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ment de sa^anommée, sont perdus. Plus heureux., Macrobe a traversé les temps avec ses Saturnales, ouvrage comparable aux Nuits attigues d’Aulu-Gelle et tout aussi précieux pour la connaissance d’une foule de détails ignorés sur les mœurs, les coutumes, les fêtes et les goûts littéraires des derniers Romains. La poésie enfin jette un dernier éclat avec Ausone, Claudien et Rutilius. Ausone (310-394) n’est guère qu’un bel esprit ; son poème descriptif de la Moselle offre, dans son interminable longueur, quelques morceaux agréables. Claudien, qui vivait sousThéodose, Arcadius et Honorius, est un poète plein d’imagination, un véritable disciple de Lucain. Ses Invectives contre Ilufin atteignent, par leur indignation, la hauteur des plus virulentes satires de Juvénal ; son poème de Y Enlèvement de Proserpine, qui n’est peut-être qu’une allégorie des mystères de la Bonne Déesse, révèle aussi de grandes qualités. Sans doute Claudien n’est qu’un poëte de la décadence ; il recherche avec affectation les grands mots sonores ; mais dans l’état où était, tombée la littérature latine, la ramener à cette pureté relative de langue était faire œuvre de force et de talent. Rutilius est l’auteur amusant d’un Itinéraire de Rome dans les Gaules : l’esprit qui y est répandu, la fraîcheur des descriptions, le laisser-aller pittoresque du poSte ont classé cet ouvrage parmi les plus ingénieuses compositions de l’époque.

Après Rutilius et Claudien, les lettres latines sont mortes, au moins en tant que les lettres sont l’expression d’une civilisation. Des moines, dos évêques, comme Théoduli’e d’Orléans, composeront des poômes, des hymnes en latin ; plus tard encore, des érudiis s’amuseront à écrire dans cette langue morte, comme Lampride, Santeuil et le P. Vanièrc ; mais ces œuvres d’antiquaires et de curieux ne peuvent pas prendra place dans une histoire de la littérature latine.

— Bibliogr. Nous n’avons pas la prétention d’énumérer ici les innombrables éditions d’auteurs latins qui ont été publiées depuis l’invention de l’imprimerie. Le rôle important et longtemps exclusif qu’a joué, dans l’histoire de la littérature, la langue des Romains explique la prodigieuse quantité d’éditions et de rééditions qu’on a données de tous les auteurs latins, même les inoins connus et les moins estimables. La passion pour ces œuvres longtemps oubliées devint une véritable fureur ; le soin qu’on mettait à les recueillir, à les défricher, à les copier ressemblait à un véritable culte.

On sait avec quel zèle les Érasme, les Casaubon, les Saumaise étudiaient et commentaient les écrivains de l’antiquité, pour lesquels ils professaient une sorte de vénération. La découverte d’un nouveau manuscrit ou celle d’une version plus correcte et plus complète était un événement dans le monde lettré du xvio et du xvne siècle. Lorsque Boçcace apprenait l’existence d’un manuscrit latin dans n’importe quel endroit de l’Europe, il s’y transportait aussitôt, le copiait tout entier de sa main, puis s’en retournait, emportant avec lui sa bibliothèque chargée sur un mulet.

Dans l’impossibilité d’entreprendre l’énumération de semblables richesses, nous : nous contenterons de citer quelques grandes collections. Ce n’est qu’au commencement de ce siècle qu’on eut l’idée de réunir les œuvres des écrivains de l’antiquité, et d’en donner, soit le texte seul revisé avec soin, soit le texte accompagné d’une traduction. Une première entreprise de ce genre fut faite simultanément à Londres et à Paris. L’édition anglaise est intitulée : Collection des auteurs classiques latins in usum Delphini, édition donnée par A.-J. Valpy, et dédiée au prince régent d’Angleterre (Londres, 1819-1830, 141 parties numérotées formant 185 volumes grand in-8o, avec portraits, figures et cartes), Cette collection renferme au-dessous du texte dos notes, des interprétations et des variantes. De plus, on a ajouté à la fin de chaque auteur les notes des meilleures éditions variorum et les meilleurs index. À Paris, Lemaire, doyen de,1a Faculté des lettres, publia la Bibliothèque classique latine, ou Collection des auteurs latins, avec des commentaires anciens et nouveaux, des index, etc. (1819-1838, 153 volumes in-8o). Cette magnifique collection peut être comparée aux meilleures éditions pour la pureté du texte. La partie critique laisse davantage à désirer ; on y a entassé les notes et commentaires de toutes les éditions anglaises et hollandaises, au lieu de faire un choix sévère. En 1832, Fanckoucke eut l’idée de joindre une traduction française au texte latin ; il publia la Bibliothèque latine-française, composée de 211 volumes (Paris, 1837-1847). La principale qualité de cette collection est la correction du texte. Quant à la traduction, elle est extrêmement inégale. Certains auteurs, comme Cicéron, sont merveilleusement traduits ; pour d’autres, l’interprétation, à peine française, n’est même pas toujours exacte. On a l’ait une réimpression in-s», sous le nom de Nouvelle bibliothèque latine-française, avec le texte latin et la traduction sur la même page et en caractères différents. La dernière collection est celle de M. Nisard, qui est intitulée : Collection des auteurs latins, avec la traduction en français (Paris, 1S3S-1855, 27 vol.

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grand in-8o, à 2 colonnes). Il est entendu que M. Nisard ne pouvait traduire en français tous les auteurs latins ; mais son devoir de directeur l’obligeait à tout contrôler, ce qu’il n’a pas fait évidemment.

Quant à ce qu’on appelle les éditions classiques, c’est-à-dire à l’usage de la jeunesse des écoles, elles abondent ; nous nous bornerons à citer celles de la librairie Delagrave et celles do la librairie Hachette. On trouve, soit le texte simple accompagné de notes ©t de commentaires, soit le texte accompagné de traduction interlinéaire ou de traduction simple. Deux collections sont surtout à citer ; l’une est intitulée : les Auteurs latins expliques, d’après une méthode nouvelle, par deux traductions françaises ; l’autre est celle des Classiques latins. Les auteurs principalement mis entre les mains de la jeunesse sont : Virgile, Horace, Cicéron, Tacite, César, Ovide, Pline et Sénèque. À l’usage des gens du inonde, il faut signaler une collection intitulée : Traduction française des chefs-d’œuvre de la littérature latine ; elle comprend : Horace, traduit par Jules Janin ; Piaule, par Sommer ; Satiriques latins, par Despars ; Sénèque, par Baillard ; Tacite, par Burnouf ; Tile-Live, par Gaucher ; Virgile, par Dupaty. Enfin, on publie une grande édition, à l’usage des professeurs, des principaux classiques latins et grecs, format grand in-8o. Cette édition savante, exécutée sur le plan do celles qui ont paru au xvie et au xvnc siècle sous le litre de Variorum, comprend un texte revu d’après les travaux les plus récents de la philologie, les variantes essentielles et un commentaire critique et explicatif rédigé en français. Cornélius Nepos et Virgile ont encore seuls paru.

Le nombre des éditions latines des auteurs sacrés, Pères de l’Église, controversistes, théologiens, sermonnaires, n’est pas moins grand que celui des auteurs profanes. Jusqu’à la fin du siècle dernier, la collection la plus importante fut la Bibliot/ieca maxima veterum Palrum et antiquorum scriptorum ecclesiasticorum (Lyon, 1G77, 27 vol. in-fol.). Cette bibliothèque fut publiée pour la première fois, à Paris, par Marguerin de la Bigne. Trois volumes y ont été ajoutés. Le dernier, intitulé : Index bibliothecx maxims veterum Patrum, lui donne une grande valeur. Plusieurs nouvelles éditions des Pères latins ont été faites de nos jours, surtout de ceux qui avaient été omis dans les éditions précédentes. Le savant cardinal Mai, auquel le monde lettré a tant d’obligations, et qui revisa sur les palimpsestes du Vatican le texte de tant d’auteurs profanes et sacrés, publia : Nova Patrum sanctorum bibliotheca, opéra hactenus inedita continens (Rome, 1844-1854, 7 vol. in-4o). Deux autres collections du même gepre méritent d’être citées : Patres apostolici. Sancti démentis, sancti Ignatii, saitcli Polycarpi, Patrum apostolicorum opéra qux supersunt (Oxonii, 1840 et 1847, 2 vol. in-go) ; Patrum apostolicorum opéra, publié par A. Dresse ! (Leipzig, 1857, in-8u). Guillon eu avait donné une sous ce titre ■ Bibliothèque choisie des Pères de l’Église grecque et latine ou Cours d’éloquence sacrée (Paris, 1S22-1829, 26 vol. in-so). Mais la plus considérable entreprise de ce genre est celle de M. l’abbé Migne, qui publia tous les écrits existants des Pères de l’Église dans le Palroloyim cursus (Paris, 1SG0). Les écrivains latins occupent à eux seuls 225 volumes grand in-8o. Cette compilation est la plus complète qui existe, mais elle est absolument dépourvue d’exactitude et de discernement. Les Pères de l’Eglise latine ont été spécialement étudiés par M. Villemain, qui a publié le Tableau de l’éloquence chrétienne au ive siècle (Paris, 1849), et par M. Nourrisson, qui a publié les Pères de l’Église latine (Paris, 1858).

— B.-arts. Architecture latine. On a donné le nom d’architecture latine au style romain dégénéré dans lequel ont été construits les édifices chrétiens des premiers siècles du moyen âge. La période pendant laquelle ce style fut suivi commence à l’époque du règne de Constantin et s’étend jusqu’au x« siècie en Italie, jusqu’au^ixe siècle seulement dans l’extrême Occident et dans le nord de l’Europe.

Au moment où le christianisme sortit triomphant des catacombes, l’art de bâtir était tombé dans une complète décadence. * Les excellents principes qui avaient fait la gloire des écoles de Grèce et de Rome, dit M. Batissier, étaient oubliés et méconnus. Les encouragements, cependant, ne manquèrent

pas aux architectes. Constantin fit réparer d’anciens monuments et en ht bâtir une foule d’autres. Bien plus, des lois furent faites, des fonds assignés et des ordres donnés aux divers magistrats, jusque dans les provinces les plus éloignées, pour instituer des écoles d’architecture, des professeurs, et des prix en faveur des élèves, qui devaient tous être choisis parmi les jeunes gens d’une naissance honnête. De telles mesures auraient certainement produit de bons résultats si les temps eussent été meilleurs ; mais la source même de l’art était corrompue. Tout était riche et rien n’était vraiment beau. On arrachait les matériaux d’édifices anciens pour bâtir de nouveaux monuments, et on les assemblait avec incohérence. Les ordres étaient altérés dans leurs proportions, les sculptures lourdes et sèches, les piédestaux des colonnes gros- j

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sis, les profils des moulures mesquins et disgracieux, les ornements prodigués d’une manière inintelligente. On plaçait sans raison plusieurs rangs de colonnes les uns au-dessus des autres, on interrompait les entablements, on les coupait par des arcs ; on privait les frontons de leur base, ou bien on faisait retomber directement les arcades sur les tailloirs des chapiteaux. Bien plus, on employa des arcs sans archivoltes, et on plaça dans un même péristyle des colonnes de module et d’ordre différents. On s’aperçoit que l’architecture, en proie aux innovations, tente péniblement de se-débarrasser des traditions du passé, et cherche au hasard des combinaisons appropriées aux besoins d’un culte nouveau, d une société moralement transformée, mais dont la forme extérieure était encore toute païenne. »

Cette décadence se continua sous les successeurs de Constantin. Les invasions desbarbares contribuèrent beaucoup moins qu’on no le croit généralement à la ruine des édifices antiques ; les destructeurs les plus acharnés de ces monuments furent les chrétiens, ennemis fanatiques de tout ce qui pouvait rappeler les splendeurs de la société païenne. Il est même à remarquer que les princes goths et ostrogoths, maîtres de l’Italie, déployèrent un véritable zèle pour l’encouragement des arts et des lettres. Théodoric fit exécuter de grands travaux à Rome et à Ravenne, et employa, entre autres architectes, Daniel et Aloisius". Sa fille, Amalasonte, imita son exemple. A leur tour, les Lombards se montrèrent d’ardents constructeurs ; ils édifièrent, dans la haute Italie, un grand nombre de palais, d’églises, de monastères. Les Francs, les Bourguignons, les Wisigoths, après leur conversion au christianisme, élevèrent aussi de nombreux édifices dans les contrées où ils avaient établi leur domination. Ces divers peuples adoptèrent les principes généraux de l’art latin ; mais ils les altérèrent plus ou moins ; ils les modifièrent, chacun suivant son génie particulier, sans parvenir, toutefois, à imaginer un style nouveau. « Alors, dit M. Ramée, la société luttait et ne créait pas. Les éléments des civilisations grecque et romaine, les éléments sociaux des races germaniques agissaient simultanément, sans qu’aucun d’eux pût assurer sa prépondérance, à cause de la désorganisation et de la perturbation sociales amenées en Occident ; la religion fut incapable do constituer par elle-même un semblant d’ordre temporel. >

La basilique romaine servit de type aux églises qu’élevèrent les architectes latins, et le nom même de basilique leur fut donné. L’article spécial que nous avons consacré (il, p. 310) à cette classe de monuments nous dispense d’entrer ici dans de nouveaux détails sur leur construction et leur ornementation. Il nous suffiaa de rappeler que les basiliques latines les plus anciennes se composaient d’un narthex ou vestibule intérieur, d’une nef avec bas-côtés, et d’une abside en hémicycle où s’élevait l’autel. Plus tard, dans les basiliques importantes, le narthex intérieur fut supprimé, et un portique ayant la même destination fut appliqué à la façade ; le nombre des nefs fut porte quelquefois à cinq ; un mur parallèle à la façade et percé d’une vaste arcade céntrale, appelée arc triomphai, fut élevé en avant du sanctuaire et donna ainsi naissance à une nef transversale formant avec la nef principale une croix grecque. Le plus souvent, au - dessus des arcades à plein cintre, qui séparaient la grande nef des bas-côtés, régnaient des galeries supérieures ou tribunes réservées aux femmes.

Rome possède un assez grand nombre d’anciennes basiliques, dont quelques-unes ont conservé jusqu’à nous les dispositions essentielles que nous venons d’indiquer ; mats la plupart ont été dénaturées par des adjonctions et des restaurations successives.

Parmi les monuments d’architecture latine qui offrent le plus d’intérêt, après les basiliques, nous devons citer les baptistères, constructions ordinairement indépendantes des églises, mais érigées à proximité et élevées tantôt sur un plan polygonal régulier, tantôt, mais plus rarement, sur le plan de la croix. V. BAPTISTÈRE.

— Hist. Empire latin. Cet empire fut fondé par les croisés français et vénitiens (1204, quatrième croisade) lorsqu’ils eurent renversé l’empereur grec Alexis V. Il dura 57 ans et compta 6 empereurs, dont nous donnons la liste ci-dessous, avec la date de leur avènement ; pour leur histoire, nous renvoyons aux notices particulières qui leur sont consacrées dans le Grand Dictionnaire,

Baudouin Ut, comte de Flandre.., 1204 Henri 1206

Pierre de Courtenay 1216

Robert de Courtenay 1219

Baudouin II 1223

Jean do Brienne, tuteur de Baudouin, règne conjointement avec lui de 1231 à 1237. En 1261, Michel Paléologue reprit Constautinoplê, en’chassa Baudouin II et reconstitua l’empire grec.

— AlluS. Htt. Le latin dans les motH bravo l’honnêteté, Mai* le lecteur français veut

aire reupccic, Vers de Boileau, dans son Art poétique, chant II. Le poëte vient de parler.

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de Juvénal, dont la mordante satire ne recule devant la.crudité d’aucune expression, et il le justifie par le premier de ces vers resté proverbial, et auquel nos littérateurs font souvent allusion.

« Ce qu’il y a le plus à louer en Loret, quoique les sujets soient quelquefois assez facétieux d’eux-mêmes, et semblent lui permettre une certaine liberté, c’est que l’on n’y voit point de paroles licencieuses, ni de mots à double entente qui puissent offenser la pudeur des daines et des plus sévères esprits. Ajoutons : la pudeur des dames du xviie siècle, car alors

Le français dans les mots bravait l’honnêteté. »

HATfN.

« Je voudrais qu’il en fût de notre langue comme du latin, dont Boileau a dit :

Le latin dans les mots brave l’honnêteté. Il est des choses dont on n’inspire l’horreur, qu’en parlant comme le peuple, dans les termes les plus énergiques, toute expression détournée pouvant paraître une atténuation du crime plutôt qu’un égard aux bienséances. »

Peoudiion.

Latine (RESTES CHOISIS DE LA LANGUE)

(Latini sermonis vetustioris reliquiz selectx], par M. Egger (Paris, 1843, in-S°). Montrer, dans une suite de textes discrètement empruntés à ce que l’épigraphie et la littérature nous ont conservé des plus anciens monuments de la langue latine, par quels états divers cette langue a passé avant d’arriver à cette régularité, à cette perfection de formes des époques classiques, où disparaît la trace de sa lente et laborieuse formation, telle est l’idée de ce recueil, qui a été publié par M. Egger sous les auspices de M. Villemain, alors ministre de l’instruction publique. Tous les morceaux mis sous les yeux du lecteur ont été pris parmi ceux qui pouvaient offrir le plus d’intérêt, non-seulement pour l’objet particulier du livre, mais pour une autre histoire qui devait y entrer accessoirement, celle do la littérature, des mœurs, des institutions romaines. M. Egger a donné généralement le texte le plus approuvé, sans s’interdire d’y faire lui-même, selon le besoin, les corrections nécessaires. Il yajoint des introductions courtes et substantielles, qui indiquent l’origine, rappellent les travaux auxquels les textes ont donné lieu, invitent et initient le lecteur à l’étude qu’il est convenable d’en faire. Ces introductions sont complétées par des notes où, de temps à autre, sont expliqués certains passages difficiles, sont signalées certaines particularités curieuses, où l’on est mis sur la voie de certains rapprochements instructifs.

Ce rapide exposé du plan suivi par M. Egger suffit pour donner la mesure du service qu’il a rendu en rassemblant, dans un volume de médiocre étendue, des textes précieux, dispersés dans un grand nombre de volumineuses collections souvent peu accessibles à la plupart des travailleurs. Il serait trop long d’énumérer ces pièces et ces fragments de toute sorte, poésie et prose, hymnes, oracles, sentences, satires, vers comiques, tragiques, épiques, inscriptions, morceaux d’histoire, lois, sénatus-consultes, harangues, etc., qui nous conduisent dans ce livre, à travers une durée de Sept siècles, depuis les temps de Romulus et de Numa, depuis les chants des arvales et des salit, jusqu’au poème sur la guerre d’Actium, ou au monument d’Ancyre, testament politique d’Auguste. Disons, cependant, qu’on a fuit d’assez nombreuses critiques do détaij sur le choix des monuments, et même sur l’inexactitude de certains textes.

LAT1NEUR s. m. (la-ti-neur — rad. latin). Personne qui connaît le latin, qui parle ou écrit latin : Comparez à cettuy-cy un de ces latinkurs de collège. (Montaigne.) Un tatineur est ridicule

Chez les Grâces et chez l’Amour.

Cotin.

Il On a dit aussi latinier et LATineux.

LATINI (Brunetto), écrivain et homme politique italien, né à Florence vers 1225, mort dans la même ville en 1294. Il fut successivement notaire, secrétaire et prieur de la république de Florence. Comme tous les hommes érudits de son époque, il joua un rôlo dans les affaires de son pays, et sa biographie se confond avec l’histoire politique de l’Italie au xme siècle. Au moment ou Brunetto arriva aux affaires, l’empereur Frédéric II venait de mourir, laissant encore plus compliquée la querelle des guelfes et des gibelins, du sacerdoce et de l’empire. Les guelfes profitèrent de sa mort pour affermir leur pouvoir ; à Florence, ils reprirent l’autorité et créèrent cette constitution du popolo vecchio, qui vit naître la période la plus brillante et la plus héroïque de leur histoire. L’historien Zanoni prétend que Brunetto fut pour quelque chose dans cette constitution, qui exalta le courage militaire des Florentins, en lui donnant un caractère de noblesso chevaleresque, bien rare à cette époque de violence. Latini avait conclu, en 1253, un traité de paix avec les Siennois, qui appartenaient a la faction gibeline ; mais, ceux-ci