Page:Larousse - Grand dictionnaire universel du XIXe siècle - Tome 1, part. 2, An-Ar.djvu/98

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

Corrompre d’un an

Fi ! messieurs, c’est un trait infArae ; Mais pour nos dames de Paris,

Si douces, si spirituelles,

Qui ne sont guère plus fidèles

A leurs amants qu’à leurs maris, pien fou qui s’en ferait scrupule.

Ce n’est qu’un anneau qui circule Et que chacun met à son doigt.

— Bague d’or unie que les chevaliers romains portaient au doigt comme marque de leur dignité : Après la bataille de Cannes, Annibal envoya à Carlhage un boisseau «"anneaux d’or, enlevés aux chevaliers -’ restés sur le champ de bataille.

— Par anal. Boucle de cheveux roulés spirale : Ses beaux cheveux, tombant par g, anneaux, ombrageaient ses épaules. (Fén.)

En noirs anneaux flotte sa chevelure.

Les nymphes

aient de myrte

Les anneaux onduleux se jouaient sur leur sein. Fayol.

Il Se dit aussi des ondulations que les reptiles forment en rampant :

Un horrible serpent, reptile monstrueux, Déroulait a longs plis ses ormeaux tortueux.

Tel le serpent trahi sous l’herbe qui le cache, Et qu’a tranché soudain un pâtre h coups de hache, Il se dresse, il se tord en cent tronçons cuisants, Et rejoint ses anneaux au soleil tout luisants.

— Pig. Enchaînement moral force, considérée comme reliant entre elles plusieurs choses : La vie nous parait courte, et les heures longues ; nous voudrions allonger la chaîne et rétrécir les anneaux. (Addison.) Ici se ferme le premier anneau de cette longue chaîne dont l’ordre social est formé. (J.-J, Eouss.) 2es vices forment une chaîne dont le premier anneau est l’égoïsme. (De Ségur.) L’attention est captivée, en voyant les anneaux par gui se touchent tant d’hommes inconnus les uns aux autres. (Chateaub.) Le curé meurt, et il a servi «"anneau à une chaîne immense de foi et de vertu. (Lamart.) En pensant qu’elle allait bientôt se trouver seule dans le monde, Eugénie se ’tint, pour ainsi dire, plus près de son père, et serra plus fortement ce dernier anneau d’affection. (Balz.)

Anneau conjugal ou de mariage, chez les catholiques, Anneau d’or ou ci’argent que le prêtre Bénit, dans la cérémonie du mariage, et que le mari passe ensuite au doigt de sa femme. C’est un symbole de l’union qui doit rogner entre les deux époux. On le nomme aussi alliance : Quelques commentateurs ont fait remonter à Moïse l’usage de /’anneau de mariage. Les anneaux de.maiîiage s’ouvrent ordinairement en deux parties, et, à l’intérieur, se trouvent gravés les noms des deux épouse, ainsi que la date de leur union.

C’est un serpent doré qu’un anneau conjugal.

A. de Musset. v

Il Anneau épiscopal ou pastoral, Anneau d’or orné d’une pierre précieuse non gravée, que les prélats catholiques portent au doigt, et qu’ils donnent à baiser dans certaines cérémonies. C’est l’emblème de leur alliance avec l’Église. Il Anneau du pêcheur, Anneau qui porte l’image de saint Pierre, péchant dans une barque, et dont se sert la chancellerie romaine pour sceller les brefs du pape et les bulles apostoliques :

Par Vanneau du pèchnur autorisant ses lois, Au rang de ses enfants l’Église met les rois. L. Racine.

Il Anneau, de la mort, Nom que l’on donne en Italie, particulièrement à Venise, à une sorte de bague dont on faisait usage à l’époque où les empoisonnements y étaient, si fréquents. À l’intérieur de cette bague se trouvaient fixés deux petites griffes du plus pur acier et garnies de poches renfermant un poison subtil. Dans une assemblée, au milieu d’un bal, le porteur de cet anneau fatal, s’il voulait exercer sa vengeance contre quelqu’un, lui serrait la main de façon à exercer sur les grifTes une pression assez forte pour lui faire une légère piqûre. Cela suffisait, et on était sûr do trouver la victime morto le lendemain.

Anneau de virginité, de chasteté, de fidélité, appelé aussi Anneau de Venise, parce que c’est- dans cette ville qu’on on faisait principalement usage, ou enfin Anneau d’infibutation (V. ce dernier mo/), Nom donné à un anneau dont on faisait.usage pour empêcher le rapprochement d/is sexes, du combattre un penchant à «âes jouissances prématurées : .

envers leurs viar^

server là voix/à"leurs chanteurs, la vigueur à leurs danseurs, à leurs histrions et même a leurs gladiateurs. En Italie et en Espagne, on fait encore usage de ceintures ayant h peu près/ la même destination. En partant pour layeroisado, les chevaliers du moyen âge usaient également de ceintures ou de cadenas dïis de fidélité, pour arriver à un même

ANN

but. Le musée do Cluny, à Paris, offre aux visiteurs un curieux spécimen de ces sortes d’appareils. On s’en est servi de tout temps avec les animaux dans les pays d’élève, où les pouliches vont au pâturage avec les mâles. On traverse les lèvres de la vulve avec trois anneaux placés à une certaine distance les uns des autres, ou bien on se sert de ’fils de laiton retenus, en ’dehors de chaque lèvre, par une plaque de métal ; cela se nomme boucler, et l’opération prend elle-même le nom de bouctement. (V. Boucler et Bouclement.) Mais il peut résulter de graves inconvénients par suite des tentatives d’accouplement faites par les étalons.

— Proverbialem. :

c’est-à-dire, ne fais pas d’alliance trop inégale, ou, ne t’impose point d’assujettissement trop dur.

— Zool. Pièces qui forment, par leur réunion, la partie extérieure du corps de certains animaux que, pour cette raison, on a nommés annelés : Dans les insectes parfaits, les anneaux sont nettement séparés en trois' groupes, constituant une tête, un-thorax et un abdomen. (Blanchard.) Les anneaux qui se remarquent au plus haut degré dans certains insectes, ne sont guère apparents dans les crustacés-, et encore moins dans les arachnides. (Fbcillon.)

— Bot. Rebord plus ou moins saillant qui garnit l’orifice de l’urne dans ’— — Hortic. Greffe en anneau, Application, sur un sujet en pleine sève, d’une portion d’écorce plus ou moins grande, de longueur différente, garnie d’un œil ou gemme.

— Anat. Ouverture à peu près circulaire, que présentent les muscles ou les aponévroses, pour le passage de quelque vaisseau : Anneau ombilical, inguinal, etc.

— Mach. À vap. Portion de métal fusible à un degré do température que l’on ne doit pas dépasser, et qui se place ordinairement sous la soupape de sûreté d’une machine à vapeur, h Mar. Bague, boucle, cercle de buis ou de fer, ou cordage employé à divers usages à bord, il Anneau de brague, Ouverture circulaire pratiquée entre le bouton et la culasse, et destinée à recevoir la brague ou corde de manœuvre, dans les pièces de bord.

— Mathém. Dessin qui figure un anneau, ou, en général, espace compris entre deux circonférences concentriques : L’aire d’un. Anneau plan est égale à la différence des carrés des rayons, multipliée par le rapport du diamètre à la circonférence.

— Phys. Anneaux colorés, Nom donné à des colorations, généralement très-vives, que présentent tous les corps diaphanes, solides, liquides ou gazeux, lorsqu’ils sont réduits en lames suffisamment minces : Newton a donné des anneaux colorés une explication ingénieuse. 11 Anneaux de Nobili, Anneaux qui se produisent à l’aide de fortes décharges électriques, et remarqués pour la première fois par Priestley et Nobili.

— Astron. Anneau de Saturne, Corps de forme annulaire, qui entoure la planète Saturne : Huyghens découvrit Panneau de Saturne, et en calcula les apparences. (Volt.)

H Anneau solaire ou horaire, Espèce de cadran portatif, il Anneau astronomique, Instrument pour mesurer la hauteur du soleil et de la lune.

— Métrol. Cercle do 1,949 met. de circonférence, qui servait autrefois à Paris à la mesure des bois. L’anneau valait un tiers de la voie.

— Monnaie. Cercle de métal qui servait de monnaie chez les Gaulois et les Scandinaves, ce qui avait introduit chez eux cette locution proverbiale : Être sans anneaux, pour dire N’avoir pas d’argent.

— Mag. Anneaux magiques, Anneaux auxquels on attribuait des propriétés merveilleuseSj et qui jouent un grand rôle dans l’histoire et la littérature des Orientaux.

— Blas. Cercle tantôt uni, tantôt garni de pierres précieuses, dont on meuble les écus.

— Encycl. Hist. Les mots annulus et anellus, qui nous ont donné celui à’anheau, sont les diminutifs de l’ancien mot latin anus ou annus, cercle. Ces cercles paraissent avoir été dans l’origine un signe de servitude et de lien, comme le prouve la fable de Jupiter imposant à Prométhée l’obligation de porter au doigt un anneau de métal, pour lui rappeler qu’il l’avait enchaîné sur le Caucase : ils devinrent dans la suite un des ornements des deux sexes les plus usités et les plus variés. Tout prouve l’antiquité des anneaux. « Leur apparition, dit l’Encyclopédie nouvelle, marque le moment où les hommes parviennent à se rendre maîtres des métaux, et il semble que ce soit une satisfaction bien permise à leur vanité que da s’attacher ainsi d’une manière permanente les fruits de leur précieuse conquête. Les anneaux étaient en usage chez les Hébreux ; il est question dans leur histoire des bagues et des boucles d’oreilles dont ils se dépouillèrent pour les fondre et en former l« veau d’or. Les Hébreux avaient probablement emprunté cet ornement des Égyptiens : on conserve au musée du Louvre des anneaux qui remontent au temps dos vieilles dynasties égyptiennes.

ANN

En Grèce et à Rome, nous trouvons également l’usage dus anneaux dès la plus hante antiquité. Les Grecs les appelaient dactylioi {ornements des doigts). Les Romains donnaient aux anneaux ordinaires les noms de annulus, . anellus, condalium (ce dernier mot dérive de kondulos, lequel désigr

tions des phalanges de ;

gulus s’appliquait à eev

l’origine près de l’ong

première phalange ; le

une pierre gravée, dont on se servait comme d’un cachet, prenaient le nom de symbolus' (signe) ou à’annulus sigillarius [anneau sigillaire). Vanneau à cachet était employé, chez les Grecs et les Romains, pour sceller les écrits, les contrats, tous les objets qui devaient être exactement fermés, tels que coffres, bouteilles, bourses, etc., même l’entrée des maisons et l’appartement des femmes. Cet emploi de Vanneau, qui en faisait le signe de la personnalité, de la propriété, de l’autorité, témoigne d’un grand progrès social. On s’explique, par l’importance du cachet, pourquoi le prêt d un anneau équivalut en certains cas à la délégation du pouvoir : la Genèse nous apprend que le roi d’Égypte voulant accorder plein pouvoir à Joseph, lui passa au doigt son anneau royal. En mourant, Alexandre le Grand remit son anneau à Perdiccas, indiquant par ià qu’il lui confiait le gouvernement. En général, on faisait graver sur son -anneau ou un animal symbolique, ou la tête d’un grand homme, ou ceile d’un dieu, ou un événement dont on’tirait vanité :Pompée avaitsur son anneau un/.Iion, César une tête de Vénus, Auguste iuri sphinx ou une tête d’Alexandre j Sylia fit représenter sur le sien Bocchus lui livrant Jugurtha.

La manière de porter les anneaux à beaucoup varié : les Hébreux en ornaient leur main droite ; les Romains, leur main gauche ; les Grecs plaçaient l’anneau à l’annulaire, ou quatrième doigt de la main gauche ; les Gaulois, au médius. Le fer fut dans l’origine la seule matière employée à la confection des anneaux ; les triomphateurs mêmes n’avaient primitivement au doigt qu’une bague de fer. Plus tard, on jugea nécessairo d’accorder des an-neaux d’or aux ambassadeurs et à ceux quiavaient rendu de grands services à l’État. Cette innovation finit par s’étendre aux sénateurs et aux chevaliers. Ces derniers portaient Vanneau au Quatrième doigt. Sous l’empire, le luxe multiplia les anneaux : il 3’ en eut pour chaque doigt, même pour chaque phalange ; on en chargea les doigts des pieds comme ceux des mains ; tout le monde en porta a sa fantaisie et sans souci des vieux règlements qui avaient déterminé la matière pour chaque rang de la société. On les surchargeait de pierreries, et l’on alla jusqu’à modifier leur poids suivant les saisons : de là les dénominations d’anneau semestriel et d’anneau d’été, employées par les satiriques. Il en est venu jusqu’à nous qui pèsent près d’une once, et paraissent être par conséquentde vrais anneaux

Les statues antiques nous offrent souvent la représentation d anneaux aux bras et aux jambes. Cet ornement ainsi placé était particulièrement affecté aux esclaves, aux gladiateurs et aux femmes. Chez les premiers, il se plaçaitau bas de la jambe, ététait accompagné d’une lourde chaîne ; signe de l’esclavage. Les gladiateurs le mettaient au bras, et l’on suppose que c’était pour donner à leurs muscles plus de force et plus de roideur. Chez les femmes’, les bracelets étaient un pur objet d’ornement ; elles en mettaient deux d’ordinaire, l’un au milieu de l’avant-bras, et l’autre au poignet.

Vanneau figure au nombre des ornements les plus recherchés des peuples sauvages. Les indigènes de l’Afrique, de l’Amérique et des îles de la mer du Sua, s’en mettent au nez, aux oreilles, aux lèvres, aux orteils, aux chevilles, partout où ils peuvent. Ils y voient une démonstration de richesse et de puissance. C’est ainsi qu’ils se distinguent, qu’ils se classent, qu’ils s’élèvent, qu’ils sortent de la nature, qu’ils se séparent des animaux. C’est par l’abus des anneaux et par le tatouage, c’est-à-dire par le laid, que l’art a commencé dans l’espèce humaine.

Anneau de mariage. Chez les anciens, dans la cérémonie des fiançailles, l’homme donnait à sa future un anneau, usage qui s’est perpétué jusqu’à nos jours. Nous donnons le nom d’avance à cet anneau de mariage, qui ordinairement s’ouvre et se dédouble en deux parties sur lesquelles on grave les noms des époux et la date de leur union. Dans l’origine, l’anneau de mariage était de fer, avec chaton d’aimant, pour symboliser l’attraction que les époux exercent l’un sur l’autre. Il se porte au quatrième doigt de la main gauche, parce que, suivant une ancienne superstition, ce doigt est en rapport direct avec le cœur.

Anneaux mystérieux. Les premiers chrétiens portaient-un anneau sur lequel les deux lettres grecques XI> (cr) étaient gravées en monogramme signifiant Christus redemptor (le Christ rédempteur). C’était un signe de reconnaissance entre eux dans les temps de persécution, où ils ne pouvaient se réunir que secrètement.

ANN

403

„ -, La fable

avait donné à Gygôs, roi de Lydie, un anneau avec lequel il pouvait se rendre invisible. Les anneaux magiques et constellés jouent un

grand rôle au moyen âge. Les grimoires et les

! livres cabalistiques en mentionnaient un grand

nombre que les esprits crédules s’acharnaient en vain a trouver. On distinguait en ce genre Vanneau du voyageur, avec lequel on pouvait parcourir de grandes distances sans en éprouver aucune fatigue, mais surtout Vanneau ou sceau de Salomon, considéré par les astrologues comme le talisman par excellence. Il parait que c’est dans le chaton de cet anneau que Salomon avait vu tout ce qu’il désirait savoir. « Les recherches pour se le procurer ayant toujours été infructueuses, il n’est pas étonnant, dit VEncyclopédie nouvelle, que les descriptions en aient été fort diverses. Les uns disent qu’il portait l’empreinte du nom sacré ■de Dieu, d’autres veulent qu’il représentât deux triangles croisés l’un sur l’autre. Quoi qu’il en soit, ses vertus étaient admirables ; il avait entre autres celle de rendre invisible la personne qui le portait, et de lui conférer tout pouvoir sur la nature. »

;— Astron. On désignait jadis sous les

noms d’anneau astronomique, horaire, solaire, universel, différentes sortes de gnomons portatifs, ayant des dispositions plus ou moins compliquées. Un de ces instruments étant suspendu immobile au soleil, un rayon lumineux, hlant par une mince ouverture, tombe sur un anneau divisé en parties représentant les heures, et indique, par son incidence même, l’heure qu’il est a ce moment-là. La montre a remplacé l’anneau-cadran, et l’a relégué dans les cabinets de vieilles curiosités.

Anneau de Saturne. V. Saturne.

— Phys. Anneaux colorés. Quand la lumière tombe sur une laine assez mince (lames de mica, de verre, d’acier, lames cristallines clivées en feuillets ténus, ailes diaphanes d’insectes, minces couches de vernis, d’huile, d’éther, bulles de savon, etc.), les* rayons réfléchis présentent des couleurs vives et chanfeaiites, dont l’éclat dépend de l’épaisseur et e la nature de la lame. Si celle-ci est incolore, une partie de la lumière incidente passe au travers, est transmise. et produit aussi des couleurs, mais moins vives que celles des rayons réfléchis.. Les lois de ces curieux phénomènes, connus sous le nom d’anneaitr colorés, ont été pour la première fois exposées par Newton. Pour les rendre évidents, on applique la face courbe d’un — :

roir plan-convexe sur

glace bien plane, et l’or

çoit normalement aux faces I

planes un filet de lumière I

simple. La réflexion de cette I lumière fait voir d’une ma- I

nière très-nette des anneaux I concentriques disposés au- i

tour d’une tache centrale, et * alternativement brillants’et obscurs (fig. 1). Si l’on se sert de lumière blanche, les amicatix sont irisés comme des arcs-en-ciel. La lame mince, .nécessaire à la production du phénomène, est ici le fluide interposé entre la glace et le miroir, ou même le vide, « car, dit M. Pouillet, une lame mince de vide donne des couleurs comme les lames des différents corps. » Les diamètres des anneaux et la couleur de la tache centrale dépendent de la distance des deux verres superposés. On appelle anneau de premier ordre celui qui entoure la tache centrale quand elle est noire, et que les verres se touchent : anneau de dt’-uxième ordre, celui qui entoure le premier, etc.. Voici les lois de Newton relatives aux anneaux colorés vus par réflexion : 1° Dans chaque substance, les couleurs changent avec l’épaisseur de la lame et avec l’obliquité sous laquelle on la regarde. Elles disparaissent quand la lame est trop mince ou trop épaisse, et quand l’obliquité est trop grande ; 2° Dans les différentes couleurs simples, les anneaux du même ordre ont des diamètres d’autant plus grands que les couleurs qui les forment sont moins réfrangibles ; 30 Vans deux lames de substances différentes, tes épaisseurs qui correspondent aux anneaux du même ordre, produits avec la même lumière, sont entre elles en raison inverse des indices de réfraction de ces substances ; 4" Les carrés des diamètres des anneaux brillants sont entre eux comme la série des nombres impairs 1, 3, 5, 7... tandis que tes carrés des diamètres des anneaux obscurs sont entre eux comméla série des nombres pairs, 0, î, 4, 6... : cette dernière loi peut se formuler en fonction des épaisseurs de la lame mince employée ; elle s’énonce alors : Dans une lame mince quelconque, les épaisseurs correspondant aux anneaux brillants des différents ordres sont entre elles comme la série des nombres impairs 1, 3, 5, 7..., tandis que les épaisseurs correspondant aux anneaux obscurs sont entre elles comme la série des nombres pairs 0, 2, 4, 6... Ces lois ont permis à Newton d’évaluer des épaisseurs que leur petitesse rend matériellement inappréciables. Nous avons dit que les anneaux formés par transmission sont beaucoup plus faibles que ceux qui sont vus par réflexion ; seulement, dans cesanneaux, l’épaisseur de la lame qui paraît noire par-réflexion est celle qui se trouve colorée par transmission, etutee versa. Les anneaux transmis suivent les mêmes lois que les anneaux réfléchis ; mais, en chaque point d’une lame mince, la teinte transmise est complémentaire de la teinte réfléchie, c’est-à-dire que, par leur combinaison, elles formeraient une teinte blanche. Newton s’est efforcé d’expliquer les phénoniè— colorés à l’aide d’une théorie