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et naturellement la littérature n’est autre que la littérature chinoise. Pour l’usage, on em■ ploie (les caractères un peu différents, ou plutôt Ses groupes nouveaux formés par des combinaisons qu’on évalue à trois mille environ. Il existe dans le kan-bang ou chaîne de montagne, des restes de populations qui se prétendent aborigènes, parlent une langue spéciale et regardent les Annamites comme une colonie chinoise, qui serait venue s’établir là vers le iw siècle av. J.-C.

ANNAMITIQUE adj. (ann-na-mi-ti-kerad. annamite). Syn. de annamite : Alphabet annamitiquë. La langue annamitique a un grand nombre de mots chinois, et autant pour le moins dont la racine appartient à une autre langue. (M.-Brun.)

ANNAN, ville maritime d’Écosse, comté et à Si kilom. S.-E. de Dumfries, sur le fleuve du même nom, près de son embouchure, dans le golfe de Solway ; 5,000 hab. Construction de navires, pêcheries de saumon, exportation de salaisons. Ancienne résidence des ancêtres de Robert Bruce, il Petit fleuve d’Écosse, prend sa source au massif qui forme la limite septentrionale du comté de Dumfries, coule vers le sud à travers une étroite vallée, et se jette dans Solway Frith, après un cours de 55 kilom.

ANNAPES, commune du dép. du Nord, arrond. de Lille ; pop. aggl. 1,985 hab. — pop, tôt. 2,118 hab.

ANNAPOLIS, ville des États-Unis, ch.-lieu du Maryland ; bâtie à l’embouchure de la Severn, sur la baie de Chesapeake ; 6,000 hab. Académie navale, théâtre, collège, bibliothèque, u Ville de la Nouvelle-Écosse, dans l’Amérique septentrionale, à 135 kilom. N.-O. d’Halifax ; 1,200 hab. ; son port est l’un des

Elus beaux du monde ; le plus ancien des étalissements européens dans l’Amérique du Nord, fondé par les Français en 1604 ; ancien ch.-lieu de la colonie française d’Acadie, cédée à l’Angleterre en 1713. Il Fleuve de la Nouvelle-Écosse, prend sa source à 80 kilom. N.-O. d’Halifax, passe à Annapolis et se jette dans la baie de Fundy, après un cours de 88 kilom., dont 22 sont navigables pour les gros navires.

ANNAS s. f. (ann-nass). Métrol. Monnaie de l’Indoustan, dans les possessions anglaises. Vannas vaut environ 16 centimes.

ANNAT (François), jésuite, confesseur de Louis XIV, né à Rodez en 1607, mort à Paris en 1670. Il fut un des adversaires les plus véhéments de Port-Royal et des jansénistes, et fit condamner par la Sorbonne les deux propositions qui provoquèrent l’expulsion du grand Arnaud. Pascal lui adressa les 17">e et 18ine Provinciales. Le plus singulier de ses écrits de controverse est le fameux Rabat-joie des Jansénistes.


ANNATE s. f. (ann-na-te — du lat. annus, année). Taxe ou redevance particulière que payaient autrefois, à l’autorité ecclésiastique supérieure, à l’occasion de leur nomination, tous ceux qui étaient pourvus d’un bénéfice.

Encycl. Le nom Annate avait été donné à cette taxe, parce que, dans le principe, la quotité en était fixée au revenu d’une année, et que, dans tous les temps, elle fut proportionnelle aux produits annuels des bénéfices. L’origine des annates et l’époque où elles furent établies sont incertaines. On est fondé à admettre, avec quelques historiens, que jusqu’au XIIe siècle, les annates n'étaient payées que par les évoques qui venaient se faire sacrer à Rome, et que ce fut seulement sous Alexandre IV qu’elles prirent la consistance d’un droit rigoureux et d’un impôt général.

On distinguait quatre espèces principales d’annates : l’annate proprement dite ou annate bonifacienne, l’annate commune, la petite annate, l’annate de quinze ans.

l’annate proprement dite était celle qui se percevait sur tous les bénéfices, à l’exception des évêchés et des bénéfices consistoriaux. Elle se payait généralement au pape : cependant des évêques, des abbés, des chapitres, par un privilège ou par une coutume particulière, recevaient les annates des bénéfices vacants, relevant de leur diocèse, de leur chapitre ou de leur abbaye. Boniface IX ayant changé le mode de percevoir cette annate, et mis un terme aux exactions révoltantes que se permettaient les commissaires envoyés jusqu’alors pour la prélever, elle reçut et conserva depuis le nom annate bonifacienne.

l’annate commune était la redevance payée, conformément à un ancien règlement, par les évêchés et les bénéfices consistoriaux. La moitié des revenus qu’elle produisait était attribuée au pape, l’autre moitié au Sacré Collège.

La petite annate consistait dans une légère fraction additionnelle à l’annate commune ; elle était destinée à quelques officiers du pape et répartie entre eux.

l’annate de quinze ans fut établie par une bulle du pape Paul II, en 1469. Cette bulle portait que les bénéfices unis à certaines communautés payeraient le droit d’annate de quinze années en quinze années, et non à chaque nomination des bénéficiers.

Les annates étaient l’impôt de la grande centralisation catholique. Elles produisaient des revenus si considérables, qu’au dire de Zabarella, évêque de Florence, on proposa en 1312, dans le concile de Vienne, d’y renoncer moyennant le vingtième des revenus ecclésiastiques, qui aurait été accordé au pape en compensation de cette suppression.

On comprend toute l’importance que la papauté devait attacher à cet impôt. Deux comparaisons servaient d’arguments pour le défendre : l’Église, disait-on, ne forme qu'un seul corps ; le pape en est la tête ; or, il est dans la nature que tous les membres soutiennent la tête ; l’Église romaine est la mère de toutes les autres églises, puisque c’est à elles qu’elles doivent la naissance ; le pape est l’époux de l’Église ; or, il est de droit naturel que les enfants fournissent des aliments au mari de leur mère. Cette logique triomphante ne réussissait pas à porter la conviction dans tous les esprits sur la légitimité des annates ; et souvent elles furent qualifiées d’abusives et de simoniaques, par les théologiens et les jurisconsultes. À mesure que l’État grandit, que par ses organes, c’est-à-dire par ses rois, par ses états généraux, par ses parlements, souvent même par son clergé, il tend à affirmer son indépendance contre la domination universelle de la Rome papale, on voit s’accroître la répulsion qu’inspirent les annates. Henri VIII, en Angleterre prélude au schisme en les supprimant. Charles-Quint fait de vains efforts pour les abolir en Allemagne. En France, nous voyons se succéder, sous Charles VI, Charles VII, Louis XI et Henri II, des édits qui défendent de les payer. Malgré ces résistances de nos rois, les annates se maintiennent ; elles sont confirmées, en 1596, par Henri IV ; elles traversent les règnes de Louis XIII, Louis XIV, Louis XV. C’est à la Révolution française qu’il est réservé de les faire disparaître. En 1789, les deux ordres de la noblesse et du tiers-état demandaient aux états généraux, dans leurs cahiers la suppression des annates pour les bulles des bénéfices consistoriaux, ou l’application de leur produit aux réparations et reconstructions des églises paroissiales et des presbytères, et au soulagement des pauvres. L’Assemblée constituante, par son fameux décret du 4 août, abolit sans distinction toutes les annates et toutes les perceptions analogues, en même temps que les privilèges et le régime féodal. Les articles 12 et 13 de ce décret sont ainsi conçus : « Art. 12. À l’avenir, il ne sera envoyé en cour de Rome, en la vice-légation d’Avignon, en la nonciature de Lucerne, aucuns deniers pour annates, ou pour quelque autre cause que ce soit ; mais les diocésains s’adresseront à leurs évêques pour toutes les provisions de bénéfices et dispenses, lesquelles seront accordées gratuitement, nonobstant toutes réserves, expectatives et partages de mois, toutes les églises de France devant jouir de la même liberté. — Art. 13. Les départs, droits de cote-morte, dépouilles, vacat, droits censaux, deniers de saint Pierre, et autres de même genre établis en faveur des évêques, archidiacres, archiprêtres, chapitres, curés primitifs et tous autres, sous quelque nom que ce soit, sont abolis, sauf à pourvoir, ainsi qu’il appartiendra, à la dotation des archidiaconés et des archiprêtrés qui ne seraient pas suffisamment dotés. »

Depuis le concordat de 1801, la France paye une modique somme à la cour de Rome pour l’expédition des bulles des ecclésiastiques nommés aux évêchés et archevêchés.


ANNE, reine d’Angleterre, fille de Jacques II, née en 1664, morte en 1714. Elle fut appelée au trône en 1702, après la mort de Guillaume III, époux de sa sœur Marie. Les victoires du duc de Marlhorough, dans la guerre de la succession d’Espagne, illustrèrent son règne et lui permirent de dicter en quelque sorte les conditions du traité d’Utrecht (1713). Mais elle tenta vainement de rouvrir aux Stuarts le chemin du trône, et ne put laisser sa succession à son frère Jacques III (le chevalier de Saint-Georges). Elle se montra faible et versatile, mais son règne eut cependant beaucoup d"éclat, et il fut un des plus brillants de la littérature anglaise. Il suffit de citer les noms de Pope, Swift, Addison, Thomson, Gray, Congrève, Young, etc. Les deux plus grands actes politiques de son règne sont la conqête de Gibraltar et l'annexion définitive de l'Écosse à l'Angleterre.


ANNE D’AUTRICHE, reine de France, fille de Philippe III, roi d’Espagne, née en 1602, épousa Louis XIII en 1615. Ce mariage ne fut point heureux pour la reine ni pour la France, et fut même impuissant à maintenir longtemps la paix entre les deux nations. Anne ne sut pas se faire aimer de son époux, soit que sa conduite, comme on l’a dit, n’ait pas été conforme à ses devoirs, soit pour toute autre cause. Richelieu persuada à Louis XIII qu’elle était entrée dans la conspiration de Chalais, et découvrit plus tard ses correspondances secrètes avec l’Espagne et avec les ennemis de l’État. Tant que vécut le puissant ministre, elle eut l’existence la plus misérable : elle fut humiliée par le dédain, irritée par les soupçons légitimes dont elle était l’objet, jetée dans de nouvelles intrigues par la surveillance qui pesait sur elle, et reléguée le plus souvent dans sa retraite du Val-de-Grâce. La naissance de Louis XIV (5 septembre 1638) la rapprocha un moment de son époux, qui cependant ne lui laissa la régence qu’en limitant son pouvoir par celui d’un conseil sans lequel elle ne pouvait agir. Mais le parlement cassa cette disposition, et donna à la régente tous les droits de la souveraineté (1643). Elle accorda dès lors un empire absolu à Mazarin, dont l’administration souleva les orages de la Fronde ; elle résista avec courage et persévérance à la faction des grands, et put ainsi transmettre intacte à Louis XIV la monarchie telle que l’avait faite Richelieu, ce mortel ennemi dont elle honorait le génie politique et dont elle se fit une loi de continuer l’œuvre centralisatrice. Il est juste aussi de reconnaître que dans ses relations extérieures et dans la guerre contre l’Espagne, elle se montra plus française que sa conduite passée ne pouvait le faire espérer. Depuis la majorité du roi, elle ne prit aucune part aux affaires et passa ses dernières années dans les pratiques d’une dévotion minutieuse, qu’elle s’imposait comme une réparation des fautes de sa vie. Elle mourut d’un cancer au sein, le 20 janvier 1666. C’est elle qui fit bâtir l’église du Val-de-Grâce.


ANNE DE BRETAGNE, fille du duc François II et son unique héritière, née à Nantes en 1476, morte à Blois en 1514. Elle épousa Charles VIII et gouverna l’État pendant l’expédition du roi en Italie ; s’unit ensuite à Louis XII, dont elle eut Claude de France, qui fut mariée au duc d’Angoulême (depuis François 1er), lequel réunit la Bretagne à la couronne. Cette princesse était hautaine ; mais elle avait beaucoup de grandeur d’âme, et son nom est encore béni en Bretagne.


ANNE DE BOULEN. V. Boulen.


ANNE DE CLÈVES, reine d’Angleterre. V. Henri VIII.

ANNE COMNÈNE, fille de l’empereur Alexis Comnène 1er, née en 1083, morte en 1148. Elle étudia l’éloquence, la poésie, les mathématiques, la physique, la philosophie, mais n’y puisa point le mépris de la grandeur et du pouvoir, car elle conspira, en 1118, pour arracher la couronne à son frère Jean, et la placer sur la tête de son époux, Nicéphore Bryenne, à qui la culture des lettres avait, au contraire, donné le goût de l’obscurité, et qui se refusa aux projets de son ambitieuse épouse. Anne, pardonnée par son frère, vécut depuis dans la retraite, entourée de philosophes et de rhéteurs, et y composa une Vie de l’empereur Alexis Comnène, son père, l’Alexiade, d’un style plein de recherche et d’affectation, et qui est inspiré par la piété filiale plutôt que par la vérité historique. On y trouve cependant quelques renseignements curieux qui ne sont point ailleurs. Elle y montre, au reste, une partialité passionnée contre les Croisés. VAlexiade fait partie de la Byzantine.

ANNE DE FRANCE ou DE BEAUJEU, fille de Louis XI, née vers 1462, morte en 1522.

avec fermeté, s’appuya sur les états, résista à la faction des grands et termina la guerre folle par la défaite du duc d’Orléans (depuis Louis XII), à la bataille de Saint-Aubin-du-Cormier (14SS). Elle le retint deux ans prisonnier dans la tour de Bourges. Devenu roi, ce prince ne vengea pas les injures du duc d’Orléans, et il traita avec bonté Anne de

ANNE DE HONGRIE, fille de Ladislas VI, épousa l’empereur Ferdinand d’Autriche, en 1527, et lui apporta les couronnes de Hongrie et de Bohême. Pendant le siège de Vienne par Zapolski, vayvode de Transylvanie, et par le sultan Soliman, Anne se défendit comme le guerrier le plus intrépide. Elle mourut à Prague en 1547. Marie de Médicis et Anne d’Autriche étaient ses petites-filles.

ANNE 1WANOWNA, tzarine de Russie, née en 1693, fille d’Ivan V, frère aîné de Pierre le Grand, régna de 1730 à 1740, au détriment des deux filles de Pierre le Grand, par les intrigues du chancelier Ostermann. Pendant ces dix années d’un règne qui ne fut pas sans gloire, elle resta constamment livrée à son favori Ernest-Jean de Biren.

ANNE PÉTROWNA, fille aînée de Pierre le Grand et de Catherine Ire, née en 1706, morte en 1728. Elle épousa en.1725 Charles-Frédéric, duc de Holstein-Gottorp, et en eut l’infortuné Pierre III. Appelée au conseil de régence après la mort de l’impératrice Catherine, elle n y assista qu’une fois, et fut exilée à Kief par le crédit de Menschikoff,

ANNE DE RUSSIE, reine de France, épouse de Henri Ier, mère de Philippe Ier. Veuve en 1060, elle se remaria dans la suite à Raoul de Péronne. Elle était fille de Jaroslaf, grand-duc de Russie. Toutefois, il y a quelque incertitude sur son origine, car l’annaliste russe Nestor ne fait pas mention d’elle, non plus que du mariage d’une princesse russe avec le roi de Fiance.

ANNE DE SAVOIE, fille du duc Amédée V, née en 1320, morte en 1359. Elle devint impératrice d’Orient par son mariage avec Androses fils dépouillés pi Jean Cantacuzène. Vers la fin de — - :- -■ mêla à ces disputes

elle

nent une si grande place dans l’histoire de la société byzantine.

ANNE (Théodore), publiciste et auteur dramatique, né à la fin du siècle dernier, servit dans les gardes du corps jusqu’à la révolution de Juillet, s’enrôla ensuite dans la presse légitimiste, écrivit des brochures dans l’intérêt de son parti, et composa des romans et des pièces de théâtre dont les plus connus sont : Marie Stuart, opéra, musique de Niedernieyer ; Y Enfant du, régiment, la Chambre rouge, drames,

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et YEspion du grand monde (1856), en collaboration avec M. de Saint-Georges.

ANNE, nom porté par plusieurs saintes femmes de l’Écriture : Mère de Samuel, qu’elle mit au monde après une longue stérilité vers l’an 1124 av. J.-C. il Nom de la femme du vieux Tobie. Il Sainte Anne, épouse de saint Joachim et mère de la sainte Vierge. Saint Épiphane est le premier Père de l’Église qui ait révélé son nom ; les Pères des trois premiers siècles n’en parlent dans aucun de leurs ouvrages. Ce fut Grégoire XIII qui, par une bulle du 1er mai 1584, ordonna et fixa au 8 juillet la fête de sainte Anne. Il Prophétesse, fille de Phanuel, se consacra au service de Dieu et reçut le Sauveur du monde quand il fut présenté au temple par sa mère.

Représentations diverses de sainte Anne. — La figure de sainte Anne, mère de la Vierge, se rencontre très-fréquemment dans les œuvres des peintres chrétiens, tantôt isolée, notamment sur les volets des triptyques, tantôt placée dans les scènes de la vie de Marie, et quelquefois dans celles de l’enfance de Jésus. Le Musée de l’Ermitage, à Saint-Pétersbourg, possède un très-beau tableau de l’Espagnol Juan Ribalta, représentant la Rencontred’Anne et de son époux Joachim ; Albert Durer a consacré au même sujet une de ses meilleures estampes, dont Hans do Culmbach s’est inspiré pour peindre son chef-d’œuvre, tableau k fond d’or’qui orne la chapelle de Saint-Maurice à Nuremberg. On voit encore à l’Ermitage une excellente peinture de Juan de Joannes, qui représente Sainte Anne à gui l’ange annonce la fin de sa stérilité’. Un tableau capital de l’Allemand Mathias Rimbrecht, Anne et Joachim enseignant à lire à la Vierge, orne la galerie des États de Prague ; ce dernier sujet a été souvent traité par des artistes de différentes écoles. Il en est de même de la Nativité de la Vierge, où sainte Anne joue naturellement un rôle fort important. Quant aux Saintes Familles où il n’est pas rare de voir figurer une vieille femme parmi les personnages groupés autour de l’enfant Jésus, c’est à tort que ceux qui décrivent ces tableaux désignent cette vieille femme comme étant sainte Anne ; c’est presque toujours sainte Elisabeth, la mère de saint Jean, que les artistes ont voulu représenter, comme on peut le voir, par exemple, dans les deux Saintes Familles du Ûorrége qui sont au Louvre, et dans une Sainte. ^Famille de Raphaël, qui est au Musée de Naples, et où Elisabeth semble être le personnage principal. Il est à remarquer, du reste, que le Précurseur figure presque toujours à côté de sa mère et explique sa présence. Une belle gravure, de Luca Giordano, représente sainte Anne transportée au ciel par ces anges, et accueillie par la Vierge qui lui tend un sceptre ; un peu plus haut, le Christ tient une couronne destinée à son aïeule.

Une autre Anne, mère du prophète Samuel, a été peinte par Van der Leckhout, dans un intéressant tableau qui appartient au Musée du Louvre : elle est à genoux et présente son fils au grand prêtre Héli, qui se dispose à le consacrer au Seigneur ; près d’elle, son mari Elcana est debout. Héli est assis sur un trône.

ANNE (Ordre de SAINTE-). Ordre de chevalerie créé à Kiel, en 1735, par Charles-Frédéric, duc de Holstein-Gottorp, qui lui donna le nom et le mit sous l’invocation de la patronne de sa femme, la duchesse Anne, fille de Pierre le Grand. Il fut introduit en Russie, en 1762, par le fils du fondateur, le tzar Pierre III, et, depuis cette époque, il n’a cessé d’être conféré par les souverains de ce pays. Il ne se composait primitivement que d’une seule classe ; mais, depuis 1815, il en renferme quatre. C’est un ordre civil et militaire. Le ruban est rouge clair liséré de jaune, et la devise : Amantibus pietatem, justifiam et fidem (pour ceux qui aiment la piété, la justice et la fidélité). — En 1816, au retour d’une expédition contre les’ Dominicains, Faustin 1er, empereur d’Haïti, établit un ordre de chevalerie auquel il donna le nom de Sainte-Anne. Cette institution a disparu, en 1859, avec la couronne de son fondateur. ANNE (Sœur). V. Barbe-Bleue. ANNE (SAINTE-), rivière du Bas-Canada, Amérique septentrionale, prend sa source dans les montagnes, à l’O. de Québec, coule au S., puis au S.-E., et se jette dans le Saint-Laurent, après un cours de 192 kilom. ; peu profonde et entrecoupée de rapides qui la rendent impropre à la navigation, il Nom de plusieurs villages de France et d’une montagne près d’Alençon (Orne) ; chapelle et lieu de pèlerinage.

ANNEAU s. m. (a-nô — lat. anellus, mémo sens). Cercle d’une matière dure, qui sert à attacher, à retenir quelque chose : Anneau de fer, d’acier. Anneau d’or, d’argent. Les anneaux d’une chaîne. Les anneaux d’un ri~ deau. Passer un ruban, une corde dans un anneau. On attache les bateaux avec de gros anneaux de fer. (Trév.) Si, dans une chaîne, vous détachez un seul anneau, vous brises la chaîne entière. (Raym.)

— Particul. Sorte de petite bague : Un anneau d’or ciselé. Il lui mit au doigt un anneau. (Acad.) L’anneau de fer sans pierreries, indiqué par Pline comme étant dV> ancien usage, était devenu dès le deuxième siècle, un riche anneau d’or, tes chrétiens l’adoptèrent. (L.deLaborde.) Z’anneac est de tous les ornements le plus on-