ; leur construction offrirait d’ailleurs trop de difficulté. Quand il s agit de conduites en pierre, on prend pour l’aire de leur section un rectangle dont la base est le double de la hauteur. Quant aux canaux ouverts dans les terres, leur section doit être un trapèze dont la petite base est le fond et les côtés les berges, lesquelles doivent être inclinées à cinquante degrés à l’horizon.

À l’exception des Grecs, que la configuration particulière de leur pays dispensa de ces travaux coûteux, tous les peuples civilisés de l’antiquité établirent des aqueducs deatinés a approvisionner les grandes villes d’eau potable ; mais ce fut surtout chez les Romains que ce genre de constructions prit un développement vraiment extraordinaire. Les aqueducs qui furent successivement construits pour alimenter les fontaines publiques, les thermes et les naumachies de la capitale, faisaient l’étonnement des anciens eux-mêmes. Pline déclare qu’il ne connaît rien de plus admirable dans l’univers entier. Des montagnes percées d’outre en outre, des vallons comblés, des ponts à plusieurs rangs d’arches franchissant des vallées profondes, tous ces travaux qui semblent n’être que des jeux pour nos ingénieurs modernes, ont été accomplis avec une remarquable audace par un art moins avancé que le nôtre, et surtout incomparablement moins favorisé quant aux moyens mécaniques. Mais ce qui mérite la plus com Elète admiration, c’est la solidité et l’élégante ardiesse des constructions romaines qui, sous ce rapport, ont été et resteront nos modèles ; plusieurs de ces ouvrages ont résisté aux injures des siècles et sont encore appropriés à leur destination primitive. La campagne do Rome offre çà et là do longues files d arcades, la plupart en briques ou en maçonnerie do blocaiïle, quelques-unes en grosses pierres appareillées. Ces arcades sont soutenues par des pieds-droits quelquefois très-élevés. L’aqueduc proprement dit, le canal, a cinq ou six pieds de haut, sur deux ou trois de large. La cuvette est enduite sur ses trois faces d’un "ciment très-dur ; elle est ordinairement voûtée

Far de larges dalles. Dans les endroits où eau coule à peu d’élévation au-dessus du sol, le canal est simplement établi sur un remblai ou sur une maçonnerie pleine. On a cru généralement que les sinuosités décrites par les aqueducs romains avaient été ménagées pour modérer la trop grande impétuosité des eaux. M. Batissier pense que les anciens recouraient à cet artifice de construction pour obtenir les hauteurs nécessaires. La pente moyenne était à peu près d’un pied sur cent, Lelong de leur parcours, les eaux déposaient leur limon dans des piscines couvertes, composées quelquefois de deux bassins superposés où s’opérait une filtration complète. Les piscines destinées à l’épuration des eaux qu’amenaient tes aqueducs île la rive gauche du Tibre, étaient situées à 10 kilom. de Rome : au sortir de ces bassins, trois des cours d’eau étaient reçus dans un même aqueduc, qui les conduisait dans trois canaux superposés, et qui, arrivé devant les murs de Rome, traversait la voie publique en formant un bel arc de triomphe. Chaque aqueduc aboutissait ; et se déversait dans un réservoir, appelé château (castellum), d’où l’eau se distribuait dans la ville au moyen de tuyaux en plomb, en terre cuite, ou ineme en bois, de formes et de diamètres différents. Ce furent les censeurs Appius Claudius et C. Plautius, qui conçurent les premiers le projet de conduire h. Rome les eaux d’une source qui en était éloignée de plus de 16 kilom. L’aqueduc qu’ils firent construire à cet effet ne coûta pas moins de 8,400,000 sesterces (3,423,420 rr.) ; il reçut le nom 9’Appius, qui s’était fait proroger ses fonctions de censeur jusqu’à l’achèvement des travaux, Du temps d’Auguste, les aqueducs de Rome étaient au nombre de sept ; sous Nerva, on en comptait neuf, qui offraient un développement total

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535

d’environ 535 kilom., et qui fournissaient, d’après Frontin, 787,000 mètres cubes d’eau par vingt-quatre heures, quantité qui paraît avoir été doublée plus tard. L’administration des aqueducs fut d’abord confiéo aux censeurs ou aux édiles curules ; mais, après que M. V. Agrippa, uendant son édilité, eut tait réparer à ses frais les anciens aqueducs qui tombaient en ruine, et en eut construit deux nouveaux, dont l’un, Vaqueduc Julia, alimen tait les quartiers les plus élevés de Rome, Auguste créa, en faveur de ce généreux citoyen, la charge de curateur des eaux (curator aquarum). Agrippa exerça jusqu’à sa mort cette magistrature, qui devint une des plus importantes de l’État. Il organisa l’administration d’une façon admirable : il fit tenir un compte rigoureux de la distribution dés. eaux, tant aux ouvrages publics que dans les propriétés particulières, et il établit une nombreuse troupe d’esclaves chargés des travaux d’entretien des aqueducs.

Des quatorze aqueducs que Procope nous apprend avoir existé de son temps pour les besoins de Rome, trois seulement ont été réparés et entretenus par les papes : ils suffisent actuellement à la cité pontificale. A l’époque de leur puissance, les Romains établirent des ouvrages de ce genre dans les diverses provinces de leur empire. Parmi ceux qu’ils élevèrent dans les Gaules, quelques-uns offrent encore d’intéressants vestiges ; il nous suffira de citer :

L’aqueduc qui conduisait à Nîmes les eaux des fontaines d’Eure et d’Airan^ sa longueur était de plus de 40 kilom. ; sa partie la plus remarquable et la mieux conservée est le célèbre Pont du Gard (V. ce nom), qui traverse la vallée profonde où coule le Gardon ;

Les aqueducs de Lyon, construits en maçonr nerie réticulée, et dont l’un (celui qui tirait ses eaux du Janon et du Giers) présentait sur son parcours des conduites disposées en forme de siphon renversé ;

L’aqueduc de Jouy, à Metz, construit en pierres de taille par les légions de Drusus, et qui formait sur la Moselle un pont dont il resto, d’imposants débris ;

L’aqueduc d’Arc.ueil, qui amenait aux Thermes les eaux de la source do Rungis, située à quatre lieues de Paris ; il fut rétabli au xvn" siècle par Jacques Debrosse ;

Enfin les aqueducs de Fréjus, de Vienne, do Néris, do Luynes, do Saintes, de Coutances, etc.

En Portugal, Vaqueduc d’Evora, un des mieux conservés qui existent ; et en Espagne, Vaqueduc de Ségovie, dont il reste cent dix-neuf arcades, bâties en pierres de grand appareil, sont encore des monuments romains.

Les Arabes ont construit un grand nombre d’aqueducs dans les différents pays où s’est étendue leur domination, principalement dans la péninsule espagnole. L aqueduc mauresque d’Elvas, en Portugal, offre quatre étages d’arcades solidement construites.

Les aqueducs souterrains que la ville do Sienne fit établir, au moyen âge, méritent d’être cités. Corne III les trouvait dignes des Romains, et Charles-Quint, après les avoir visités, déclara que Sienne était encore plus • admirable dessous que dessus. L’aqueduc construit par le célèbre architecte Van Vitelli, pour l’alimentation du palais de Caserte, est aussi fort remarquable : plusieurs des galeries souterraines ont été taillées dans le roc vif, et, dans la partie apparente, on admire un pont composé de trois rangs d’arcades, de 540(m. de longueur sur G0 m. d’élévation.

Parmi les aqueducs modernes, les plus dignes d’être mentionnés sont ceux de Mont- ■ pellier, de Bucq, près de Versailles ; celui de Maintenon, qui, après avoir coûté près de 9 millions et avoir occasionné la mort d’un nombre considérable de travailleurs, fut abandonné ; -celui de Lucques, en Italie, commencé par M. Nottolini, sous l’administration française, et achevé en 1823. Mais aucun de ces ouvrages ne peut soutenir la comparaison avec le canal de Marseille, exécuté do 1839 à J847, par l’ingénieur Prantz de Montricher. Ce canal amène à Marseille les eaux de la Durance, après un trajetMe 92 kilom., dont plus de 16 en souterrain ; il franchit plusieurs vallées profondes sur des ponts aqueducs, dont le plus considérable, situé à Roquefavour (V. ce nom), laisse bien loin derrière lui le pont du Gard, si longtemps considéré coinmo le modèle du genre.

AQUERESSE s. f. (a-ke-rè-se — du lat. aqua, eau). Pèch. Personne qui répare les lignes, les tirets, etc., qui met l’appât aux hameçons.

AQUETTE s. f. (a-kè-te — de l’ital. acquetta, formé de acqua, eau). Liqueur spintuouso très-aromatique, dont on fait usage en Italie.

aqueux, EUSE adj. (a-kou, eu-zç — du lat. aquosus ; formé do aqua, eau). Qui est do la nature do l’eau : L humeur aqueuse de l’œil. La partie aqueuse du sang. Les eaux pluviales paraissent en forme de sources, de fontaines, qui toutes doivent leur origine et leur entretien aux vapeurs aqueuses transportées par les vents. (Buff.) La partie aqueuse du sang se dissipe beaucoup par la transpiration. (Montesq.) Dans quelques endroits, les nues aqueuses rampaient sur le flanc des montagnes. (Chateaub.)

— Qui contient de l’eau : Fruit aqueux. Cet