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de Cobarrubias, Alonso Berruguete, Juan-Battista de Tolède, Ph. Sanchez, etc. ; les Pays-Bas -. P. de Witt, Cornelis Danckers, Comelis Vriendt, "Van Campen, Balthazar Gerbier, etc. À ces noms nous pourrions joindre ceux des architectes les plus distingués de notre siècle ; mais l’énumêration en paraîtrait incomplète ; nous préférons renvoyer aux renseignements que nous donnons sur l’histoire de l’architecture dans chaque pays.

— Droit. L’architecte est responsable des fautes qu’il commet et du préjudice qu’il cause dans l’exercice de sa profession ; mais cette responsabilité s’exercé différemment selon que l’architecte a seulement fourni les plans et devis, ou qu’en outre il en a surveillé l’exécution, ou qu’enfin il s’est chargé lui-même de cette exécution. Dans le premier cas, il répond des constructions faites conformément à ses devis et plans, maïs à la condition qu’ils aient été exactement suivis et qu’il n’y ■ ait pas de faute imputable à l’entrepreneur. "Dans le deuxième cas, la responsabilité est plus étendue.• elle est même complète, si les malfaçons et vices de construction sont apparents et s’ils proviennent de ce que la surveillance de l’arcraiecfe al’égard de l’entrepreneur a été insuffisante. Dans le troisième cas, le choix de l’entrepreneur et des ouvriers appartenant à l’architecte, celui-ci est absolument et complètement responsable vis-à-vis du propriétaire, à l’égard duquel il est lui-même

entrepreneur. 17art 1792 du C. Napol. fixe la durée de cette responsabilité à dix ans, qui courent du jour de la réception des travaux.

Lorsque les architectes ont exécuté des travaux, ils conservent sur les bâtiments et autres ouvrages qu’ils ont construits, reconstruits ou réparés, un privilège pour garantir le payement de ce qui leur est dû(C. NapoL, art. 2103, § 4) ; toutefois, ce privilège n’existe qu’à la condition de faire constater par deux expertises l’état . de l’immeuble avant ou après les travaux, pour pouvoir évaluer la plus-value acquise, sur laquelle /seule d’ailleurs est assis le privilège.

Les architectes sont fréquemment chargés de la vérification des mémoires des entrepreneurs et ouvriers : ce travail est rétribué généralement à raison de 2 p. «/„ de la valeur totale des travaux. Lorsqu’ils reçoivent des missions de justice, — les expertises auxquelles ils se livrent sont payées par vacation de. trois heures sur le pied, en matière civile, de 8 fr. ii Paris et dans le département de la Seine, et 6 fr. partout ailleurs.iEn matière criminelle, la rétribution est beaucoup moindre.

Architectes anciens cl modernes (MÉMOIRES des), Memorie degli Architetti anhehi e moderni, ouvrage de l’Italien Francesco Milizia, publié pour la première fois à Rome en 1768, sous le titre de : Vie des plus célèbres architectes (Vite dépiucelebri architetti). Ce livre, a dit Milizia lui-même, n’a pas d’autre objet que l’histoire de l’architecture : c’est bien moins, en effet, un recueil de biographies que la description des monuments les plus célèbres de l’antiquité et des temps modernes. Comme introduction à ce travail, Milizia a écrit une étude sur l’origine et sur les principes de l’architecture. Il est du nombre de ceux qui

regardent la cabane, de bois comme le type primordial de l’art de bâtir ; suivant lui, les Asiatiques, les Égyptiens, les Grecs, n’ont pas eu d’autre modèle ; mais ces derniers ont surpassé tous les autres peuples par la science qufls ont déployée dans leurs compositions architectoniques, et c’est à eux, par conséquent, qu’il faut demander les règles de l’art. Ces règles, dont nous faisons connaître les plus importantes dans un article spécial sur les Principes généraux de l’architecture (V. ciaprès), ont été commentées par Milizia : il les considère comme pouvant seules conduire 1 art à son véritable but, qui est l’imitation de la belle nature, et il ajoute que chaque fois que l’architecture les a perdues de vue, elle n a, plus été qu’une mode, un oaprice, une folie. Milizia a traité ce même sujet, avec beaucoup plus d’étendue, dans un ouvrage intitulé : Principes de l’architecture civile iPrincipi di architettura civile) ; il y propose comme modèles les monuments de la Grèce, et s’élève contre le style des architectes de la Renaissance, qui se sont bornés à l’imitation des monuments de l’art romain, tous empreints d’un commencement de décadence. • Depuis trois siècles, dit-il, on fait en Europe le plus grand cas de l’architecture grecque, et on se moque de l’architecture gothique ; mais après avoir abandonné celle-ci, a-t-on suivi l’autre ? En réalité, nous avons adopté un nouveau style aussi éloigné de la légèreté gothique que de la majesté et de l’élégance grecque : U a quelque chose de pesant, d’arbitraire et de désordonné. » L’art moderne ne peut se régénérer qu’à la condition de se retremper aux sources pures de l’art grec ; l’art romain n’estqu’une copie pleine d’imperfections ; l’original seul réunit la beauté, la commodité et la solidité, les trois qualités essentielles de toute composition architectonique. Telle, est en substance, la doctrine que Milizia développa dans ses Principes d’architecture civile, à l’époque ou "Winckelmann et Raphaël Mengs exaltaient par leurs écrits les beautés de la statuaire

frecque, et exhortaient leurs contemporains revenir aux admirables modèles de l’antiquité. (V. Peintures et sculptures d’après 1 antique). Les Mémoires des Architectes anciens et modernes contribuÊrentpuissamment

  • réveiller le goût de l’architecture des Grecs,

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et obtinrent le plus grand succès dès leur apparition ; Pingeron en fit, en 1771, une traduction française, que Milizia regardait comme une seconde édition, corrigée et augmentée. Une nouvelle traduction a été publiée par Pommereul, en 1819, sous le titre de : Essai sur l’histoire de l’Architecture, précédé d’observations sur le bon goût et les beaux-arts (La Haye, 3 vol.). Malgré son enthousiasme pour l’art grec, Milizia a fait preuve d’une grande impartialité dans les jugements qu’il a portés sur les autres écoles d’architecture ; il a su distinguer les beautés ’ particulières à chaque style, et, s’il n’approuve que les compositions d’un classicisme, pur, il ne dissimule pas, du moins, l’étonnement et l’admiration que lui causent les productions capricieuses, originales, des époques de barbarie.

ARCHITECTONIQUE adj. (ar-chi-tè-ktoni-ke —du gr. architektoneô, je bâtis). Qui appartient, qui a rapport à l’architecture, qui est selon les règles de l’architecture : Conception architectonique. Élévation architectonique. Il a été longtemps de mode ’en France de voir l’œuvre des Romains dans tous nos monuments architectonihues et littéraires. (A. Hugo.) Nous ne produirons, comme type demotre époque, aucune de ces innovations architectoniques qui caractérisent les grands siècles de l’art. (Vitet.)

— Philos. Esprit architectonique, Faculté au moyen de laquelle on coordonne les diverses parties d’un système.

— Substantiv. et fénr. Varchitectonique, L’art de construire : Enseigner J’architectoniqub. Etudier Varchitectonique.

. — Art milit. Anciennement, Le génie mi ARCHITECTONIQjUEMENT adv. (ar-chitè-kto-ni-ke-man

— rad. architectonique).

D’une manière architectonique : Cette maison n’est plus un amas de pierres superposées architectoniquement. (Balz.)

ARCHITECTONOGraphe s. m. (ar-chi-tèkto-no-gra-fe

— du gr. architektonein, bâtir ; ^aphein, décrire). Celui qui s’occupe d’archi ARCHITECTONOGRAPHIE s. f. (ar-chi-tèkto-no-gra-fî—rad. architectonographé). Description, histoire des grands édifices.

— Traité d’architecture.

ARCHITECTONOGRAPHIQUE adj. (ar-chite-kto-no-gra-fi-ke

— rad. architectonographie). Qui appartient, qui a rapport à l’architectonographie.

ARCHITECTURAL, ALE adj. (ar-chi-tèktu-ral

— rad. architecture). Qui appartient, qui a rapport à l’architecture, qui en a le caractère : De là vient sans doute le prodigieux intérêt qu’inspire une description architecturale, quand la fantaisie de l’écrivain n’en dénature point les éléments. (Balz.) Le goût des décorations architecturales a dû nécessairement suivre de près les progrès de l’architecture. (Mariés.) Fils du climat et des mœurs, les types architecturaux naissent lentement chez les peuples. (J. Bard.) Aucun monument, aucun édifice architectural dans Sedan, où j’arrivai vers midi. (V. Hugo.) Aujourd’hui, le génie architectural épuise tous ses styles à bâtir des casernes. (Toussenel.)

ARCHITECTURE s. f. (ar-chi-tè-ktu-redu lat. architectura/tiré du gr. architetitoneô, je bâtis). Art de construire des édifices, dans des proportions et selon des règles déterminées : Le bon goût des Égyptiens leur fit aimer dans ^’architecture la solidité et la régularité toute nue. (Boss.) J’incline à croire que toute architecture est sortie de l’Égypte, même f architecture gothique. (Boss.) .//architecture est une émanation directe de l’Égypte. (E. Pelletan.) L’art débute par 2’architecture, base et cadre des autres arts, qui les porte et les abrite à la fois. (E. Pelletan.) //architecture est la physionomie des nations. (De Custine.) .L’architecture est, jusqu’à un certain point, l’expression de la civilisation d’un peuple. (Balz.) //architecture n’est pas un art libéral, elle est assujettie à des règles. (Mesnard.) /.’architecture est une poésie, la poésie du monde des corps, des formes inanimées. (Lamenn.) /-’architecture et la sculpture se lient directement au monde extérieur, qui en forme le cadre ; elles s’harmonisent avec les lieux, la lumière et l’air. (Lamenn.) Les Juif s, n’ayant pas <farchitecture propre, n’ont jamais tenu à donner à leurs édifices un style original. (Renan.) Larchitecture n’inspire à l’esprit que des idées de grandeur, de noblesse, d’austérité majestueuse. (E. Montégut.) Sur un terrain restreint, le miracle de cette fée parisienne appelée ^’architecture est de rendre tout grand. (Balz.)

Par ext. Mode de construire, genre,

caractère distinctif des ornements d’

fice ^11 y a cinq ordres ^’architecture principaux. Monument d’une belle architecture. Notre architecture n’apas de belles proportions, tout y est bas et écrasé. (Fén.) Il y a quelque chose de gréle dans notre architecture quand nous vis07is à l’élégance, ou de pesant quand nous prétendons à la majesté. (Chateaub.) La terre est une vaste table, où la nature sert à ses convives plusieurs services

AftÔ

dans des palais de différentes architectures. (B. deSt-P.)

— Se dit aussi d’un monument, d’un édifice ou d’une de ses parties : L’église de la Madeleine, à Paris, est une belle architecture. Il faut avouer que plus une architecture, une joaillerie, une arme, datent d’une époque reculée, plus le goût en est parfait et le travail exquis. (Th. Gaut.)

— Dans un sens tout à fait restreint, Moulures, ornements : On décore l’entrée d architectures. (B. de St-P.) Tout le fond, qui s’éclaire si brillamment, avec ses architectures blanches et sa mer aux nuances d’aiguemarine, derrière le groupe sombre des croisés montés sur leurs lourds chevaux du Nord, a une magie de couleur que les Vénitiens n’ont pas dépassée et peut-être même n’ont pas atteinte. (Th. Gaut)

— Par compar. Structure : Les os sont, dans /’architecture du corps humain, ce que sont tes pièces de bois dans un bâtiment de charpente. (Boss.) u Arrangement harmonieux des parties de l’univers :

Je regarde en gros to

RjSon

■ — Jeu d’architecture, Jouet’d’enfant qui consiste en une collection de petits fragments de beis ou de carton, représentant les différentes parties d’un édifice et pouvant figurer, Ear leur assemblage, divers monuments dont } plan accompagne d’ordinaire cette collection : Les indigènes font à peu près comme les enfants à gui l’on a donné pour étrennes un jeu d architecture, avec lequel, au moyen d’un certain nombre de morceaux de bois taillés à angle droit, on peut bâtir toutes sortes d’édifices ; ils oient leur toit, déplacent les pierres de leur maison, et avec les mêmes.pierres en élèvent une tout à fait différente. (Th. Gaut.)

Architecture polychrome. V. Polychrome.

— Franc-maçonn. Morceau d’architecture, Nom donné aux discours prononcés dans les. loges maçonniques.

— Encycl. I. — Divisions de l’architecture. On définit ordinairement l’architecture : « l’art de bâtir suivant des règles déterminées par la destination des édifices ; » mais il est a remarquer que le mot architecture, employé seul, s’entend particulièrement des constructions ayant un caractère artistique, tandis que, sous le nom d’art de bâtir, on désigne d’une façon générale l’industrie qui consiste à élever toutes sortes de bâtiments, depuis la ’ grange jusqu’au palais.

1, ’architecture, à laquelle on donne quelquefois le nom d’art monumental, se divise en quatre branches principales : l’architecture religieuse, l’architecture civile, l’architecture militaire etl’architecture hydraulique.

L’architecture religieuse a pour objet la construction de tous les édifices destinés au culte : temples, basiliques, églises, chapelles, oratoires, cryptes, etc. (V. ces mots.) À cette classe se rattache l’architecture monastique, qui s’occupe de la construction des établissements destinés à l’habitation des communautés religieuses. (V. Monastère, et ciaprès l’article bibliographique intitulé : Architecture monastique, par A.’Lenoir.) Les monuments funéraires (V. Tombeaux, Cimetières, Catacombes) peuvent encore être considérés comme rentrant dans cette catégorie.

L’architecture civile comprend tous les édifices appropriés aux besoins de la vie politique et privée : palais, châteaux, résidences officielles, maisons des particuliers, hôtels de ville, tribunaux, théâtres, cirques, prisons, hôpitaux, manufactures, halles, bains, fontaines publiques, et monuments purement

décoratifs, tels que arcs de triomphe, colonnes ’ triomphales, etc. (V. ces mots.) L’architecture civile prend le nom A’architecture domestique lorsqu elle s’occupe des habitations ordinaires de l’homme, et celui d’architecture rurale lorsqu’elle a pour objet la construction des bâtiments destinés aux exploitations agricoles, tels que fermes, granges, écuries, étables, fruitiers, etc.

L’architecture militaire embrasse les différentes constructions nécessaires à la défense ou à l’attaque d’un territoire : forteresses, remparts, uastions, redoutes, ponts-levis, arsenaux, etc. (V. ces-mots.)

L’architecture hydraulique est l’art de conduire et de retenir les eaux et d’élever des constructions dans leur sein. Les travaux de ce genre, tels que digues, jetées, ports, darces, canaux, aqueducs, ponts (V. ces mots), sont confiés aujourd’hui a des ingénieurs civils ou maritimes. Le génie militaire s’est substitué également aux architectes dans la direction des travaux de fortification. Aussi les mots architecture militaire et architecture. hydraulique tendent-ils à disparaître. (V. Génie et Ingénieur.) U en est de même de la dénomination d’architecture navale, que l’on a donnée autrefois à l’art de construire des navires de guerre ou de commerce : les principes de cette branche importante de l’industrie sont complètement distincts de ceux de l’architecture proprement dite. (V. Constructions navales.)

II. — Principes généraux de l’architecture. L’architecture a pour but, comme tous les beaux-arts, d’exprimer matériellement l’idée du beau ; mais elle a cela de particulier qu’elle crée elle-même les formes par lesquelles

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elle traduit cette idée, qu’elle les combine et les développe suivant des proportions et des règles que le goût seul détermine. Aussi a-t-on

Su dire avec raison qu’elle demande plusimagination que les autres arts, pour imprimer à ses productions un caractère dont elle ne trouve d’autre exemple dans la nature que l’ordre, l’intelligence et l’harmonie qui y régnent, tandis que la peinture et la sculpture y puisent non-seulement les modèles qu elles représentent, mais encore l’expression des sentiments dont elles veulent animer leurs

Certains théoriciens veulent que l’architecture soit un art d’imitation au même degré que la peinture et la sculpture, et prétendent qu’elle s’est proposé pour types les grossières constructions- que les premiers nommas ont élevées en vue de s’abriter, et sans avoir d’autre guide que leur instinct. Nous examinerons dans l’article suivant quelle est la valeur de cette théorie, au double point de vue de l’histoire de l’art et de l’étude comparée des monuments. L’architecture grecque, à laquelle on donne pour type primordial.la cabane de bois, est sans contredit Y architecture la plus complète, la mieux raisonnée et la mieux réglée, celle qui se rapproche le plus des idées que nous nous sommes faites du beau. Aussi a-t-elle mérité de devenir classique ; ses admirables productions ont été reconnues comme des chefs-d’œuvre de goût, et l’on en a déduit les principes suivants, d’après lesquels on a coutume de juger de la valeur de toute œuvre architecturale.

Il n’y a de monument parfait que celui qui possède à la fois la beauté, la commodité et la solidité.

Pour réaliser la beauté, la composition architectonique doit avoir égard k l’ornementation, à la symétrie, à l’harmonie ou eurhy thmie, et à la convenance : l° L’ornementation consiste à donner aux matériaux employés à la construction les formes les plus agréables. Les principaux éléments de l’ornementation sont : les ordres (coldhnes et entablement), les pilastres, les arcades, les frontons, les sculptures et les peintures décoratives ; la composition de chacune de ces parties est assujettie à des règles que les théoriciens do l’architecture classique ont établies d’après les monuments de 1 antiquité. 2" La symétrie résulte de l’exacte proportion des parties entre elles et des parties avec le tout. Il faut, par exemple, que le portail d’un édifice ait sa hauteur proportionnée à sa largeur, et que ses dimensions soient elles-mêmes proportionnées au reste de l’édifice. 3" L’harmonie ou eurhythmie est constituée par l’accord des parties correspondantes. Ainsi, le portail doit être placé de manière à couper la façade en deux parties égales, et k. ce qu’il y ait do chaque côté un même-nombre de fenêtres ; ces fenêtres doivent être elles-mêmes d’égale

frandeur, et présenter des ornements semlables. Si un monument se compose d’un

avant-corps et de deux ailes, ces ailes devront avoir le même développement. L’eurhythmio exige en outre que l’unité la plus complète règne dans la construction, c’est-à-dire quetous les détails, tous les ornements, se rapportent à l’ensemble ; l’unité n’exclut pas, d’ailleurs, la variété, à laquelle l’archifecturo emprunte même une grande partie do ses agréments ; il faut prendre garde seulement que cette variété ne dégénère en confusion ; quelques ornements combinés avec goût suffisent pour varier à l’infini la composition architectonique, de même qu’il suffit de sept notes, en musique, pour produire les chefsd’œuvre les plus divers. 4° La convenance consiste k donner à l’édifice l’ornementation et les proportions les plus convenables à sa destination. Il importe, en effet, qu’un monument éveille tout d’abord, par son aspect, des idées analogues k son emploi : on ne pourrait s’empêcher de trouver ridicule un hôpital qui serait décoré avec autant d’élégance qu’un palais. Il n’est pas moins nécessaire, sous le rapport de la commodité, qu’il y ait convenance entre la construction d’un édifice et sa destination : il serait absurde de construire un temple comme un théâtre, une habitation rurale comme une maison de ville, une cathédrale comme une église de village ; une gûre de chemin de fer comme une salle de bal, une maison de simple détention comme une prison. On doit avoir égard aussi aux différences de climat, et, darisle même climat, aux différences d’exposition : c’est ainsi qu’un hôpital de Paris ou de Madrid ne saurait être pris pour modèle d’un hospice k construire sur le mont Saint-Bernard. À cet égard, toute théorie est insuffisante ; le tact seul peut guider l’architecte. La commodité d’un édifice quelconque dépend de sa situation, de sa forme, de la distribution de ses différentes parties. 1« Un édifice réunira toutes les conditions d’une.bonne situation, s’il est bâti sur un terrain qui ne soit ni sablonneux, ni argileux, ni marécageux ; si l’on y respire un air pur ; s’il est bien exposé et abrité, par conséquent, contre les grands vents, contre les chaleurs et les froids excessifs ; s’il est placé à proximité d’eaux saines et abondantes ; s’il jouit, enfin, d’une vue agréable. 2" Sous le rapport de la forme, toutes les combinaisons architectoniques soï.t admissibles, pourvu qu’elles ne s’écartent pas des règles de convenance que nous avons indiquées plus haut. 3° Il faut également que

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